Pour simplifier, les Britanniques souhaitent disposer d’un allié chiite puissant à la fois politicien et chef de milice, et les mollahs ont besoin d’un agitateur aux discours enflammés imitant Nasrallah, le chef du Hezbollah. Cette situation est incongrue et le discours du personnage en est affecté.

Dans la dernière version de sa métamorphose de modération politicienne, Sadr a affirmé qu’il entretenait de « bonnes relations » avec l’Iran, tout en rejetant toute ingérence de Téhéran en Irak. Ayant refusé de lier les violences à l’ingérence des mollahs, Sadr a dû accuser les Américains, mais aussi les pays arabes sunnites.

Décodages | Sous peu, nous serons témoins d’une recrudescence de la violence en Irak par l’intermédiaire des réseaux d’Al Qaeda Irak que l’on assimile à des « sunnites », mais que contrôle le régime des mollahs [1].

Ceci permettra à Sadr de se poser en victime et demander un rôle national sans avoir fait le moindre effort pour modérer son langage et abandonner son islamisme débordant pour un discours au moins en apparence patriotique.

Comme tous les plans des mollahs, ce dernier risque de ne pas être convaincant pour renforcer le rôle de Sadr, mais il mettra l’Irak à feu et à sang, fragilisant la position américaine et c’est là ce que cherchent les mollahs.

Leur principal objectif n’est pas d’assurer la carrière de Sadr mais leur propre jeu dans leur bras de fer avec les Américains pour faire reconnaître leur « rôle régional d’arbitre du Chaos ». Sadr est un pion qui peut être sacrifié ou pas.

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