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Iran : La campagne anti « 300 » est orchestrée par les mollahs
15.03.2007

300 est le titre d’un film qui fait énormément parler de lui, du côté de Los Angeles, en Grèce où il bat des records d’audience et à Téhéran où il n’est pas diffusé, mais fait couler beaucoup d’encre. Deux pétitions ont été lancées sur le net fustigeant des intentions purement anti-iraniennes mais en se gardant d’y associer des thèmes politiquement incorrects.



Mais parallèlement à Téhéran, la principale chaîne de télévision a consacré une émission à ce film en y voyant un projet américano-sioniste hostile à la république islamique : les agents du pouvoir qui se sont exprimés dans cette émission, le ministre de la culture islamique en tête, ont déploré que depuis trente ans on représente toujours les iraniens comme des terroristes, des mauvais, des brutes, des sanguinaires et autres qualificatifs de la sorte.

Le film en lui-même n’est rien d’autre qu’une reconstitution très libre d’un épisode historique d’une des nombreuses batailles qui ont opposé, à travers l’histoire, Grecs et Perses. Les perses y sont cependant représentés comme une horde d’envahisseurs plus bestiaux que humains. Bref, une sorte de péplum qui n’a qu’un lointain rapport avec la vérité historique, une fiction (œuvre d’un auteur) et non pas un documentaire (fait par un historien).

Alors qu’elle est donc la raison de cette agitation planétaire ? En fait, tout a démarré par une campagne contre ce film, campagne menée par quelques iraniens de Californie (proches du régime ou des faux opposants proches de l’AEI) qui ont trouvé que le film n’était pas fidèle à la réalité en oubliant au passage la liberté d’expression de l’auteur de cette fiction.

Campagne qui comme toute campagne aujourd’hui est affublée de sa pétition en ligne. Pétition aussitôt suivie d’une autre menée par un autre groupe qui reprochait l’amalgame fait avec le terrorisme islamique et les Iraniens. Ainsi des Perses de l’Antiquité on a déplacé le débat vers les Iraniens d’aujourd’hui puis aux dirigeants du régime des mollahs.

De nombreux iraniens ont signé sans se rendre compte qu’ils participaient à une campagne de tapage médiatique lancée par le régime des mollahs afin de prétendre qu’il existe une haine anti-iranienne qui est également exprimée par les membres du Conseil de Sécurité à l’encontre de l’Iran. Depuis un certain temps, nous dénonçons tous ceux qui disent « Iraniens » au lieu de dire « mollahs » car en assimilant les uns aux autres, ils alimentent ce genre de situation.

Il est presque certain que les mollahs sont à l’origine de la seconde ou même de la première pétition. Dans la foulée, les journaux iraniens et des responsables culturels ont repris le flambeau. La presse iranienne se scinde en deux groupes, ceux de la « ligne officielle » et les « réformateurs ». Ces derniers ont tous appartenu au cabinet d’avocats Atieh Bahar qui représente les groupes pétroliers étrangers en affaires avec les mollahs.

Le rôle assigné à cette presse faussement de gauche est de faire semblant que le régime n’est pas monolithique et également servir de soupape de décompression aux mécontentements. Cependant ces 2 tendances de la presse restent incontestablement sur la même longueur d’onde aussi bien sur l’usage du terrorisme par le Hezbollah au Liban que sur le droit à l’enrichissement nucléaire. L’existence de cette presse faussement libérale permet au régime de donner corps à de fictives batailles politiques intérieures afin de duper les observateurs étrangers et leur donner l’espoir qu’Ahmadinejad est sur le déclin et qu’il existe en ce pays des courants modérés favorables à la négociation.

Dans le cas du film 300, cette presse est évidemment anti-300 et il ne s’est pas trouvé un seul réformateur en Iran pour défendre la liberté d’expression du cinéaste auteur de ce coûteux péplum numérique. Cette presse est aux ordres et écrit ce qu’on lui demande (il en a été de même avec les caricatures danoises ou sur d’autres sujets tabous).

