D’ailleurs, ce n’est pas la première fois : quand le régime des mollahs se sent visé, il organise une action terroriste contre ses locaux diplomatiques ou ses diplomates. Ainsi au plus fort de l’action de Zarqawi soupçonné d’agir pour les mollahs et au moment où l’on découvrait les premières livraisons iraniennes d’armes sophistiquées aux « insurgés » irakiens, c’est-à-dire en janvier 2006, un attentat avait déjà visé ce même parking de l’ambassade iranienne à Bagdad.

Par la suite, quand en janvier 2007 les Américains ont capturé des « diplomates iraniens » en Irak, les mollahs ont mis en scène l’enlèvement d’un de leurs diplomates et après sa libération, ils ont organisé un show télévisé pour exhiber ses blessures de torture !

Le régime des mollahs a la manie de mettre en scène des évènements pour en faire des exploitations politiques. A ce titre, les rencontres avec les Etats-Unis sont présentées comme la preuve de la bonne volonté des mollahs et leur ouverture au principe de la négociation même avec leurs « pires ennemis » (à l’exception d’Israël).

L’un des principaux objectifs de ce « dialogue » est de s’adresser à l’opinion américaine et diviser la classe politique de ce pays. Ainsi c’est lors des dernières rencontres entre les deux pays, que les mollahs ont créé des difficultés à 3 personnages irano-américains (Haleh Esfandiari, Parnaz Azima, Ali Shakeri) qui étaient par ailleurs très impliqués aux côtés du régime. A l’époque les médias américains ont cru à une hypothèse d’échange c’est-à-dire que les mollahs tenaient ces « intellectuels bi-nationaux » en otages afin de faire libérer les 5 « diplomates iraniens retenus en Irak ». Nous avions affirmé que les mollahs avaient d’autres projets pour ces « intellectuels bi-nationaux » dont le nombre augmente au fur et à mesure, ils sont désormais 5 : Haleh Esfandiari, Parnaz Azima, Ali Shakeri, mais aussi Kian Tajbakhsh et Ramin Jahanbeglou.

Ce projet se précise : A présent, au moment où les deux pays vont se rencontrer, les 5 « intellectuels bi-nationaux » vont paraître à la télévision pour avouer qu’ils oeuvraient pour organiser une révolution de velours en Iran. Pourtant tous sont extrêmement proches au régime surtout Haleh Esfandiari et Ramin Jahanbeglou.

L’objectif de ce show est de s’adresser à l’opinion américaine et le contenu de leurs aveux est de suggérer que les Américains doivent cesser de se mêler des affaires de la démocratie islamique iranienne. C’est ce que suggérait récemment Shirin Ebadi dans une tribune accordée par le Herald Tribune International. Cette dernière affirmait que l’ingérence américaine en Iran allait être préjudiciable aux efforts des dissidents.

Les aveux des 5 irano-américains confirment le scénario. Par la suite le régime peut même fournir la preuve de l’efficacité d’une dissidence interne qui refuse toute aide extérieure : cette dissidence est celle de nos fausses féministes en lutte contre la lapidation (mais pas contre la dépénalisation de la pédophilie).

Pourquoi nous les qualifions de Fausses opposantes ? Parce qu’elles ne parlent que de l’abolition de la lapidation. Et ce parce que les occidentaux ignorent que le code civil du régime a dépénalisé la pédophilie. Ces féministes sont des fausses opposantes car elles ne s’attaquent à l’aspect le plus répugnant du régime mais au seul sujet choquant connu par l’opinion internationale [1].

Bref, le régime va dans un premier temps multiplier les sentences de lapidation avant de reculer et de réaménager l’application de cette peine barbare « sous la pression des modérés et des associations féministes iraniennes »... Peut-être leur solution sera de décréter un moratoire [2] : intenses débats à prévoir ! Ce spectacle affligeant serait la vitrine de la lutte permanente entre les soi-disant réformateurs et les soi-disant conservateurs.

Ainsi le régime donne des gages d’une certaine démocratisation par le bas, il critique la démocratisation importée et renforce l’hypothèse de la lente réformabilité du régime. A peu de frais -sans remettre en cause la charia-, il fait un grand appel du pied aux partisans républicains de la normalisation des relations avec l’Iran, mais aussi aux décideurs démocrates, afin qu’ils pèsent de leur poids politique pour faire taire les opposants en exil ou renouer complètement les relations avec Téhéran.

C’est ce qu’a prévu le régime des mollahs pour améliorer son image aux Etats-Unis. Et il a vraiment besoin d’améliorer son image car afin d’arriver à un arrangement régional avec l’administration Bush, le régime n’a d’autre moyen de pression sur les Etats-Unis que le renforcement de son action terroriste en Irak ou en Afghanistan (il ne peut prendre d’autres décisions comme des représailles économiques ou l’obstruction du détroit d’Ormuz : il risquerait de perdre l’appui des Européens et des Chinois qui dépendent du pétrole du Golfe persique. La seule alternative des mollahs est le terrorisme).

Le plus simple serait que le régime des mollahs cesse d’agir ainsi et devienne un Etat responsable et respectueux des normes internationales et de ses voisins. Mais dans ce cas, les mollahs risquent de ne plus convenir à leurs actuels alliés Russes et leurs futurs alliés Américains car les deux veulent utiliser ce régime comme un instrument pour affaiblir leurs adversaires.

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