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Iran : un attentat contre les Pasdaran
14.02.2007

Le bilan de l’attentat à la voiture piégée contre un bus militaire à Zahedan dans le sud-est de l’Iran a été ramené de 18 à 11 morts, a rapporté l’agence officielle IRNA citant un important commandant militaire.



La bombe placée dans une voiture de marque Paykan a explosé au passage d’un bus transportant les employés de la base Mir-Mohseni des forces terrestres des Gardiens de la révolution, selon un témoin cité par IRNA.

Selon un témoin, des assaillants en moto ont d’abord arrêté le bus en tirant à la mitraillette contre le véhicule avant de faire exploser la bombe à distance. Selon l’agence ISNA, qui cite un commandant local, « l’un des assaillants a été arrêté avec l’aide de la population ».

Il faut savoir que la population de Sistan est très hostile à ces miliciens qui font régner la terreur dans la région et pendent régulièrement des locaux pour maintenir cette terreur. Il y a aussi eu des cas de viols par les miliciens dont les crimes sont restés impunis. A ceci s’ajoute une discrimination permanente entre les miliciens du régime et la population sunnite de cette région. En d’autre termes, ce n’est pas l’amour fou entre la population et les mliciens. Que l’un des assaillants ait été arrêté avec l’aide de la population, reste très hypothétique.

L’info a une dimension propagandiste et quelques éléments flous : on ignore en effet l’heure de cet attentat mais il a lieu au lendemain d’accusation d’ingérence iranienne en Irak et de livraison d’explosif à mise à feu à distance.

On attribue l’opération à un groupe du nom de Jundallah (soldats de Dieu) que nous soupçonons d’être un groupe de mercenaires. Le débat autour de ce groupe est très complexe et nous avons consacré quelques articles à leur sujet.

Cela est lié à une menace séparatiste dans cette région et effraie le peuple iranien très attaché à l’intégrité territoriale de ce pays. Le régime des mollahs lui-même a recours à des attentats pseudo-spéaratistes pour attiser cette menace et la peur qu’elle suscite. L’objectif est de diaboliser les opposants qui, comme le peuple sont hostiles aux mollahs mais restent attachés à l’intégrité territoriale de l’Iran.

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Pour en savoir + sur les attentats de Jundallah
- Affaire Jundollah en Iran : La Force de résister
- (14 mai 2006)

| Mots Clefs | Violence : Baloutchestan (Sistan & Baloutchistan) |

| Mots Clefs | Terrorismes : Attentats en Iran |

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Quant au « contenu » de la dépêche…

L’attentat a également un autre intérêt, il permet aux mollahs d’établir un lien entre le groupe Jundollah et les Talibans ou le Jundollah et les trafiquants de drogue. Or, c’est les Pasdaran qui contrôlent le marché des drogues en Iran et qui organisent son trafic. C’est également le régime des mollahs qui soutient les talibans et ce sont les Pasdaran qui mènent des opérations de commandos en Ahghanistan. Les Pasdaran avaient même un espion au QG du commandement des forces internationale en Afghanisatan qui leur communiquait des informations nécéssaires pour leurs opérations.

La fausse information (désinformation) sur le lien entre le Jundollah et les Talibans a donc été publiée dans la dépêche iranienne sur cet attentat et reprise par S. Ghazi, le correspondant de l’AFP à Téhéran qui se contente de traduire les textes iraniens et de les diffuser en Europe.

Ce correspondant est un maillon dans la chaîne de désinformation du régime et son rôle a été déterminant dans le manque de soutien international aux victimes du séisme en Iran. En effet depuis Bâm, les mollahs ne souhaitent plus recevoir la visite de secouristes étrangers pour éviter les contatcs avec la population et ainsi que l’on sache que les iraniens ne sont ni djihadistes, ni xénophobes. C’est pourquoi depuis Bam, le régime fait état de zéro (ou très peu) victime en cas de séisme et Ghazi reprend les mêmes dépêches sans se soucier des resultats de sa collaboration aveugle avec les mollahs.

Dans le cas présent, Ghazi rajoute une couche en rappelant que le ministre iranien des Renseignements, Gholamhossein Mohseni Ejéï, avait déclaré le 8 février que ses services avaient identifié 100 espions qui cherchaient à fournir des informations militaires et politiques aux Etats-Unis et à Israël. On peut donc d’ores et déjà prévoir une purge sanglante et on peut estimer que Ghazi est complice de cette répression dont l’objectif est aussi de terroriser les iraniens.

On se souvient également des dépêches très tendancieuses des correpondants de l’AFP concernant les faux-attentats dans le Khouzestan et les pendaisons de bouc-émissaires pour terroriser les populations de cette autre région frontalière.

En revanche, quand suite au meurtre de Shovan Seyed Ghader, du 12 juillet au 8 Août 2005, le régime a cadenassé l’info sur les affrontements entre les populations du Kurdistan iranien et les forces spéciales conjointes des Bassidj et des Pasdaran, Ghazi n’avait rien fait pour alerter l’opinion internationale.

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Attentat à la voiture piégée contre un bus militaire à Zahedan

| Mots Clefs | Auteurs & Textes : Selon l’AFP |

A lire également :
- A propos des avions qui tombent en Iran
- (28.11.2006)