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RIA Novosti | Le rétablissement des relations avec l’Irak permettra à la Syrie de renouer le dialogue avec Washington
23.11.2006

LE CAIRE, 21 novembre 2006 | Le rétablissement des relations diplomatiques entre la Syrie et l’Irak peut marquer la première étape dans la voie de la normalisation des relations entre Damas et Washington, a estimé mardi dans une interview à RIA Novosti le politologue égyptien, Abdel-Monem Said, directeur du centre Al-Ahram d’études politiques et stratégiques du Caire.



« Cela peut même constituer une sorte de prélude à la normalisation des relations américano-syriennes. Tout porte à croire que l’intention manifestée ces derniers temps par les Etats-Unis d’engager le dialogue sur le problème irakien avec la Syrie et l’Iran a apporté ses premiers résultats, du moins, sur le volet syrien », a supposé l’expert égyptien.

Somme toute, a poursuivi Abdel-Monem Said, il se peut qu’à l’avenir, le dialogue entre Damas et Washington porte non seulement sur les problèmes de l’Iran, mais aussi sur la situation au Liban et dans les territoires palestiniens.

« Ce n’est sans doute qu’une partie des efforts tendant à jeter des bases d’une offensive politique et diplomatique non seulement en Irak, mais aussi en Palestine », a signalé le politologue.

Comme l’a fait remarquer Abdel-Monem Said, la Syrie a besoin des Etats-Unis pour se faire restituer les hauteurs du Golan. Quoi qu’il en soit, a indiqué l’expert, cela ne sera possible que si le dialogue sur l’Irak s’établit pour de bon entre Washington et Damas.

Abdel-Monem Said n’exclut pas non plus que la Syrie ait accepté de coopérer avec l’Irak pour sortir de l’isolement international dans lequel elle s’était retrouvée après le retrait des troupes syriennes du Liban voisin et la disparition tragique de l’ancien premier ministre libanais, Rafic Hariri.

Les relations entre Washington et Damas se sont brusquement aggravées à la suite de l’attentat de Beyrouth qui a coûté la vie à l’ancien 1er ministre du Liban, Rafic Hariri. A l’époque, soupçonnant les Syriens d’implication dans ce crime, les Etats-Unis ont rappelé leur ambassadeur à Damas.

Par tradition, les Etats-Unis accusent la Syrie de soutenir les groupes palestiniens radicaux, de torpiller les efforts tendant à stabiliser la situation en Irak et de s’ingérer dans les affaires intérieures du Liban.

Pour sa part, Damas n’a cessé de démentir ce genre d’accusations. Quoi qu’il en soit, la Syrie a finalement retiré ses troupes du Liban et adopté des mesures supplémentaires de protection de sa frontière avec l’Irak.

Qui plus est, la Syrie exhorte à l’établissement le plus rapide possible du calendrier du retrait des troupes d’occupation de l’Irak, ce qui ne manquerait pas, selon Damas, de contribuer à la stabilisation de la situation dans ce pays.

Toujours est-il que la Syrie et l’Irak ont déclaré le rétablissement de leurs relations diplomatiques après 25 années de rupture.

« Nous venons de parvenir à un accord qui rétablit nos relations diplomatiques plein format, rompues il y a un quart de siècle », a déclaré le ministre des Affaires étrangères d’Irak, Hoshyar Zebari, intervenant devant les journalistes à l’issue de ses négociations avec son homologue syrien, Walid el-Mouallem.