Accueil > News > Iran : Les détails inexplicables de l’attentat contre les Pasdaran



Iran : Les détails inexplicables de l’attentat contre les Pasdaran
16.02.2007

Comme nous vous l’avions affirmé à peine quelques heures après l’attentat de Zahedan, le régime communique à présent uniquement sur le danger d’une menace contre l’intégrité territoriale de l’Iran. Il n’y a plus presque aucun doute que cet attentat sert les intérêts du régime.



Par tous ces aspects, il ressemble aux divers faux attentats organisés par le régime lui-même pour répandre la peur parmi les Iraniens qui incapables de renverser le régime sont réduits à attendre une intervention extérieure pour être débarrassés du monstre tentaculaire de la république islamique, des mollahs, des Pasdaran, des Bassidjis et des agents en civils qui imposent sur ce pays une forme de dictature à peine imaginable.

Le mode opératoire est simple | Le régime des mollahs organise un attentat à l’explosif et arrête des gêneurs locaux, organise des pseudos procès, obtient des aveux télévisés, les diffuse et pend publiquement les coupables (ou d’autres prisonniers cagoulés) devant les yeux effarés de leurs familles, amis et concitoyens.

Si ce qu’affirme le régime était vrai, et qu’il y avait d’importants réseaux indépendantistes ou séparatistes en Iran, il aurait dû y avoir des actions de représailles au Khouzestan ou au Kurdistan iranien, mais il n’y a jamais rien eu de tel. Les bombes qui explosent en Iran sont du fait du régime lui-même.

Autre fait : depuis peu les Pasdaran sont engagés en Irak mais aussi en Afghanistan et il y a des tués dans leurs rangs pendant ces missions. Ces opérations étant clandestines, ces morts sont injustifiables. C’est pourquoi le régime annonce régulièrement des accidents de transport de troupes où il peut publier une liste de victimes et ainsi officialiser les morts des opérations clandestines. C’est pourquoi selon les arrivages de blessés ou de morts, le nombre des victimes d’accidents liés au Pasdaran varie sans arrêt dans la même journée.

Concernant l’attentat de Zahedan, tout était préparé. Le régime a annoncé une première arrestation et plus de 60 autres dans la journée. Au Liban, pays meurtri où les bombes explosent depuis des années, jamais personne n’a pu arrêter les auteurs d’attentats aussi rapidement. Mais qu’importe, en Iran, sous le régime des mollahs, c’est possible.

N’en doutons pas, les suspects passeront aux aveux dans peu de temps et seront peut-être pendus… Le plus intéressant est que le régime les inculpe d’être les alliés d’Al Qaeda alors que c’est le régime des mollahs qui collabore avec ce mouvement depuis une dizaine d’années, et qui a abrité en Iran les membres de la famille Ben Laden et du commandement d’Al Qaeda, comme aujourd’hui il abrite Sadr [1] qui en dehors d’être un djihadiste est un psychopathe aux mœurs inqualifiables.

Il y a en fait plusieurs intérêts dans l’attentat. Le régime peut prétendre qu’il n’a rien à voir avec Al Qaeda (tout en continuant les opérations). Il crée un groupe terroriste fictif à qui l’on peut attribuer les opérations en Afghanistan et les aides logistiques et militaires fournies à Al Qaeda par le régime. Reste que ces insinuations ne dupent ni les iraniens ni les spécialistes. | Détails |

Ces insinuations ne dupent pas les spécialistes | Car si les auteurs de l’attentat étaient proches d’Al Qaeda, pourquoi en étant capables de disposer d’armes de guerre comme les fusils lance-roquettes RPG, ont-ils pris le risque de tenter une opération plus compliquée, plus coûteuse et plus périlleuse pour la survie du groupe ? Ceci n’a pas de sens militaire ou terroriste. Il est évident que les mollahs ont opté pour du spectaculaire. Mais là aussi, il y a de quoi être surpris :

Le bus contenant des Pasdaran aurait été soufflé en passant à côté d’une automobile Peykan piégée. Les images du bus ont été largement diffusées, on n’y voit aucune épave de la Peykan et d’ailleurs aucune photo n’a été fournie concernant cette épave invisible.

