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Jerusalem Post | Arrêtez de subventionner l’Iran
08.03.2007

Editorial du 23 Février 2007 | Hier le rapport de l’IAEA a confirmé ce que chacun savait, l’Iran n’a pas seulement arrêté l’enrichissement de l’uranium, comme le Conseil de Sécurité de l’Onu le lui avait demandé, en lui laissant un délai de 2 mois pour le faire, mais il a accru ses installations d’enrichissement. Les déclarations des dirigeants Iraniens ainsi que leurs actions sont un défi flagrant à la communauté internationale et doivent entraîner le renforcement des sanctions contre Téhéran.



Point n’est besoin d’expliquer les conséquences d’un échec de la communauté internationale dans son affrontement avec le régime des mollahs. Depuis le 11/9, les régimes de l’Afghanistan et d’Irak ont payé le prix de leur soutien au terrorisme. De même la Libye a fini par capituler. Mais l’Iran et la Syrie pensent qu’en semant la pagaille en Irak, et grâce aux opportunités qui se présentent au Liban et à Gaza, ils pourraient changer la donne et intimider en permanence l’Occident.

Malgré les fantasmes de nombreux intellectuels qui pensent qu’un Iran nucléarisé serait moins offensif, les dirigeants Européens sont conscients du danger. A la différence des ambitions Libyennes ou Nord Coréennes, celles de l’Iran ne sont pas liées à la survie de leur régime, mais à la volonté de domination régionale ou même globale. Pourquoi douter des propos des dirigeants Iraniens quand ils le répètent sans cesse et qu’on les a vus faire ce qu’ils disent à plusieurs reprises, alors que beaucoup croyaient que ce n’était qu’une simple rhétorique ?

Aujourd’hui ce qui entrave le plus l’action c’est de croire que les sanctions ne donneront aucun résultat, comme le dit un rapport récent de l’Union Européenne. Et c’est devenu une prophétie qui se suffit à elle-même, car il est évident qu’on ne peut constater de résultat, si les sanctions ne sont pas appliquées.

Il est grand temps que les Etats-Unis et l’Europe adoptent des mesures adéquates sans qu’il y ait besoin de négocier pendant de longs mois au niveau international.

Aux Etats-Unis, au niveau fédéral des sanctions financières importantes sont déjà prises, mais des fonds de pension des Etats ont encore des milliards $ investis dans des sociétés qui font des affaires avec l’Iran. Certains Etats ont déjà pris des mesures légales qui empêchent leurs fonds de pension d’être investis dans les pays qui soutiennent le terrorisme. Mais ce n’est pas le cas pour la plupart des Etats.

En Europe, la situation est pire. Comme l’a fait remarquer récemment le Wall Street Journal (WSJ), l’Europe est le 1er partenaire commercial de l’Iran et ces liens économiques ont crû depuis 2003, l’année où on a su que l’Iran mentait sur son programme nucléaire. Et cet accroissement des relations n’est pas seulement dû au refus d’intervenir dans des marchés libres, mais aussi aux énormes subventions données par les gouvernements européens eux-mêmes.

Le WSJ note qu’un rapport de 2004 du ministère de l’Economie à Berlin se vante d’aider le commerce avec Téhéran : « Les garanties du Gouvernement Fédéral au crédit à l’exportation a joué un rôle crucial dans le niveau des exportations vers l’Iran ; la couverture des acheteurs Iraniens a été multipliée par 3,5, atteignant 2,3 milliards euros, par rapport à l’année précédente. Le Gouvernement Fédéral a ainsi assuré les 2/3 des exportations allemandes vers l’Iran. Ce pays est le second par l’étendue de sa couverture en 2004, derrière la Chine ».

Avec 5,5 milliards euros, l’Iran a les meilleures garanties allemandes à l’exportation qu’aucun autre pays. L’Italie suit avec 4,5 milliards euros et les subventions françaises atteignent 1 milliard euros.

Les nations Européennes considèrent qu’elles sont des amies d’Israël, en particulier l’Allemagne. Un sondage récent montre qu’à un degré incroyable ceci est réciproque ; en effet 75% des Israéliens souhaitent rejoindre l’Union Européenne. Ce sondage réalisé par la fondation Konrad Adenauer montre que 67% des Israéliens voient d’un œil favorable l’Allemagne, juste après les Etats-Unis. Il est difficile de concevoir que ces liens étroits puissent le demeurer longtemps si l’Europe et surtout l’Allemagne persiste à subventionner ses exportations vers l’Iran et refuse des sanctions économiques contre l’Iran.

On comprend l’hésitation de l’Allemagne devant de telles sanctions, alors que la Chambre de Commerce allemande annonce que le pays perdrait 10.000 emplois si des sanctions dures étaient prises à l’encontre de l’Iran. Mais a-t-on calculé combien coûterait un chantage nucléaire de l’Iran, l’accroissement de la terreur et un prix record de l’essence à la pompe ?

Les mollahs font en effet le pari que les intérêts financiers à court terme prendraient le dessus et empêcheraient l’Europe de se prémunir contre de plus grands risques ou de défendre l’existence même d’Israël.

Cette fois-ci l’Europe doit prouver que les tyrans se trompent.

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- Traduit par Artus pour www.nuitdorient.com