L’administration Bush avait décidé d’affaiblir les mollahs afin de leur dicter ses conditions : maintien d’un Etat islamiste chiite en Iran, existence d’un état chiite en Irak, abandon de la Syrie pour que les américains la récupèrent et la confient aux frères Musulmans, et surtout, une transformation du Hezbollah en un parti politique démilitarisé.

Les mollahs aussi voulaient d’un deal mais à des conditions différentes et ils semblent près d’imposer les leurs à Bush : Reconnaissance du rôle régional des mollahs et maintien en état du Hezbollah.

Pour y arriver les mollahs ont multiplié les fronts de guerre asymétrique contre les Etats-Unis, très fortement en Irak et en Afghanistan, leur infligeant de grosses pertes. Ils ont aussi appliqué la même politique en Somalie avec à chaque fois une forte implication du Hezbollah et des Pasdaran. On reparle même de la réactivation du Hezbollah Sud Américain qui pourrait lancer des opérations terroristes contre des cibles américaines.

Cette stratégie bien que coûteuse s’est avérée payante et les Républicains Américains se trouvent contraints de céder sur les conditions face aux mollahs sinon ces derniers feraient ce même deal avec les démocrates. Les enjeux planétaires rencontrent les enjeux de la politique intérieure américaine et Bush doit arriver à une entente avec les mollahs dans les plus brefs délais.

Mais il y a un double calendrier !

En effet, l’administration Bush s’est à présent retrouvée en conflit avec sa propre stratégie d’affaiblissement des mollahs : elle craint que les sanctions n’emportent ce régime avant la conclusion du deal...

Un Iran non doté d’un régime chiite agitateur ne convient pas aux américains qui entendent gérer leurs alliés arabes sunnites en contrôlant ce qu’ils estiment être leur ennemi, le chiisme jihadiste. Il leur faut donc un deal rapide pour empêcher que le régime des mollahs sombre et que sombre avec ce dernier le rêve des américains de façonner un Moyen-Orient en perpétuelle agitation, une agitation aussi nécessaire au lobby pétrolier qu’au lobby de l’armement. L’objectif est de contrôler les flambées des prix du pétrole et ainsi contrôler la croissance des adversaires économiques des Etats-Unis y compris ses alliés.

De nombreuses initiatives sont envisagées pour sauver les mollahs de l’effondrement et en même temps sceller une entente. Ainsi, les américains renoueront avec leurs habitudes de rencontres clandestines avec mollahs comme dans le cas des aides apportées à Khomeiny [1] ou plus tard dans l’affaire Iran-Contra. Pour tater le terrain, des pourparlers directs auront lieu à Bagdad entre l’ambassadeur américain en Irak, Ryan Crocker, et son homologue iranien, dans les prochaines semaines. Cette infromation a été confirmée par un Dick Cheney qui évoque à présent une reconnaissace du rôle régional des mollahs !

L’administration Bush est donc sans une phase conciliante afin de ne pas compromettre la chance de cette entente urgente. De leur côté, les mollahs ont intérêt à les laisser venir sans se présser même si économiquement ils sont au bord du gouffre. Ils savent que les Américains ne les laisseront pas couler car ils ont besoin d’eux.

L’administration Bush fera donc son possible pour empêcher la chute des mollahs ou même l’aggravation des sanctions ! Il faut donc attendre pour voir ce que trouveront les américains mais aussi leurs alliés Européens pour éviter l’éffondrement de ces mollahs si utiles.

En attendant, les mollahs ne diminueront pas leur effort de guerre contre les américains et même l’accentueront avec le soutien discret de la Russie qui a intérêt à faire échouer cette tentative d’entente.

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