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Iran : Le cas du diplomate torturé
13.04.2007

Les diplomates iraniens sont tous membres du service de renseignements du régime des mollahs. L’un d’eux vient d’être libéré après deux mois de captivité en Irak ; cet homme est Jalal Sharafi, second secrétaire à l’ambassade d’Iran à Bagdad. Son cas est particulier car le régime des mollahs l’exhibe comme victime des tortures de la CIA.



Hier Jalal Sharafi a été exhibé à la télévision iranienne, d’abord couché dans un lit en soin intensif et puis épuisé et amaigri, assis sur une chaise roulante, incapable de marcher à cause d’une grave blessure au pied et flanqué d’un groupe de médecins en train de donner une conférence de presse.

Le problème est que cet homme avait été libéré à Bagdad et s’était rendu à pied à l’ambassade du régime à Bagdad. ET, un autre reportage l’avait même montré le 3 avril à son arrivée à Téhéran, tout souriant, marchant sans aucune difficulté et accueilli les bras ouverts par son supérieur hiérarchique Mottaki. À ce moment-là, le régime n’avait pas encore décidé d’exploiter ce personnage.

Il est clair que les traces de torture sur le pied de Sharafi datent d’après son retour en Iran. Car à son arrivée, non seulement il ne boitait pas, mais en plus il marchait en souriant ! À présent, il ne peut pas marcher et il montre 3 trous faits avec une perceuse dans l’un de ses pieds.

Le récit délivré par Sharafi durant sa conférence de presse est fort poignant et comporte des détails précis qui correspondent aux épisodes de tortures psychologiques pratiquées à Abou Ghoraïb, mais Sharafi a aussi cité des méthodes de tortures qui sont utilisées par les milices chiites irakiennes liées au régime des mollahs. Ces miliciens utilisent d’une perceuse pour perforer le prisonnier en partant de la cheville vers la tête avec un trou tous les 15 cm, le dernier trou étant destiné à la tempe du supplicié. C’est ainsi que finissent les hommes enlevés par les terroristes en Irak.

Mais dans son récit, Sharafi s’éloigne de ces cas réels et le nouveau mourant prétend que « cela s’est produit, il y a 50 jours alors les blessures ont partiellement guéri » ! La guérison de Sharafi est sélective ainsi il porte des traces visibles de tortures sur son dos et affirme que les Américains lui ont cassé le nez, mais son visage qui ne porte aucune trace de torture ou de coups.

A son arrivée, Sharafi était capable de marcher et à présent c’est un infirme : ceci montre que le régime des mollahs ne recule devant rien pour atteindre ses objectifs. Après l’apparition de ces traces monstrueuses et d’autres cicatrices, le régime a fait venir Peter Stocker, le représentant du Comité international de la Croix rouge (CICR), au chevet de Sharafi. La télévision d’Etat a diffusé des images de Jalal Sharafi à l’hôpital en présence de l’ambassadeur d’Irak, Mohammed Majid al-Sheikh, et de Peter Stocker. Ce dernier a constaté les blessures, mais très diplomatiquement il s’est gardé d’en préciser l’origine et par la suite les officiels irakiens ont fait savoir que Sharafi avait quitté l’Irak sans ces blessures.

Cette exploitation tardive est un complément de la libération des otages britanniques. Le régime espérait que cette libération puisse être exploitée comme la preuve de la préférence de Téhéran pour des solutions négociées mais malgré un lobbying intense, pour l’instant il n’y a eu qu’un candidat pour profiter de cette occasion. Le cas de torture de Jalal Sharafi est un prétexte pour les mollahs pour se braquer pour refuser de recevoir des intermédiaires indésirables et aussi pour masquer leur dépit face au peu d’intérêt suscité par leur offre indirecte de dialogue.

Comme nous l’avions affirmé, il y a même des doutes quant aux auteurs de l’enlèvement de Sharafi. Au moment de son enlèvement, nous avions supposé qu’il s’agissait d’un auto enlèvement. Et rétroactivement, il semblerait qu’il en soit ainsi. Il s’agirait donc d’une remise en liberté (par ces ravisseurs inconnus) pour faire croire à un échange décidé par les Britanniques (Sharafi contre les marines) et ce afin de donner un aspect réaliste à la libération accélérée des otages britanniques. Cet aspect réaliste était nécessaire comme diversion car seule comptait la libération des otages, libération programmée pour être interprétée comme une volonté de négocier.

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