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L’Iran prépare l’après Ahmadinejad : faut-il s’en réjouir ?
05.12.2006

Un des fondateurs du régime des mollahs, Khalkhali l’étrangleur d’animaux domestiques avant la révolution et procureur général de Khomeiny au lendemain de la révolution islamo-gauchiste de 1979 avait dit : « nous l’appellerons une république et nous aurons un Parlement pour fermer le clapet aux Européens ! »



Cette « chose » est la république islamique d’Iran où un mollah, qui est le demi-frère de Khomeiny, c’est inventé une fonction pour contrôler l’ensemble des orientations politiques et diplomatiques du régime. Cet Homme est Rafsandjani. C’est lui qui a mis au premier plan Khatami comme président. Le président n’a aucun pouvoir en Iran depuis que Rafsandjani ne peut plus occuper ce poste car il est sous mandat d’arrêt international. Le rôle de Khatami était d’endormir les Européens et d’implanter durablement les institutions islamistes en Europe, le Hezbollah au Liban et aussi de promouvoir le dialogue quand les services secrets américains ont découvert l’existence d’un programme nucléaire clandestin en Iran. Pourquoi nous en reparlons aujourd’hui ? Parce que les parlementaires islamiques d’Iran ont voté à plus de 80% une réforme électorale qui par hasard réduira le mandat d’Ahmadinejad de 18 mois.

Il s’agit de faire coïncider les élections présidentielles avec les élections parlementaires. Le prétexte ? Alléger les coûts de campagne et de fonctionnement des élections. Tout le monde s’est réjoui, en particulier en Israël où Ahmadinejad fait peur. Certains journaux israéliens aurait même écrit avec satisfaction que « Rafsandjani, grand rival d’Ahmadinejad, avait lui-même voté en faveur de cette réforme : ce qui serait selon eux un signe positif ! »

Ces journalistes en herbe d’Israel Valley ont la mémoire courte : Rafsandjani a été le premier à expliquer en 2002 comment rayer Israël de la carte. Avec une seule bombe atomique islamique ! La destruction d’Israël est inscrite dans la constitution du régime des mollahs, pas explicitement, mais à demi-mots.

Malheureusement, peu de personnes en France connaissent le régime des mollahs en particulier parce qu’un certain Alexandre Adler a toujours été un des avocats des réformateurs ou des pragmatiques du régime et particulièrement de Rafsandjani. Adler et beaucoup d’autres comme lui ont toujours dit qu’il fallait négocier avec les mollahs et pour faire passer la pilule, ils n’ont pas hésité à maquiller la vérité : Rafsandjani serait donc un pragmatique et un modéré, lui, qui avait financé l’attentat de l’Amia !

Les journalistes en herbe d’Israël Valley sont les victimes de cette désinformation permanente quand ils écrivent : « Ceci n’est pas pour apaiser les vives tensions entre Rafsandjani et Ahmadinejad. Il semble qu’en Iran au sein même de l’Assemblée, les parlementaires aient peur des démonstrations de force d’Ahmadinejad ». Ce commentaire est bon pour les analyses des experts comme Adler (voir le dossier des lobbies).

Khatami a servi les intérêts du régime et Ahmadinejad aussi. Le premier a fait traîner les négociations nucléaires et fait promettre un accord et le second a rompu les négociations pour faire monter les enchères, mais l’objet de la négociation n’est pas l’hypothétique bombe nucléaire des mollahs mais leur force actuelle de dissuasion : le Hezbollah, dont l’objectif est de contrôler le Liban pour le transformer en Base militaire islamiste dans le proche voisinage d’Israël. Tel est l’enjeu des négociations. Pour parvenir à faire céder la super-puissance régionale (les Etats-Unis), les mollahs doivent amplifier les crises régionales : l’Iran (le nucléaire), l’Irak, le Liban.

Les mollahs veulent avoir l’assurance que les Etats-Unis admettront leur rôle régional qui est assuré sur place par le Hezbollah. Khatami et Ahmadinejad appartiennent à un seul régime. Ahmadinejad a rompu les négociations pour amplifier la crise et le seul intérêt de cette amplification de la crise est qu’elle débouche sur un consensus. C’est pourquoi le régime écourtera le mandat d’Ahmadinejad. Le régime doit trouver une sortie logique à l’intransigeance : nous pensions qu’il éliminerait Ahmadinejad dans un attentat et cette option pourrait même être réactualisée en cas d’urgence.

