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L’Express | Iran : la confession du patron de Total
27.03.2007

Le directeur général de Total, Christophe de Margerie, a reconnu devant le juge Courroye le versement d’une importante commission pour décrocher un contrat en Iran, en 1997. Il a aussi avoué que le président de l’époque, Thierry Desmarest, était au courant de cette pratique.

Par Gilles Gaetner



« Oui, le président de Total, Thierry Desmarest, était au courant de la signature, en 1997, du contrat iranien pour l’exploitation du gisement de South Pars, en Iran. Mais il n’en connaissait pas les détails. Oui, nous devions verser une importante commission aux autorités de Téhéran pour décrocher ce marché. Je ne nie pas le contenu de ce contrat, mais je ne peux vous en communiquer sa teneur car nous en avons perdu la trace… »

Tels sont, en substance, les aveux, faits le 22 mars, par le directeur général de Total, Christophe de Margerie, au juge Courroye. Reconnaissant ainsi son implication dans cette affaire, qui lui vaut d’être à nouveau mis en examen, après l’avoir été en octobre 2005, dans le dossier Pétrole contre nourriture.

Le magistrat poursuit sa plongée au cœur du système de commissions mis en place par le pétrolier français en Iran, en Irak, au Cameroun ou en Russie. Dans ce dernier pays, un haut cadre de Total, récemment interrogé par Philippe Courroye, a admis que, pour décrocher une concession pétrolière, le groupe devait se soumettre au racket des autorités locales.

Dans le cas du fabuleux contrat iranien de South Pars (1 milliard de dollars), pour cacher le véritable destinataire des commissions, Total a, dans un premier temps, envoyé au Crédit suisse, à Genève, 41 millions de francs suisses (30 millions d’euros) étalés en 11 versements, effectués du 1er décembre 1998 au 15 août 2003.

Bénéficiaire : une société dénommée Baston Associated Ltd dont l’ayant droit économique était un mystérieux Bijan Dadfar, citoyen iranien, domicilié à Londres et à Dubaï. Dans un second temps, une partie de cette somme - 10 millions d’euros - a atterri sur deux comptes bancaires à Dubaï, l’un à la National Bank, l’autre à l’Union National Bank.

L’heureux destinataire n’était autre que… Dadfar lui-même. Alors, pour qui ce dernier agissait-il ? Le 22 mars - le jour où Margerie est mis en examen - l’ancien directeur du trading de Total, Patrick Rambaud, révèle, au cours de sa garde à vue, que les pots-de-vin versés par Total transitaient par Dadfar avant d’être reversés à Mehdi Hachemi Rafsandjani, dirigeant du groupe pétrolier iranien Nioc… et fils de l’ancien président de la République d’Iran.

WWW.IRAN-RESIST.ORG

Pour en savoir + sur Mehdi Hachemi Rafsandjani :
- Iran – Total : Identité et bio du suspect iranien
- (20.12.2006)

Pour en savoir + sur les ambiguïtés de cette affaire :
- Iran - Total : Rafsandjani éclaboussé dans la guerre de succession de la direction du principal groupe pétrolier français
- (24.03.2007)

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