WWW.IRAN-RESIST.ORG

WWW.IRAN-RESIST.ORG

À bien y regarder, l’autobus lui-même semble avoir explosé de l’intérieur : le toit est plié vers le haut et le bus a été coupé en deux. La charge ne pouvait être à l’extérieur. Dans le cas où la charge aurait été placée dans un autre véhicule, il aurait fallu que ce véhicule ait percuté le bus sur le côté pour s’encastrer dedans au centre avant d’exploser. Mais ceci ne concorde pas avec le récit officiel retransmis à la virgule prêt par Delphine Minoui ou l’AFP. Il faut préciser que les correspondants français en poste en Iran se contentent de rediffuser les news des mollahs sans les vérifier ou se rendre sur les lieux des évènements même quand il s’agit d’un attentat. Mais dans cette affaire, les détails de l’explosion et les invraisemblances importent moins que la cible et le message véhiculé par l’attentat.

Ces insinuations ne dupent pas les iraniens | Car si pour un lecteur européen, des terroristes ont tué des « militaires » iraniens ; pour la population iranienne, le nom des Pasdaran est synonyme de corruption, de contrebande et de trafic de drogue. Il n’y a pas de lien sacré entre ces mercenaires corrompus et le peuple, et l’évocation de leur mort suscite l’indifférence ou le soulagement. Au pire on imagine que l’attentat est le résultat d’une guerre de gang entre trafiquants rivaux, dans ce cas, on peut estimer que l’est du pays est devenu un enfer invivable, un territoire livré aux voyous. Dans ces conditions, parler d’instabilité ou de guerre civile comme le fait Delphine Minoui dans le Figaro est totalement déplacé, mais, bien entendu cette insinuation est conforme à la ligne officielle du régime.

Cette femme sans scrupule que nous avons qualifiée de porte-parole du régime des mollahs a mérité pleinement ce sobriquet grâce à son article sur cet attentat bidon. Minoui insinue qu’il existe un danger latent pour l’Iran. Elle expose cette théorie aux lecteurs incrédules du Figaro, en utilisant une rhétorique française inventée par Gilles Kepel, lui-même un membre notoire du lobby des mollahs en France.

Selon Minoui, l’attentat bidon dont on connaît ni l’heure, ni l’origine, ni le type d’explosif, ni le nombre des victimes, ni leur nom, serait le résultat du « Fitna » (« discorde » au sein de l’islam). Précisons que ces mots feront rire les persans car c’est un mot arabe dit avec l’accent algérien. Cet article de bourrage des crânes s’adresse donc aux médias occidentaux familiers des interprétations biaisées de Kepel. On peut donc estimer que cet attentat bidon s’adresse à l’opinion française et aux anti-guerres plus qu’aux Iraniens.

L’agence officielle du régime a déclaré qu’on ne pouvait pas laisser une guerre interconfessionnelle éclater dans cette province, car un éventuel conflit entre chiites et sunnites risquerait d’embraser le pays tout entier et Delphine Minoui diffuse cette information erronée qui assimile la milice (chiite) Pasdaran au reste des Iraniens nés au hasard des naissances chiites. Depuis l’avènement du régime des mollahs, les « Iraniens » ne se disent plus chiites, ni même musulmans, ils se qualifient de « né(s) musulman(s) » [2]. Aucun n’ira se battre contre d’autres Iraniens pour défendre ce régime corrompu et ses miliciens.

Ce qu’écrit Minoui est de la pure désinformation et propagande du régime. Si l’argument de guerre ethnique ou confessionnelle peut faire rigoler un Iranien, il peut par contre alimenter les réseaux alter-mondialistes, gauchistes et anti-guerres qui attribuent les violences et le terrorisme en Irak à la présence américaine dans ce pays et non pas à l’ingérence du régime des mollahs et à ses budgets, explosifs, armes et instructeurs fournis aux miliciens chiites.

D’ailleurs l’article de Minoui évoque aussi « cette crainte des mollahs » d’une guerre confessionnelle sur le modèle irakien. Et à aucun moment, Minoui n’évoque le rôle du régime des mollahs dans le chaos irakien ou libanais. Les arguments utilisés par Minoui laissent entendre que l’Iran porte en lui des haines inter-confessionnelles latentes qui dégénèreront en conflit ethnique sur le modèle irakien... L’insinuation est claire.

