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Nucléaire : L’Iran et le rapport pétrolier de Roger Stern
27.12.2006

Depuis hier, c’est l’émoi dans les médias : les exportations pétrolières de l’Iran enregistreraient une baisse constante et selon le rapport, si cette tendance se poursuivait, les revenus que le pays tire de cette manne pourraient totalement disparaître d’ici 2015 !



Le rapport émane d’un certain Roger Stern, l’homme qui n’a écrit qu’un seul article dans sa vie et nous trouvons que la re-diffusion de cet article datant du 23 Janvier 2006 est un hasard particulièrement heureux pour les mollahs.

Selon Roger Stern, il ne faut donc pas se précipiter, il faut attendre 2015 ! Ce chercheur inconnu qui ne figure pas au tableau des enseignants de l’université où il prétend exercer estime que, « les difficultés économiques de l’Iran pourraient rendre le pays instable et vulnérable, (en 2015), il ne convient donc pas d’attaquer ce pays car cette attaque ressouderait l’unité nationale. Comme vous le constatez, Roger Stern est à la fois géographe, mais aussi politologue et spécialiste économique ainsi que fin connaisseur du régime des mollahs : mais il y a une faille logique dans son analyse !

Décodages | Selon Roger Stern, les exportations pétrolières rapportent chaque année environ 50 milliards de dollars (38 milliards d’euros) à l’Iran. Il estime entre 10 et 12% leur recul annuel. En moins de cinq ans, les exportations pourraient être réduites de moitié, puis disparaître d’ici 2015, estime Roger Stern dans son article.

Or, Stern se base sur le fait que l’Iran vend son pétrole au prix du marché et non en Buy Back, ce qui fausse son analyse. Partant sur une fausse base, Roger Stern arrive à une mauvaise conclusion qui lui permet de déclarer que l’Iran a réellement besoin d’une énergie nucléaire à des fins civiles et que par conséquent les soupçons selon lesquelles les mollahs cherchent à développer des armes nucléaires serait sans aucun fondement « scientifique ». Or, Stern ne travaille sur aucune étude géologique mais sur des données faussées de revenus pétroliers.

Malheureusement, on ne connaît aucune autre analyse de cet éminent briseur de tabous, il existe d’autres Roger Stern, dont un météorologue britannique et aussi un célèbre auteur américain de BD, mais rien par l’auteur de l’article qui nous intéresse. Rien, depuis cet article du 23 janvier 2006 !

Poursuivons. Stern observe ainsi que l’Iran produit environ 3,7 millions de barils par jour, soit environ 300.000 barils en dessous du quota fixé par l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) ! La différence représente une perte annuelle d’environ 5,5 milliards de dollars (4,2 milliards d’euros), précise le géographe. Ce qui est encore faux car il se base sur le prix du marché et non les prix réellement pratiqués par les mollahs et il oublie volontairement les immenses réserves gazières iraniennes.

Nous demandons ce qui a pu susciter le débat sur « ce rapport », d’autant plus que dans un raisonnement poussif, Stern aligne des affirmations les plus abracadabrantes qui ont échappé à toutes les compagnies pétrolières présentes en Iran.

Ainsi, Stern affirme que les bénéfices pétroliers de l’Iran représentent 65% des revenus du gouvernement (85% en réalité). Il affirme par la suite que la baisse annuelle de 5,5 milliards de dollars et les travaux de réparation des raffineries iraniennes correspondent à une perte annuelle d’environ 10 à 11 milliards de dollars (7,6 à 8,4 milliards d’euros)… C’est l’image d’une industrie qui s’effondre », souligne-t-il.

C’est réellement du n’importe quoi, surtout les 10 à 11 milliards de dollars de pertes annuelles pour cause de réparation des raffineries. Vu les revenus réels du régime des mollahs principalement sur la base du Buy Back, l’Iran devrait n’avoir aucun revenu pétrolier depuis une dizaine d’années et une dette de 300 milliards de dollars.

À la fin de son analyse, Stern propose aux États-Unis de patienter et d’attendre l’effondrement interne du régime en 2015 ! Et il affirme qu’une attaque contre l’Iran aurait comme conséquence d’unir le pays alors qu’en patientant jusqu’en 2015, le problème pourrait se résoudre tout seul. Le problème est que cette conclusion ne figurait pas sur le texte initial datant du 23 janvier 2006. Nous pensons donc que la réapparition de l’article de Roger n’est pas fortuite et que le hasard fait bien les choses…

Pur hasard, l’étude de Roger Stern sort au même moment où le Conseil de Sécurité a pris la décision d’imposer des sanctions à l’encontre du régime des mollahs. Selon un schéma désormais très bien huilé, à chaque fois que ce régime se trouve sous la menace d’une telle résolution, nous voyons fleurir des expertises concernant l’Iran, expertises qui évoquent une attaque militaire contre l’Iran et jamais des sanctions !

C’est d’ailleurs la faille du raisonnement de Roger Stern. Pourquoi n’évoque-t-il pas les sanctions économiques ? Si l’effondrement de l’économie des mollahs devait les rendre plus conciliants (en 2015), pourquoi ne pas accélérer cet effondrement ? Pourquoi attendre 10 ans de plus ?

(C’est trop bête comme faille et ça mérite presque un bonnet d’âne) !

Pur hasard également, le régime des mollahs a repris cette « étude scientifique » à son compte pour justifier sa démarche nucléaire au risque de jeter le discrédit sur ses capacités à satisfaire ses clients pétroliers... comme les Chinois qui espèrent conclure des accords d’achat de pétrole iranien sur 25 ans !!

Certes, nous pensons aussi qu’à terme, la production de pétrole iranien va diminuer, mais ses réserves pétrolières sont estimées à au moins 93 ans.

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