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Liban : Une généralisation du conflit selon le modèle irakien
09.06.2007

Les activistes du Fatah al Islam, qui affrontent depuis près de trois semaines les forces libanaises dans le camp de réfugiés palestiniens de Nahr al Bared, menacent d’étendre leur combat si l’armée poursuit son offensive contre le camp. Les affrontements, qui durent depuis 18 jours ont tué plus de 114 personnes, dont au moins 46 soldats libanais.



« Si l’armée continue à bombarder les civils et poursuit ses pratiques inhumaines… Nous allons entamer dans les deux jours qui viennent la deuxième phase de la bataille », a averti Chahine Chahine, chef militaire du mouvement. Un autre groupe islamiste, Jound al Cham, a déjà montré un échantillon de cette généralisation du conflit en entamant une attaque contre l’armée libanaise dans le sud du pays. « Nous allons leur montrer les capacités du Fatah al Islam d’abord au Liban puis dans toute la Grande Syrie », a-t-il ajouté. La Grande Syrie comprend outre le Liban, la Syrie, la Jordanie, Israël et les territoires palestiniens.

Différentes hypothèses sont avancées pour comprendre les motivations du Fatah al Islam. Le quotidien Le Monde en a évoqué 2. Selon le chercheur français Bernard Rougier, les combattants du Fatah al Islam cherchent à faire basculer les sunnites libanais dans la lutte contre l’Occident et contre Fouad Siniora. Une stratégie qui conviendrait aux chiites. L’autre hypothèse a été formulée par le journaliste américain Seymour Hersh, grand ami des mollahs, qui a tout simplement attribué la création du Fatah al Islam au gouvernement libanais et à Washington pour contrer le Hezbollah chiite !

Il est nécessaire de rappeler que ce même Hersh a écrit de nombreux articles annonçant plusieurs attaques imminentes de Bush contre les mollahs et qu’aucune de ses prévisions n’a vu le jour. Le New Yorker, l’hebdomadaire qui salarie Hersh, a également été impliqué dans une tentative de diffamation des opposants iraniens. Il n’est pas étonnant de voir Hersh formuler de telles hypothèses qui nient toute relation entre le Hezbollah (ou ses maîtres) et le Fatah al Islam.

Pour notre part, nous estimons que le Fatah al Islam et le Hezbollah sont complémentaires et que prochainement des mouvements quasi inconnus agiront de plus en plus nombreux et simultanément afin de désorganiser la défense libanaise. Les médias évoquent à présent des projets d’attaques contre la Finul, ce qui renforce notre analyse : ces mouvements déblaient le terrain pour le Hezbollah et sans doute lui empruntent ces réseaux souterrains.

Mais la généralisation annoncée du conflit pose deux problèmes à ses commanditaires : les armes employées et le recrutement. Les futurs combattants ne doivent pas appartenir au Hezbollah (et autres mouvements financés par les mollahs) ou être reconnus comme tels, sinon on ferait le lien entre l’Iran et ces nouveaux mouvements. De même, les armes utilisées ne doivent pas être celles qui ont fait le succès du Hezbollah face à la puissante armée Israélienne. Ces deux problèmes combinés font que cette généralisation du conflit empruntera nécessairement des méthodes similaires à celles employées en Irak par les milices financées, formées et équipées par Téhéran.

Le plus surprenant est que ces méthodes Irakiennes sont des dérivées de celles mises au point au Liban par le Hezbollah et alors que nous parlions en décembre 2005 d’une Libanisation de l’Irak, on pourra désormais parler d’une Irakisation du Liban.

WWW.IRAN-RESIST.ORG

Pour en savoir + sur cette situation :
- Le Fatah Al-Islam et le Hezbollah sont complémentaires
- (25.05.2007)

Un exemple de processus d’Irakisation :
- En Irak, les mollahs jouent un jeu dangereux
- (31.05.2007 )

Pour en savoir + sur le rôle régional de Téhéran :
- Iran : La définition de l’arbitrage selon les mollahs
- (16.05.2007)

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