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Bush s’attaque à l’axe Iran-Syrie
02.12.2006

Une source généralement très bien renseignée et proche des adversaires politiques de Bush a établi un rapport sur la visite de Dick Cheney en Arabie saoudite le 25 Novembre 2006. Le rapport lève le voile sur des démarches très intéressantes entreprises par l’administration Bush au Moyen-Orient. Ce rapport confirme nos prévisions quant à un divorce irano-syrien encouragé par les Etats-Unis et explique les ripostes actuelles du régime des mollahs.



Selon ce rapport, Dick Cheney aurait déclaré au roi Abdullah d’Arabie Saoudite qu’il n’y aurait plus aucune base de dialogue avec l’Iran. Cheney estime que la place des Etats-Unis serait affaiblie dans la région, et une nouvelle politique de sécurité devrait être mise en place au Moyen-Orient, en particulier pour contenir l’influence croissante du régime des mollahs.

D’ores et déjà, l’OTAN serait entrée en dialogue avec le Qatar et le Koweït afin d’obtenir une plus étroite collaboration. La nouvelle organisation militaire engloberait le Conseil de Coopération du Golfe, l’Egypte, et la Jordanie. La proposition de Cheney serait d’établir un nouvel équilibre des forces régionales, en alliant Israël et les pays arabes sunnites, afin de faire front à la « menace Iranienne ». Selon Cheney, les pourparlers avec l’Iran seraient équivalents à une capitulation. L’auteur qualifie ces propositions de manœuvres hostiles au Rapport Baker qui propose un rapprochement diplomatique avec l’Iran.

Selon ce rapport, c’est Cheney qui aurait pris l’initiative de cette nouvelle architecture de sécurité et il y aurait en ce moment un consensus au sein de l’administration Bush pour poursuivre cette politique. Le plan a été présenté au roi Abdullah d’Arabie Saoudite avant l’arrivé de Bush à Amman en Jordanie. Selon ce rapport écrit à la veille de ce voyage, Bush se rendait à Amman pour un entretien avec le 1er Ministre Irakien, Maliki, ainsi que pour des rencontres confidentielles avec des hauts fonctionnaires Syriens. Au cours de ces entretiens, Bush donnerait l’occasion à la Syrie de cesser ses relations avec l’Iran et surtout de rejoindre le bloc Arabe sunnite.

Parallèlement, les Américains chercheraient des moyens pour forcer Michel Aoun à cesser son alliance avec le Hezbollah. Au cours de la semaine (précédant le voyage de Bush), le rapport précise qu’une réunion avait été organisée par les maronites et le patriarche Sfeir afin de mettre la pression sur Aoun et sa relation avec le Hezbollah. L’objectif de cette réunion était de convaincre Aoun de rejoindre une coalition Chrétienne-Druze-Sunnite afin de former un front uni contre le Hezbollah.

L’auteur du rapport estime qu’il a peu de chance que la Syrie accepte l’offre de Bush sans y mettre des conditions. Selon l’auteur, on devrait s’attendre que la Syrie réclame un retrait israélien du Golan... Le texte évoque également une réunion prévue entre Condelezza Rice, Mahmoud Abbas et Ehud Olmert afin de relancer le plus rapidement possible des négociations israélo-palestiniennes…

Le rapport stipule que le régime des mollahs a déjà pris conscience de la politique de Cheney et qu’il se prépare à riposter en provoquant une attaque militaire Israélienne. Car dans ce cas, malgré les divisions entre chiites et sunnites, tous seront unis pour soutenir les mollahs contre l’ennemi sioniste. Cette conclusion est contradictoire avec les éléments intéressants qui sont contenus dans ce rapport. Si Israël doit faire partie d’une nouvelle organisation militaire de la région, il ne peut y avoir de fausses notes d’une attaque unilatérale d’Israël avec le risque d’un retournement total des alliances.

La conclusion greffée sur ce rapport est axée sur l’opposition Iran-Israël alors que le sujet du rapport est l’impossibilité d’un dialogue avec l’Iran : le rapport énumère les démarches entreprises pour isoler l’Iran dans la région. Le volet le plus ambitieux de cette diplomatie de l’ombre est la tentative de débauchage de la Syrie.

C’est pourquoi nous divergeons radicalement avec la conclusion. Nous pensons que la riposte a déjà commencé et sur plusieurs axes. Selon notre analyse, la première riposte des mollahs avait été d’accélérer la main mise de la milice (armée) du Hezbollah sur le Liban. En cas de dialogue avec l’Iran, l’enjeu aurait été la reconnaissance du rôle régional du régime, c’est-à-dire, de la république islamique d’Iran et de son Hezbollah. En l’absence d’un dialogue avec les Etats-Unis, l’Iran et le Hezbollah devaient essayer d’obtenir cette reconnaissance par d’autres moyens.

C’est l’objectif de ce Forcing du Hezbollah (notre article du 2 novembre 2006) qui a commencé par un retrait des ministres du Hezbollah du gouvernement Libanais et se radicalise avec le sit-in anti-Siniora. La seconde riposte avait été l’assassinat de Gemayel qui a été une mesure punitive anti-syrienne pour contrer le « rapprochement Syrie-USA » (notre article du 22 novembre 2006).

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