Selon la chaîne de télévision turque TGRT, Asghari est arrivé en Turquie par avion le 7 décembre 2006 avec un visa touristique. L’Iran a informé Interpol de sa disparition le 26 décembre. Le 4 février 2007, soit deux mois après, les autorités iraniennes ont informé la Turquie de la disparition leur concitoyen. Et aujourd’hui les services de renseignement turcs (MIT) ont retrouvé Asghari. Il se trouve à l’étranger et il se porte bien.

En réalité, la Turquie est fort indisposée que l’affaire se soit déroulée sur son territoire, d’autant plus que les relations avec le régime des mollahs sont tendues malgré des terrains d’entente possible. Le régime des mollahs infiltre des agents islamistes en Turquie pour fomenter des troubles xénophobes et anti-Européens, et en même temps, la Turquie achète du gaz iranien. Ce pays se trouve donc devant un dilemme et doit trouver le moyen d’éviter de nouvelles tensions et apaiser son partenaire.

Cette nouvelle s’inscrit dans ce registre d’apaisement, elle aide indirectement ce partenaire ingérable. La nouvelle, qui ne contient aucune information, sans mouiller les Turcs, donne satisfaction aux mollahs dans ce dossier brûlant dans la mesure où elle laisse entendre qu’Asghari n’a pas tourné sa veste pour rejoindre la CIA.

Cependant l’énoncé même de la nouvelle, marqué par la prudence des services turcs, ajoute à la confusion : Asghari serait arrivé en Turquie par avion le 7 décembre 2006 avec un visa touristique : impossible ! Puisqu’en tant que haut gradé des Pasdaran, il devait bénéficier d’un visa diplomatique (d’ailleurs comment pouvait-il quitter la Syrie sans autorisation ?).

Il était d’ailleurs attendu par des employés de l’ambassade qui sont au courant des déplacements des collègues de contre-espionnage. De ce fait, on ne sait pas pourquoi le régime des mollahs aurait attendu le 26 décembre pour informer Interpol et non pas les autorités turques. Et pourquoi durant toute cette période, aucun journal en Iran n’a-t-il parlé de cette disparition ?

Les Turcs ont fait ce qui était possible pour dénouer l’affaire et apaiser les mollahs mais le problème est que le régime des mollahs ne cherche pas à trouver Asghari mais à trouver une justification pour sa disparition afin de faire taire la rumeur selon laquelle les rats quittent le navire en perdition. Aïe.

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