Il est officiellement inconcevable d’admettre que la politique de l’entêtement nucléaire soit inappropriée et qu’elle ait contribué à ralentir les investissements voir les avoir arrêtés à quelques exceptions près. Il est aussi officiellement inconcevable d’admettre que les sanctions bancaires aient déjà handicapé les échanges internationaux car si on admettait ceci on devrait reconnaître l’efficacité fatale d’un embargo ou des futures sanctions économiques. Dans le meilleur des cas, on attribue la hausse de l’inflation et la flambée des prix à une mauvaises gestion des affaires depuis deux ans.

Il y a d’abord eu une lettre écrite par 57 économistes iraniens qui insistaient sur cette mauvaise gestion, tout en oubliant d’évoquer l’impact des sanctions bancaires et le ralentissement des investissements. Mais cette lettre n’a pas convaincu les iraniens malgré la publicité qui lui a été donnée.

En réponse à ce manque de confiance des iraniens, le régime des mollahs a organisé un sondage sur l’impact des sanctions occidentales sur l’économie iranienne. La nouvelle a été diffusée par l’agence de presse Fars qui par le plus grand des hasards est également le commanditaire de ce sondage réalisé le mois dernier sur plus de 8000 Iraniens de 60 villes différentes.

Selon ce sondage qu’il faut décoder, une majorité d’Iraniens pense que les sanctions de l’Occident contre l’Iran en raison de son programme nucléaire ne peuvent pas être efficaces.

Dans ce pays où 85% des jeunes nés après la révolution sont déjà sans emploi, 62,4% des sondés penseraient donc que les sanctions ne détérioreront pas les conditions économiques du pays. Le sondage suppose sans doute que l’économie va bien.

Le régime nie les évidences et s’enfonce dans une communication placebo, mais les questions posées par les sondeurs révèlent les sources d’inquiétudes réelles du régime. Plus cette inquiétude est importante et plus les chiffres affichés par le sondage sont élevés.

Ainsi le sondage prétend que pour 69,5 % des iraniens, les sanctions ne pourront pas réduire leur solidarité nationale (avec le régime) et pour 86,7 %, les sanctions ne plongeront pas l’Iran dans un isolement total.

Ce sondage ne s’adresse pas à tous les iraniens, 85% d’entre eux vivent en dessous du Seuil de Pauvreté : ils n’espèrent plus rien du régime et n’éprouvent plus aucune solidarité avec le pouvoir.

Ce sondage s’adresse à ceux qui vivent grâce à ce régime, à ces miliciens de base dont la solidarité nationale compte pour le régime. C’est là, l’inquiétude qui taraude les mollahs : un isolement international qui mettrait en péril de la cohésion du régime.

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