Economie Iranienne | Car actuellement il y a urgence : de nombreux contrats des mollahs ont été annulés et même si l’Onu rechigne à voter des sanctions à l’encontre de l’Iran, le régime est lourdement sanctionné par la Chine et le Japon et les banques suisses, allemandes et Japonaises. En même temps, l’amplification des crises régionales a un coût et les mollahs doivent distribuer d’importantes sommes de dollars à leurs alliés miliciens , le Hezbollah, al Qaeda irakien, les milices Chiites et le Hamas. Le régime est endetté et ce que l’on compte comme les avoirs du régime sont les comptes personnels des caïds du régime. Les négociations directes avec les Etats-Unis peuvent aussi recréer la confiance et faire revenir les investisseurs en Iran. D’ailleurs le numéro estival du Journal d’Iran publié en France a consulté de nombreux « experts objectifs et apolitiques » (Michel Makinsky, Parviz Mina, Djamshid Assadi…) qui tous recommandent qu’il faut investir en Iran. Le régime est fichu et sa planche de salut sera un nouveau round de négociations mais aux enjeux prestigieux avec un interlocuteur prestigieux : les Etats-Unis.

Le vote parlementaire relance la rumeur sur les querelles internes du régime : les mollahs nous font entendre qu’un débat existe au sein du régime. Il y aurait en Iran des adversaires d’Ahmadinejad !

Cessez donc de croire que le régime n’est pas monolithique car vous continuer d’avaler les mêmes mensonges qui déboucheront sur les mêmes erreurs stratégiques : vous donnerez des délais supplémentaires aux mollahs et rétablirez la confiance en une issue pacifique, ce qui peut à court terme faire revenir les investisseurs en Iran. Vous sauverez le régime de l’asphyxie et en faisant cela vous empêcher le peuple d’utiliser l’affaiblissement du régime et de ses milices.

Même si au départ la crise nucléaire n’était qu’un prétexte pour obtenir des Garanties de sécurité pour le Hezbollah en plébiscitant le futur dialogue avec un futur président, en faisant ainsi vous donneriez aux mollahs tout le délai nécessaire pour qu’ils se tirent d’un mauvais pas économique, raffermissent leur pouvoir et produisent, entre temps, d’importants stocks de plutonium, une substance un brin plus toxique que le polonium 210.

Le régime des mollahs est un régime terroriste avec des méthodes terroristes et des objectifs terroristes. Souvenez-vous en et ne vous laisser pas berner par Adler et compagnie. L’objectif de ce régime n’est pas de détruire Israël mais de le terroriser. Quand Rafsandjani avait dit en Décembre 2001 qu’avec une seule bombe atomique on détruirait Israël : l’objectif était de le terroriser et gagner le cœur des intégristes de tous les pays : La guerre des mollahs est globale !

Rafsandjani a dit ces propos sous la présidence de Khatami, au pays des pseudo-dissidents comme Jahanbeglou, Akbar Ganji, Jafar Panahi, Kiarostami et Ebadi ! Avez-vous entendu des protestations ?

Avez-vous remarqué une réaction de ces faux opposants ? Et Khatami a-t-il réagi ? Même quand Ahmadinejad a appelé à rayer Israël de la carte, Khatami l’a approuvé dans le plus grand journal d’Iran ! Et Shirin Ebadi sur France 2 en a remis une louche en qualifiant le génocide juif par Hitler de « détail de l’histoire ».

Le régime des mollahs est monolithique [1] : ses dissidents n’expriment aucune opinion sur le Hezbollah, le négationnisme, l’aide au terrorisme et bien d’autres sujets. Mais la présence des femmes dans les stades les interpelle. Et vous donnez du temps à ce régime pour devenir un géant. Vous. C’est vous qui lui donnez du temps en marchant dans ses mensonges de dialogue et de réformes.

Préparez-vous à mourir contaminés par du polonium 210 (ou une de ses variantes) répandu dans un réservoir d’eau de votre ville, sous la présidence d’un réformateur souriant issu de ce régime. La querelle interne du régime est fausse et le changement de président est motivé par le besoin de faire revenir les investisseurs.

[1d’autres articles sur le Monolithisme |
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