Cette déclaration est sans ambiguïté et confirme notre analyse : les Etats-Unis cherchent à éviter que les mollahs ne s’engagent dans une impasse. Selon nos dernières analyses, les Etats-Unis n’ont jamais compté renverser les mollahs, mais ils cherchent à les faire évoluer. C’est dans ce but qu’ils ont essayé et réussi à affaiblir économiquement le régime : pour le pousser à accepter cette évolution.

Au moment de sa nomination par Condoleezza Rice, tout le monde avait été surpris par ce choix car Burns est membre du parti Démocrate mais à la lumière des informations révélées par notre site, ce choix devient logique. Burns est réellement à sa place dans cette administration qui privilégie le double langage. Burns a précisé que, selon le point de vue des Etats-Unis, un conflit militaire est ni désirable, ni inévitable... il a ajouté : « et si nous pouvons travailler ensemble de manière adroite... alors nous pourrons réussir ».

En vérité, les Américains savent depuis longtemps que la moindre attaque contre le régime pourrait se solder par son disloquement tant ce régime est impopulaire même auprès des jeunes miliciens qui sont censés le défendre. Les Américains se voient obligés d’écarter cette solution et même aller dans le sens opposé.

Après avoir économiquement isolé les mollahs, les Américains reviennent à nouveau aux recommandations du groupe d’étude américain sur l’Irak (Rapport Baker) et Burns l’a rappelé en déclarant que les Etats-Unis devraient essayer de convaincre l’Iran de « jouer un rôle plus productif » en Irak.

« Le message à l’Iran est : nous ne souhaitons pas provoquer un conflit avec eux, en fait, nous souhaitons avoir une relation pacifique avec l’Iran », a dit Burns. C’est exactement ce qu’avait tenté l’administration Bush par le biais du rapport Baker, tentative qui échoua principalement en raison du peu d’enthousiasme des mollahs.

Ces déclarations de Burns, qui évoquent le « rôle régional » des mollahs comme solution à la crise nucléaire, corroborent notre théorie sur la crise nucléaire iranienne : il s’agit d’un conflit d’intérêts entre les Etats-Unis et les mollahs et la crise du nucléaire est une crise de substitution.

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