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Iran : Festivités du nouvel an réprimées
15.03.2007

Nous vous avions signalé la crainte affichée des milices de la république islamique qui s’attendaient à des débordements lors de la célébration de Tchahar Chanbeh Souri qui devait avoir lieu le mardi 13 mars. La nuit a été chaude, mais cette année nous sommes devant un cas de figure inattendu.



Dans la tradition iranienne d’origine persane, la veille du dernier mercredi précédant le Nouvel An Perse (Nowrooz), donc le dernier mardi de l’année, une cérémonie (zoroastrienne) est organisée, pendant laquelle on amasse des rameaux secs qu’on enflamme comme pour les fêtes de la St Jean et par-dessus lesquels on se met à sauter en criant : « Donne-moi ta belle couleur rouge et prends en échange ma pâleur maladive ! »

Cette fête s’appelle Tchahar Chanbeh Souri et elle est interdite depuis 1979. Depuis 3 ou 4 ans, les jeunes Iraniens prétextent ces festivités pour défier le régime. Après les débordements de 2006, les forces de l’ordre s’étaient préparées et avaient bouclé les quartiers et surtout cette année, le régime a bouclé l’info, en organisant lui-même des séances de festivités pour des photos officielles qui ont été diffusées sur le net. Sur ces photos, on ne voit guère les forces de l’ordre mais des gens joyeux et tous du genre masculin. Nos amis du service de désinformation photographique ont oublié les filles.

Cependant, on a su que les manifestants ont fait un grand usage des super pétards et qu’une fumée blanche avait envahi Téhéran où plus de 1000 personnes ont été arrêtées , mais officiellement aucune arrestation n’a eu lieu.

Dans d’autres villes, la situation a été critique : ainsi le régime a annulé le voyage officiel d’Ahmadinejad [1] à Yazd où 300 personnes (chiffre officiel - sans doute 5 à 10 fois plus de manifestants) ont profité de l’occasion pour prendre le centre ville. Pendant quelques heures, Yazd a totalement échappé au contrôle des forces de l’ordre. La dépêche de l’agence Fars est confuse et elle fait état de destructions infligées aux forces de l’ordre (voitures de police incendiées - ndlr), de feux, de troubles graves et d’un grand nombre d’arrestations.

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Outre Téhéran, des affrontements ont eu lieu à Kermanchah, Machad, Boukan, Mahabad, Khorramabad, Ispahan, Golestan, Karadj, Andimeshk, Marand et Garmsar.

A Téhéran, les miliciens ont fermé les centres de communication, les magasins et les banques dès 14h00. Ils étaient omniprésents dans toute la capitale. Une unité de Bassidjis a mené une charge sur la place Taslihat et procédé à des arrestations de ceux qu’elle qualifie de « fauteurs de troubles ». Une branche de la banque Refah-Kargaran a été incendiée. Les quartiers d’Ekbatan, de Nasser, la place San’at, la place Qods et le quartier Haft Hoze de Narmak ont été déclarés « zones en troubles ».

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| Mots Clefs | Violence : Violences urbaines, émeutes |

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[1Ahmadienjad et la météo | Le voyage d’Ahmadinejad a officiellement été annulé pour des raisons météorologiques. C’est d’ailleurs l’excuse officielle habituelle. Ahmadinejad sauvé par la météo : Le ciel de Téhéran dit le contraire ! |