L’article est mono directionnel. Pire encore, Minoui fait l’éloge des efforts consentis par le régime des mollahs pour consolider l’unité nécessaire entre les chiites et les sunnites, à croire qu’elle ne lit pas la presse internationale. Il s’agit d’un simple article de propagande pro-mollahs écrit par une journaliste française d’origine iranienne.

Sans les articles de Minoui et de ses émules, les possibilités d’exploitation de ce genre attentat bidon restent très restreintes. Mais la dévouée Minoui a sorti, un peu trop vite, un article trop bien préparé, et trop riche en arguments spécifiquement susceptibles de marquer l’opinion française. Un article qui laisse entendre que la région pourrait s’embraser plus si l’on cherchait à affaiblir le régime de Téhéran. Pour un Iranien, le débat de la guerre confessionnelle est inexistant en Iran, elle n’a jamais existé. Le séparatisme religieux est un concept étranger importé en Iran par Micheal Ledeen (l’individu et l’ethnie) et recyclé par les mollahs.

De plus tous les Iraniens espèrent trouver un allié pour renverser les mollahs et les Pasdaran qui ont détruit ce pays et anéanti sa culture et non pas se faire la guerre entre eux. Le problème est que cette réalité anti-confessionnelle de la société iranienne ou la réalité d’une attente d’un soutien étranger pour virer les mollahs n’arrivent jamais aux oreilles des occidentaux ou des Français car l’interface presse est occupée par des éléments comme Minoui (et son mari), les fans de Gilles Kepel et bien entendu les membres du Lobby universitaire des mollahs en Europe et aux Etats-Unis (en France : Azadeh Kian-Thiebault, Fariba Adelkhah, Djamchid Assadi...).

Ce soir, nous avons une pensée pour nos 68 compatriotes arrêtés injustement après cet attentat bidon et qui seront pendus pour rien.

WWW.IRAN-RESIST.ORG

| Mots Clefs | Violence : Baloutchestan (Sistan & Baloutchistan) |

| Mots Clefs | Terrorismes : Attentats en Iran |

| Mots Clefs | Terrorismes : Attentats contre les mollahs |

WWW.IRAN-RESIST.ORG

[1Sadr en Iran | Dans cet article de propagande sur un attentat en Iran, Delphine Minoui dément aussi la présence en Iran de Moqtada Sadr ! |

[2« né(s) musulman(s) » | Même si les arabes de la région nous voient comme des « perso-chiites », l’association des deux mots reste choquante et décrit une réalité inexistante. L’islam s’est imposé à la Perse afin de la détruire corps et âme. De cette lutte inégale, la culture persane est sortie amputée mais invaincue.


La Perse est même redevenue IRAN pour renouer avec les traditions héritées de ses ancêtres Achéménides et Sassanides. La date de naissance de l’IRAN est connue (21 mars 1935) et ce nom reste à jamais lié à la volonté de Reza Shah, un homme simple et extraordinaire qui devint un roi, un architecte, un grand bâtisseur et authentique libérateur des femmes. L’IRAN a été bâti sur les bases de la laïcité comme un point de départ social et politique et aussi bâti sur la culture persane pour disposer de plusieurs remparts contre l’islamisme qui le gangrenait sous les Qadjar.


Il est de ce fait fort choquant pour un Iranien, surtout après 28 ans de déchéance culturelle imposée par les mollahs, de voir le « persan » souillé par le « chiisme ». Et ce d’autant plus que ce ne sont pas les persans qui menacent les arabes, mais les mollahs qui souhaitent rester les maîtres du chaos pour devenir l’arbitre des jeux au Moyen-Orient.


Les iraniens (les persans) n’ont qu’une envie : rompre avec les mollahs. Les persans ou les iraniens n’ont aucune envie d’aller conquérir les sables de l’Arabie Saoudite ou les plaines de la Syrie pour leur apprendre les coutumes de Nowrooz ou les subtilités de la langue persane. Nous espérons juste vivre en harmonie avec nos voisins.
|