Le chef du principal parti chiite d’Irak, Abdel Aziz Hakim, s’est déclaré lundi opposé à un retrait immédiat des troupes américaines à l’issue d’un entretien avec Condoleezza Rice et avant une rencontre à la Maison-Blanche avec le président George W. Bush.

Le gouvernement irakien « a demandé aux troupes américaines de rester en Irak, tout en donnant davantage de responsabilité aux responsables et aux forces irakiennes, afin qu’elles puissent résoudre les problèmes de terrorisme », a déclaré à la presse Hakim à sa sortie du département d’État.

Le responsable chiite a précisé avoir eu avec Rice des entretiens « clairs, transparents et francs ». Il a dit n’être « porteur d’aucun message » de l’Iran à destination des États-Unis.

Hakim a dirigé la liste de l’Alliance unifiée irakienne (AUI), la coalition chiite conservatrice qui a remporté les élections législatives de décembre 2005, avec 130 sièges sur 275.

Mais Hakim est considéré avant tout comme le représentant des mollahs en Irak. C’est lui qui avait fait l’intermédiaire pour demander la tenue de négociations directes entre l’Iran et les USA. Hakim dirige le Conseil Suprême de la Révolution Islamique qui coordonne les actions de plusieurs organisations fondamentalistes chi’ites. Le CSRII a été fondé en 1980, il a d’abord été dirigé par l’Hojatoleslam Mohammed-Bakr Al-Hakim. Après la mort de ce dernier (assassiné par les mollahs qui le trouvaient trop consensuel), Abdel Aziz Hakim (le frère du premier) a pris la direction de ce mouvement.

Son retrournement contre les attentes des mollahs est un rude coup pour ces derniers et ce d’autant plus qu’ils avaient entièrement financé ce mouvement irakien et sa branche militaire de 10,000 hommes, l’organisation Badr, depuis 1980 jusqu’à aujourd’hui encore.

La déception sera aussi forte qu’avec la Syrie qui a reçu du pétrole iranien gratuitement pendant 26 ans et qui essaie aujourd’hui de prendre ses distances avec les mollahs à un moment très critique pour la république islamique d’Iran.

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