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Iran : les Pasdaran à l’écoute de l’Otan
22.12.2006

Le caporal-chef Daniel James, 44 ans, britannique d’origine iranienne, travaillant comme interprète du commandant des troupes de l’Otan en Afghanistan, était en fait un espion du régime des mollahs. Il est accusé d’avoir transmis à la république islamique d’Iran des informations confidentielles pouvant nuire à la sécurité du Royaume-Uni.



Le caporal-chef James a été arrêté mardi en Grande-Bretagne et mis en examen dans les heures qui ont suivi en raison de la gravité du crime présumé., et a comparu dès mercredi, lors d’une audience à huis clos. Le même jour, Tony Blair a fait un discours en présentant l’Iran comme le principal obstacle à la paix au Moyen-Orient. L’importance des dégâts qu’a pu causer le caporal James est peut-être plus importante que l’on peut se l’imaginer. Sur un des sites Internet de l’Otan, le caporal James avait évoqué son rôle en Afghanistan : « Il est important d’avoir un interprète avec les patrouilles parce que ça aide à briser la barrière de la langue. Neuf personnes sur dix commencent à me traiter comme si j’étais l’un des leurs et m’aident autant que possible à obtenir des informations quand je parle leur langue natale », avait-il dit.

L’accusation stipule que le 2 novembre, il a « communiqué à une autre personne des informations destinées à être directement ou indirectement utiles à l’ennemi ». Les autorités n’ont pas révélé depuis quand James informait les Services des Renseignements des Pasdaran. Il existait depuis longtemps des soupçons sur l’aide des mollahs aux Talibans, et le gouvernement afghan l’a évoqué à plusieurs reprises, demandant à la république islamique de surveiller les frontières qui séparent les deux pays.

Les Services des Renseignements des mollahs (Vevak) sont attachés au Pasdaran, la milice qui a remplacé l’armée iranienne après la révolution islamique et qui encadre aujourd’hui le Hezbollah au Liban et la guérilla en Irak. L’intérêt porté par les mollahs à l’Afghanistan est donc clairement de nature militaire.

Les renseignements ont un usage militaire : la république islamique y trouve son compte pour plusieurs raisons (énergétique et stratégiques). La guerre rend impropre la mise en place du pipeline TAP (Turkménistan, Afghanistan, Pakistan) et en son absence, l’Asie Centrale reste à la merci du couple Iran-Russie pour exporter son pétrole ou gaz. Ce soutien militaire (mais aussi logistique) permet de s’approcher des Talibans qui pourraient devenir le Hezbollah de l’EST, capable d’exporter la révolution islamique vers le Pakistan, l’Inde et l’Asie Centrale.

Récemment, le 16 avril 2006, George Malbrunot, le reporter du Figaro avait constaté des similarités entre le mode opératoire des « rebelles afghans »,celui des « insurgés irakiens » et le Hezbollah, tout en se gardant de préciser les Pasdaran qui sont le fil conducteur qui lie ensemble ces éléments. L’arrestation de l’espion Britannique confirme le rôle central des Pasdaran dans les crises régionales. Rappelons que Jacques Chirac avait proposé d’associer ces mêmes Pasdaran au Commandement des forces à l’OTAN en Afghanistan !

Les liens entre les mollahs et les talibans remontent à 1996 et le régime des mollahs a utilisé des combattants d’Al Qaeda pour différentes opérations terroristes. Les Talibans utilisent l’Iran comme base arrière d’où ils pénètrent dans le sud de l’Afghanistan : Les Britanniques sont confrontés à une forte résistance des talibans dans cette région.

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