Rafsandjani a déclaré que l’Iran était « disposé à engager des pourparlers à n’importe quel niveau sur son programme nucléaire ainsi que sur les questions régionales dont la République islamique peut faciliter le règlement ».

Le régime des mollahs vient de refuser, il y a à peine deux jours, une offre de négociations directes avec les Etats-Unis, c’est pourquoi, la presse française a vu des signes de modération dans ce sermon. Mais selon Rafsandjani, la voie diplomatique est préférable car « toute sorte d’instabilité dans la région aurait pour conséquence de nuire à bon nombre d’autres pays, et tout particulièrement aux nations industrialisées »…

Nous reconnaissons là le style habituel de Rafsandjani, dont les discours sont parsemés de menaces implicites de recours au terrorisme contre les intérêts pétroliers arabes ou occidentaux dans le Golfe Persique. Le reste de ses propos mérite également plus de prudence quant à leur interprétation. Cette allusion à une reprise des négociations sur le nucléaire, mais aussi « les questions régionales dont la République islamique peut faciliter le règlement », veut uniquement dire que le régime des mollahs doit devenir le principal interlocuteur des différentes questions régionales.

Donc contrairement à l’interprétation qui a été donnée dans la presse française, il n’y a guère de signes de modération dans ce sermon, bien au contraire, le patron du régime reprend un vieux sermon d’août 2006, insiste sur le recours au terrorisme et y ajoute la nouvelle exigence de Téhéran : la reconnaissance de son rôle régional d’arbitre du chaos.

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| Mots Clefs | Institutions : Prière de Vendredi |

Depuis l’instauration de la République Islamique en Iran, chaque fin de semaine a lieu la Prière du Vendredi (jour férié musulman). La Prière de Vendredi de la ville de Téhéran donne aux mollahs l’opportunité de faire des déclarations officielles dans un cadre officieux.

L’orateur n’est pas toujours le même et son choix dépend du message que le régime tente de faire passer. Dans le système de la République Islamique, les oraisons religieuses sont nettement plus importantes que les débats de l’Assemblée Islamique (appelée à tort, le Parlement).

Ainsi, le 14 décembre 2001, lors d’une prière de Vendredi, Rafsandjani avait déclaré que le jour où le monde musulman possèderait des armes nucléaires, la stratégie de l’Ouest serait caduque, « car une unique bombe atomique a le pouvoir de complètement détruire Israël, alors qu’une contre-attaque israélienne ne peut causer que des dégâts mineurs au monde musulman ».