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La rupture des banques allemandes : l’Iran glisse à l’Est
03.08.2007

Le régime des mollahs transfère de l’argent via des comptes dans la Deutsche Bank et la Commerzbank pour le financement de ses opérations commerciales. Ces deux plus grandes banques allemandes d’Europe ont annoncé qu’elles cesseraient la plupart de leurs relations avec les sociétés iraniennes.



Le porte-parole de la Deutsche Bank a déclaré que son établissement cessait dès le 14 septembre ses relations avec ses clients en Iran dans le cadre d’une nouvelle politique commerciale. Mais d’autres sources ont affirmé que la décision avait été prise peu après la venue à la mi-juillet en Allemagne de Stuart Levey, sous-secrétaire américain au Trésor, chargé des affaires de terrorisme et de renseignement financier.

Même si la Deutsche Bank et la Commerzbank ont annoncé une rupture de leurs relations avec les mollahs, les sociétés allemandes ou françaises refusent de rompre leurs relations avec les mollahs et de ce fait le régime ne risque pas de faire face à un bouleversement majeur d’autant plus que ce qui est perdu pour les uns sera repris par les autres et les alliés stratégiques des mollahs apprécient même ce retrait.

En fait, cette rupture n’est pas annonciatrice de changements économiques susceptibles d’affaiblir les mollahs comme le souhaitent les Américains, cette rupture est annonciatrice de bouleversements politiques et stratégiques qui ne font pas réellement les affaires des mollahs : la Banque de Chine qui réalise déjà certaines des transactions internationales de l’Iran pourrait remplacer la Deutsche Bank et la Commerzbank.

La Russie peut également aider les mollahs : même si elle n’a pas de banques internationales de grande envergure, elle détient d’importantes quantités de dollars qui peuvent empêcher les mollahs de couler. Précisons que ces dollars proviennent de ses revenus pétroliers et que ces derniers sont en hausse grâce à la crise nucléaire iranienne…

La rupture de la Deutsche Bank et de la Commerzbank profite donc involontairement aux 2 alliés stratégiques du régime des mollahs et consolide leur présence en Iran : l’Iran glisse vers l’Est. Une présence sino-russe qui était déjà militaire et stratégique et qui sera désormais économique et bancaire. Malgré les apparences, ce sursis sino-russe n’arrange pas les affaires des mollahs dont la politique anti-américaine n’ambitionne pas d’affaiblir l’économie américaine (comme le veulent les Chinois ou encore les Russes), mais de harceler les Etats-Unis pour les pousser vers un arrangement au sujet du rôle régional de l’Iran.

Ce glissement à l’Est est donc une conséquence fâcheuse de la diplomatie des chantages des mollahs. Il est également le résultat de cette mauvaise politique américaine conçue pour affaiblir les mollahs afin de les contraindre à un arrangement pour la création d’un Arc Chiite allié des Etats-Unis. En prime, les alliés Européens des Etats-Unis, comme l’Allemagne ou encore la France, risqueraient de perdre leurs mises en Iran… Mais ce glissement à l’Est n’est probablement pas du goût des sino-russes non plus car la force de leur relation avec Téhéran réside dans l’absence de transparence et les protections occultes.

Au final, nous entrons dans une nouvelle phase du désordre mondial.

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| Mots Clefs | Pays : Allemagne |

| Mots Clefs | Zone géopolitique / Sphère d’influence : Chine |

| Mots Clefs | Enjeux : Intérêts Européens en Iran |

| Mots Clefs | Enjeux : Sanctions Ciblées en cours d’application |