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A l’occasion du 8 Mars, les iraniennes, pauvres d’elles !
09.03.2007

Jean-Pierre PERRIN, correspondant inamovible de Libé à Téhéran, a été autorisé par le régime des mollahs à pleurer sur le sort des féministes iraniennes arrêtées à la veille du 8 mars. Nous écrivons « autorisé » car tout journaliste qui déroge à cette règle est expulsé du pays et de nombreux autres se voient refuser le visa pour Téhéran en raison de leur appartenance à des titres connus pour leur indépendance de ton. Cependant le récit de ce docile serviteur du régime des mollahs est rempli de détails formatés qu’il convient de décoder.



Perrin écrit : « Elles sont à la pointe du combat pour les libertés individuelles, mais les militantes iraniennes des droits des femmes le paient au prix cher. Avant la Journée internationale des femmes, plus d’une trentaine d’entre elles, dont 22 journalistes, ont été appréhendées dimanche et seulement 8 ont été relâchées depuis ».

« Les 25 autres ont commencé une grève de la faim. La raison de leur arrestation : elles s’étaient rassemblées devant le tribunal révolutionnaire de Téhéran pour soutenir cinq autres femmes jugées pour une manifestation « illégale », le 12 juin 2006. Cette dernière manifestation pacifique et essentiellement symbolique, demandant une réforme des lois discriminatoires envers les femmes avait été réprimée d’une manière extrêmement violente, la police n’hésitant pas à frapper les militantes ».

« Selon Reporters sans frontières (RSF), la plupart des journalistes et militantes arrêtées dimanche ont été conduites à la prison d’Evin et placées en cellules individuelles. Deux d’entre elles sont gravement malades (sclérose en plaque) et n’ont même pas pu bénéficier de leur traitement. Les sites Internet, pour lesquels travaillent les journalistes arrêtées, ont été censurés par les autorités qui leur reprochent de réclamer des modifications de la loi islamique ».

« Alors que les femmes représentent environ 60 % des étudiants, celles-ci souffrent toujours de graves discriminations au regard de la justice iranienne : leurs témoignages valent seulement la moitié de ceux d’un homme, en matière criminelle elles sont jugées responsables dès l’âge de 9 ans contre 15 ans pour un garçon et le « prix du sang » pour une femme représente la moitié de celui d’un homme. En novembre, ces femmes militantes avaient lancé une campagne afin de réunir un million de signatures pour demander aux autorités d’abroger la loi sur la lapidation pour adultère ».

Détail à décoder : comme nos faux étudiants (dont Batebi), sur le sort desquels nous avons pleuré pendant des années, les fausses « féministes » sont internées en « cellules individuelles ».

C’est pourquoi personne ne les voit dans les prisons iraniennes. Le placement en « cellules individuelles » est une trouvaille de génie. Les fausses féministes se mettent au vert et on les sort pour des exhibitions médiatiques.

En Iran, les prisons sont surpeuplées et le régime ne reconnaît pas le statut de prisonnier politique, les personnes arrêtées sont donc enfermées avec les droits communs et séjournent dans des « cellules collectives » comme ça a été le cas pour Stéphane Lherbier. Il y est resté des mois avec 15 codétenus iraniens alors qu’il aurait été justifié de le mettre en « cellule individuelle » afin qu’il ne puisse communiquer avec des iraniens et échanger des idées sur le monde extérieur. Mais Lherbier n’était pas un « dissident officiel », et il devait sentir la dureté des prisons des mollahs afin que le Quai d’Orsay puisse tout mettre en oeuvre pour lui venir en aide.

Dans le cas de faux prisonniers dissidents, on les retrouve immanquablement en « cellule individuelle », sauf pour ceux ou celles qui participent à ces fausses manifestations dans l’espoir d’y croiser un journaliste étranger et lui communiquer le mal être sous le régime des mollahs.

Pauvres d’elles, elles n’ont comme espoir que des personnes comme Jean Pierre Perrin (Libé), Delphine Minoui (Figaro), Marie-Claude Decamps (Monde – Fan de Batebi) ou encore les improbables correspondants de l’AFP en Iran.

WWW.IRAN-RESIST.ORG

Pour en savoir + sur la fameuse campagne afin de réunir un million de signatures :
- Iran – 8 Mars : Shirin Ebadi a lancé un appel très ambigu (décodages) -
- (9 Mars 2007)

Pour en savoir + sur la fameuse manifestation « illégale », le 12 juin 2006 :
- A propos de la manifestation féministe du 12 juin
- (27 Juin 2006)

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| Mots Clefs | Institution : Fausses Manifs |