C’est à partir de là que l’affaire commence à devenir réellement médiatique : afin d’être en totale fusion avec l’ensemble des courants politiques qui sont sensés le composer, le régime des mollahs par la voix de certains responsables a demandé l’interdiction internationale du film et même son retrait immédiat des salles. Notons qu’aucun de nos cinéastes primés à Cannes, à Venise ou à Berlin n’est sorti de son mutisme pour défendre le principe de liberté d’expression d’un collègue. Ces cinéastes iraniens sont comme la presse supposée réformatrice, un alibi pour un régime qui lapide les femmes et ampute ou pend les hommes dans des stades. A aucun moment un cinéaste iranien ou un de leurs acteurs n’a élevé la voix contre ces gestes ignobles. L’un d’eux, Makhmalbaf, est d’ailleurs un assassin notoire.

Encore un détail : Au cours de l’émission télévisée qui a débuté par un Allah Akbar (pas très persan), le présentateur a donné l’adresse du site où se déroule la pétition, alors que ce site héberge aussi des pétitions hostiles au régime des mollahs et de ce fait, il est inaccessible via le net depuis l’Iran. La campagne ne s’adresse donc pas aux Iraniens de l’intérieur qui n’ont pas pu signer en raison de la totale inaccessibilité du site depuis l’Iran.

Comme toujours la campagne est axée vers l’extérieur où des agents du régime signent à la place d’autres personnes, ne soyez pas étonné (si vous êtes iraniens) de trouver votre nom associé à ces campagnes malhonnêtes où le respect de l’Iran est le cadet des soucis des mollahs.

La campagne est axée vers l’extérieur car son unique objectif est de toucher l’opinion publique des pays occidentaux et le message est d’une clarté incroyable : « Nous sommes nationalistes et fiers » . Message qui par insinuation devrait présenter le peuple comme étant uni derrière le régime pour faire face à ceux qui lui dénigrent son droit (au nucléaire)... et le diabolisent !

Pour cautionner une campagne au contenu très politisé et très particulier, le régime a encore usé de la même technique que pour lancer son fameux projet de référendum en Iran. En décembre 2004, un site est apparu sur le net où figuraient soudainement des milliers de noms qui auraient apporté leur caution à un référendum sous le régime des mollahs pour que le peuple soit consulté sur la nécessité d’un changement de régime en Iran. Vous imaginez les résultats si l’affaire avait pu réussir !

Le problème n’est pas les campagnes lancées et la méthode frauduleuse utilisée par le régime des mollahs mais l’écho qui en sera donné dans la presse en Europe ou aux Etats-Unis. N’en doutons pas Delphine Minoui-Tchadori fera un article sur le film 300 afin de montrer l’unité d’opinion du peuple et du régime ou encore le regain du nationalisme sur fond de frappe américaine en oubliant de dire que l’affaire tout entière est factice et qu’aucun iranien n’a pu signer ces pétitions qui sont sur des sites inaccessibles depuis l’Iran.

Les mollahs lancent des tapages médiatiques et ils sont relayés par des journaux ou hebdomadaires français où sévissent des Delphine Minoui-Tchadori et consoeurs.

Cette rumeur de l’unité nationaliste du peuple et du régime est d’ailleurs un vrai coup de grâce infligé au peuple iranien. L’objectif de cette rumeur est que personne en occident ne sache que les Iraniens, après 28 ans de répression, pourraient légitimement attendre le soutien des Européens à un changement de régime en Iran.

C’est pourquoi nous invitons nos lecteurs à diffuser cet édito le plus largement possible : les noms qui figurent sur les pétitions anti 300 ne sont pas ceux des iraniens car les iraniens n’ont pas accès à Petitiononline. Ceci est une trahison contre le peuple iranien.

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