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Iran : Le vrai récit de la visite d’une journaliste du Monde à Ispahan
06.08.2007

Dans un récent article du Monde, Natalie Nougayrède racontait son voyage en Iran et ses visites des différents sites nucléaires du pays.



Mlle Nougayrède faisait partie d’un groupe de journalistes conviés en Iran pour visiter ces sites. L’un des journalistes de ce groupe, Julian Borger, celui du Guardian, vient de révéler que ces journalistes n’ont en fait visité aucun site contoversé, ce qui confirme les vrais talents de conteur de Natalie Nougayrède, mais remet quelque peu en cause sa vision de la déontologie.

La réalité est que le régime des mollahs avait décidé d’inviter quelques journalistes d’importance en Iran en leur promettant la visite des sites de l’usine d’enrichissement d’uranium de Natanz, le réacteur d’eau lourde d’Arak et l’usine de conversion d’Ispahan. Les mollahs avaient par deux fois reculé la date du voyage avant d’accepter que la présence des journalistes coïncide avec la visite qui fut accordée aux Inspecteurs de l’AIEA. Par cette dernière visite, les mollahs espèrent convaincre la communauté internationale que le dossier nucléaire doit quitter le Conseil de Sécurité afin de repasser sous le giron de l’AIEA.

Julian Borger, journaliste du Guardian, révèle qu’à leur arrivée à Téhéran, les autorités les ont informés que la visite de Natanz avait été supprimée. Julian Borger déclare que la visite d’Arak est passée très rapidement du stade de la certitude à celui d’une possibilité agrémentée d’un Inchallah.

Et finalement, le groupe composé des journalistes envoyés par le Guardian, le Monde, le Nouvel Obs et une radio américaine est arrivé à Ispahan. En lisant l’article très détaillé de Natalie Nougayrède, grâce à la richesse des descriptions détaillées, le lecteur conclut que la charmante ex-lauréate du prix Albert Londres en 2005, ex-lauréate du prix de la Presse diplomatique en 2004, a réellement visité l’usine de conversion d’Ispahan. Or selon Julian Borger, le voyage à Ispahan s’est résumé à plusieurs tours touristiques de la ville en bus équipé d’air conditionné et à une proposition de visite des acieries de la ville !

Selon Julian Borger, après la protestation des journalistes, les autorités ont accepté de montrer les extérieurs de l’usine d’Ispahan, leurs hôtes étant maintenus à une distance respectable des bâtiments. On se demande alors où Natalie Nougayrède est allée pêcher ces infos sur l’intérieur de cette usine ?

A l’intérieur, dans une chaleur de fournaise, une succession de cuves métalliques servent à produire du gaz hexafluorure d’uranium, étape préliminaire avant la production d’uranium enrichi. Dans la salle d’accueil, près d’un portrait du Guide suprême, l’ayatollah Khamenei, un panneau proclame : « L’énergie nucléaire est notre droit inaliénable ».

L’équipe de scientifiques iraniens frappe par sa jeunesse. Le directeur de l’usine, Hamed Mohadjerani, est âgé de 30 ans. Il se dit « très fier » des réalisations technologiques de son pays, « dans une situation où l’Iran n’a pas accès à des brevets étrangers ». C’est ici, en 2004, que les premiers travaux iraniens de conversion d’uranium ont abouti. Pour vanter auprès des visiteurs, cette percée « historique », un petit clip musical montrant des scientifiques pleurant de joie est diffusé sur un écran.

Mais quelle imagination ! Pourquoi la journaliste vedette du Monde a-t-elle inventé cette histoire, preuve factice d’une coopération entre les mollahs et les journalistes, quand Julian Borger a préféré raconter la vérité sur la visite et son opinion sur le comportement des autorités du régime.

Selon Julian Borger, soit les mollahs ont vraiment quelque chose à dissimuler soit il s’agit d’un régime usé dont les vieux dirigeants dépassés n’ont cessé de bluffer et de délirer quant à leur capacité nucléaire.

Nous sommes heureux de constater que cette impression d’un bluff géant a traversé les pensées de ce journaliste qui n’a rien à cacher à ses lecteurs ou à sa rédaction, ce qui n’est pas le cas de l’envoyée spéciale du Monde qui laisse entendre que les mollahs maîtrisent la situation et en prime, elle insère dans son faux récit de voyage tous les thèmes chers au régime : la jeunesse du personnel chargé du secteur nucléaire, la capacité nucléaire du régime ou encore son objectif d’autosuffisance.

Natalie Nougayrède vient de rejoindre le cercle très fermé des journalistes français (Delphine Minoui, Adrien Jaulmes, Marie-Claude Decamps, Ladane Nasseri ou encore Jean-Pierre Perrin) qui écrivent leurs articles en reflétant exactement les attentes du régime des mollahs.

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