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Irak : Kouchner, porte-parole d’une diplomatie pressée
27.08.2007

La semaine dernière, Bernard Kouchner, le sympathique ministre des affaires étrangères de Nicolas Sarkozy s’était rendu en Irak où il avait tenu des propos que nous avions jugés pro-mollahs d’autant plus que Moqtada Sadr, le pion des mollahs en Irak, avait accueilli avec bienveillance la principale proposition de Kouchner (solution Libanaise des mollahs pour l’Irak ) : la proposition d’un départ des Américains et leur remplacement par l’ONU.



Cette proposition n’a pas dû enchanter Washington et la diplomatie française a modifié l’angle de tir et la proposition du départ des Américains s’est transformée en une proposition du départ de l’actuel 1er ministre irakien, Nouri al-Maliki (qui a l’appui de Bush). Ce dernier n’est évidemment pas content, il estime que certains parlent de « l’Irak comme s’il s’agissait de leur propre bien ». Comme on pouvait s’en douter, il demande des excuses de la part de la France.

La proposition de Kouchner a été comparée à la proposition d’Hillary Clinton également partisane d’un rapide retrait des troupes. Cependant si la présentation de la ligne diplomatique française a changé, le contenu est sensiblement le même : le remplaçant proposé par Paris à la place de l’islamiste Nouri al-Maliki (parti Dawa) est l’un de ces vice-présidents, Adel Abd al-Mahdi (عادل عبد المهدى) qui a toutes les qualités requises pour plaire au Quai d’Orsay. C’est un chiite, mais aussi un ex-Baasiste qui s’est vite converti en islamiste afin d’adhérer au Conseil Suprême de la Révolution Islamique en Irak (CSRII), un mouvement proche du régime des mollahs. Abd al-Mahdi a même vécu en Iran de 1992 à 1996. En réalité en février 2005, il avait été le 1er choix du CSRII pour la candidature au poste de 1er ministre, mais il avait dû laisser sa place à Ibrahim al-Jaafari, qui fut écarté par la suite en raison de ses liens trop évidents avec le régime des mollahs.

Paris continue à se démarquer de Washington et de jouer la carte de Téhéran. La diplomatie française semble pressée (quitte à paraître grossière vis-à-vis du peuple irakien) et veut rapidement marquer des points en Libye, au Liban, maintenant en Irak et sans doute bientôt en Iran. Cette attitude fait les affaires de Téhéran et de ses alliés régionaux (la Russie et la Chine) et le président Sarkozy imite consciemment ou inconsciemment la politique très controversée de Jacques Chirac.

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Pour en savoir + sur le sujet :
- Kouchner à Bagdad joue la carte de l’Iran !
- (21 Août 2007)

Pour en savoir encore + sur le sujet :
- Lettre au futur ministre des Affaires Etrangères de Nicolas Sarkozy
- (15 mai 2007)

| Mots Clefs | Décideurs : Kouchner |

| Mots Clefs | Zone géopolitique / Sphère d’influence : France |

| Mots Clefs | Zone géopolitique / Sphère d’influence : IRAK |

| Mots Clefs | Décideurs : Politiciens Irakiens |

| Mots Clefs | Enjeux : Rôle régional de l’Iran |