Christoph Lange, porte-parole des procureurs de Postdam (près de Berlin), a déclaré jeudi que le nombre de sociétés impliquées dans cette enquête avait atteint le chiffre de 50, la plupart étant basées dans l’ouest de l’Allemagne.

Les enquêteurs ont découvert en 2004 que des ingénieurs russes avaient acquis en 2001 et 2002 une grue spéciale servant à soulever et abaisser des crayons combustibles dans le réacteur à eau légère de Bouchehr, qui a été conçu par la société d’ingénierie allemande Siemens avant la révolution iranienne.

Ces équipements auraient été exportés via la frontière polonaise vers la Russie, qui depuis un contrat signé en 1995, répare et reconstruit le réacteur de Bouchehr qui avait été presque détruit pendant la guerre Iran-Irak (bombardé par les mirages français prêtés à Saddam).

L’Allemagne se dit catégoriquement opposée à toute exportation nucléaire vers l’Iran, mais ce pays n’a pas toujours été très vigilant pour surveiller ses ventes à l’Iran. Ainsi en juillet 2005, le Spiegel avait découvert que des firmes européennes (dont EADS Sodern) fournissaient sans le savoir à la République Islamique des pièces nucléaires à usage militaire.

De plus, Bouchehr est une centrale électrique : une fois achevé, son réacteur ne produira que de l’électricité et rien d’autre. La controverse nucléaire avec l’Iran ne concerne pas Bouchehr mais Natanz ou Arak. Dans ce cas précis, il s’agit également d’un cas d’espionnage industriel russe.

En revanche, la société allemande M.A.N (fabricant de centrifugeuses) est impliquée dans une vente illégale de centrifugeuses à l’Iran, mais l’Allemagne n’ébruite pas l’affaire. Ces achats clandestins (réalisés par Hossein Moussavian) sont bien la preuve que Téhéran n’a aucune capacité de production de centrifugeuses et par conséquent aucune capacité de production à grande échelle de matière première pour des bombes.

En revanche ce même régime a des capacités avérées en matière de terrorisme et financement de terrorisme et peut utiliser de la matière sale (achetée à des tiers) pour un usage bio-terroriste.

Les instances internationales se montrent très sélectives dans le choix des menaces. On parle beaucoup d’une menace nucléaire sans réalité et l’on se tait à propos de la menace terroriste. Visiblement, personne n’a envie de pointer l’accusation dans cette direction.

Comme nous l’avons précisé à plusieurs reprises, la crise nucléaire iranienne est une crise factice et elle n’est que l’interface graphique (une crise de substitution) d’un bras de fer entre les Etats-Unis et le régime des mollahs pour arriver à un accord régional global à propos du Moyen-Orient et de l’Asie Centrale.

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