Sina Paymard avait 16 ans au moment des faits et son exécution par pendaison devait initialement avoir lieu en septembre dernier, deux semaines après ses 18 ans.

Mais selon la charia en vigueur en Iran depuis 1979, un meurtrier peut racheter le pardon de la famille de sa victime : c’est ce que l’on appelle le prix du sang (dié). Dans le cas de Sina, la famille de la victime avait demandé 150,000 dollars, soit 83 ans de salaires d’un fonctionnaire. Avec beaucoup de difficultés, la famille de Sina avait réuni près de la moitié de cette somme (sans doute en vendant leur maison et en s’endettant), mais la famille de la victime avait refusé cette offre. Le délai avait été accordé afin de permettre à son père de réunir les 80 ou 86 milles dollars restant.

Si l’on en croit la dépêche de l’AFP, cette très importante somme a été offerte par l’homme d’affaire et universitaire Rassoul Ganji, dont on dit qu’il n’en serait pas à sa première donation de ce genre (selon Nasrine Sotoudeh, l’avocate de Sina et l’une des plus remuantes fausses féministes iraniennes).

La somme accordée est très importante, même pour un homme d’affaires iranien... et dans le régime des mollahs, on ne peut être un homme d’affaire sans être lié aux mollahs ou aux Pasdaran. Rassoul Ganji est un pseudonyme pour payer des sommes et ainsi clore des dossiers encombrants.

Selon Amnesty International, depuis 1990, onze enfants ont été exécutés en Iran alors qu’ils étaient encore mineurs et treize après leur 18e anniversaire : on se demande où était caché ce généreux homme d’affaire à ce moment-là ? Par ailleurs, en dehors de l’affirmation de l’AFP et de l’avocate de Sina, il n’existe aucune trace ou détail des donations humanitaires de Rassoul Ganji ! [1]

Sina est à présent sauvé, mais il doit certainement la vie à l’assiduité des militants des droits de l’homme et non à la générosité de ce soi-disant « riche universitaire » (qui n’a jamais rien écrit ou publié)... Le régime a renoncé à la pendaison de Sina pour avoir la paix.

Ceci démontre que l’on peut agir contre le régime des mollahs et sauver d’autres vies. En ce moment, 73 mineurs attendent toujours dans le couloir de la mort : Delara Darabi, Reza Alinejad, Soghra Najafpour, Masoud X, Shahram Pour-mansouri, Abbass Hosseini, Abdol-khalegh Rakhshani, Ahmad Jabari, Ahmad Nourzahi, Akou Hosseini, Ali Alijan, Ali Mahin Torabi, Ali Nour-mohammadi, Alireza Movassili-Roudi, Amir Chalehchaleh, Behador Khaleghi, Feyz Mohammad, Feyzollah Soltani, Gholam-Nabi Barahouti, Hamed X, Hamid X, Hamid Reza X, Hamzeh S, Hani Momeni Yassaghi, Hedayat Niroumand, Hossein Gharabaghloo, Khodamorad Hashem-zadeh, Mehdi X, Mehyar Anvari, Mehyar X, Mohammad Jamali Paghale, Mohammad Mavari, Mohammad Pejman, Rahman Shahidi, Hassan Mozaffari, Mohammad-Reza Turk, Mosleh Zamani , Mostafa X, Mostafa Saïdi, Nabavat Baba’i, Na’im Kolb’ali, Naser Ghassemi, Nazbibi Atesh-bejan, Ne’mat X, Omar-eddin Alkuzeï, Omid Sarani, Rasoul Eyvatvandi, Rasoul Mohammadi, Rasoul Nouriyani, Rasoul Safari, Sadegh Ahmadpour, Sa’id Arab, Salman Akbari, Siyavash Shirnejad, Vahid X, Zolf’ali Hamzeh, Asghar X, Beniamin Rasouli, Farshad Saïdi, Farzad X, Hossein Haghi, Hossein Toranj, Iman X, Mahmoud X, Milad Bakhtiari, Mohammed Ahmadi, Mohammad Jahedi , Morteza Feyzi, Saïd Jazi, Saber X et Sajjad X. (source)