Cette organisation créée en 2001 regroupe les pays contrôlant 70 % des réserves mondiales de gaz. Le journal moscovite note que, « pour les experts, cette structure était vide et sans influence. Mais, à présent, tout change. Pour la première fois à la veille d’une rencontre ordinaire d’un club gazier qui n’intéresse personne, les dirigeants de ses pays membres se sont soudain mis à dire qu’ils n’ont plus besoin d’une coquille vide mais plutôt d’un cartel gazier. Cela signifie que, lors de cette réunion, de sérieux changements seront annoncés. »

Mais un cartel gazier fonctionnant comme l’OPEP est difficile à concevoir en raison des caractéristiques du marché du gaz. Le pétrole s’échange sur des marchés financiers comme ceux de Londres ou New York et ne portent que sur des durées de quelques mois au plus, ce qui permet de faire varier la production. Le gaz naturel est lui aussi coté sur des places financières, mais cela ne concerne qu’une très faible part du marché. La grande majorité des achats se fait par contrats de gré à gré, généralement indexés sur le prix du pétrole, portant sur 15, 20 ans, voire plus.

Le site IRAN-RESIST a été le premier à évoquer l’intention de la Russie (via Gazprom) de créer un Cartel de pays gaziers dans le but de contrôler les différents réseaux de la fourniture de ce produit en direction de l’Europe. Cependant, la Russie aurait tout intérêt à multiplier des alliances avec les pays précités et d’autres (de l’Europe de l’Est) sans pour autant créer un Cartel sur le modèle de l’OPEP. Vu les contraintes commerciales citées plus haut et les inconvénients que lui causeraient ce Cartel dans ses relations avec l’Europe, la création d’un organisme avec une telle visibilité ne peut être qu’une décision politique voire géopolitique.

Il se pourrait donc qu’il s’agisse à ce stade d’un test pour mettre à l’épreuve les clients de la Russie mais aussi les Etats-Unis. Reste à voir s’il ne s’agit pas encore d’une intox à effet anxiogène à la veille d’une décision du Conseil de Sécurité sur l’Iran car une « OPEP du Gaz » avec l’Iran et la Russie est la promesse d’un chantage énergétique permanent (le test russe de « touche pas à mon pote iranien »).

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