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L’Iran et la France, en frères ennemis
21.11.2006

Trente-cinq pays membres de l’AIEA ont abruptement interrompu lundi leur réunion consacrée à la demande iranienne réclamant l’aide de l’Agence internationale de l’énergie atomique pour la construction d’un réacteur produisant du plutonium.




Cette suspension reflète les désaccords au sein de l’AIEA, au-delà de la volonté générale admise de refuser cette aide à Téhéran. Le plutonium a surtout des usages militaires, mais aussi terroristes puisqu’il s’agit d’un métal lourd très toxique qui peut en très petite quantité causer des centaines de milliers de morts.

L’Iran a demandé l’aide de l’AIEA pour sept autres projets, moins controversés que celui du réacteur à Eau Lourde d’Arak, mais, selon des diplomates, la France veut néanmoins que ces projets soient examinés de près et que l’aide soit refusée à Téhéran également sur ces dossiers s’ils représentent un risque en matière de prolifération. D’où le conflit, alors que les autres membres de l’AIEA veulent se contenter de refuser leur aide sur Arak. L’Iran trouve le moyen de diviser les membres de l’AIEA et la France semble vouloir à son tour aider les mollahs à amplifier la crise.

Il aurait été plus sain que la France exerce le même zèle pour imposer des sanctions à ce régime pour ses violations perpétuelles de ses engagements internationaux aussi bien dans le domaine du TNP que celui des droits de l’homme. Mais nous assistons à une provocation qui divise les membres de l’AIEA et crée une diversion propre à placer les mollahs en position de victime. Position qu’ils ne manqueront pas d’exploiter pour remettre en cause l’impartialité de l’AIEA ou du Conseil de Sécurité.

Comme nous l’affirmons depuis que ce site existe, la France ne veut pas des sanctions contre l’Iran et fera tout pour retarder une telle éventualité. Pourtant c’est elle qui sera lésée le plus par la bombe des mollahs. En attendant cet événement tardif, elle continue à soutenir un régime en banqueroute économique et cette politique fera couler les banques et les industries françaises engagées en Iran. Ce sera mérité.
Ces manoeuvres procédurières n’ont rien d’inédit : à plusieurs occasions le Quai d’Orsay a secouru le régime des mollahs en bloquant le processus des sanctions et parfois cette tâche a été confié au Président de la république. Le dernier exemple est le discours de Chirac à l’ONU qui milita en faveur de nouvelles négociations avec les mollahs.

Dans ce dernier cas à l’AIEA, la France innove dans le procédé un peu à l’image des mollahs qui ont conseillé aux ministres du Hezbollah de quitter le gouvernement libanais afin de rendre les décisions du gouvernement anti-constitutionnelles en l’absence des représentants d’une des communauté du pays.

La division de l’AIEA par l’insistance Française diminuera l’impartialité de cette instance. L’Iran doit actuellement répondre à des demandes répétitives de l’AIEA pour stopper l’enrichissement nucléaire. En l’absence de la coopération exigée, on peut refuser à ce pays l’aide qu’il demande.

Or la France veut que l’on examine la demande pour la refuser et ainsi soumettre une décision collective à la volonté d’un pays. Si l’objectif était de diviser l’AIEA, c’est bien réussi.

Ces efforts français pour retarder ou discréditer les instances onusiennes seront vaines. De plus en plus de banques abandonnent le marché iranien, de plus en plus de compagnies étrangères ferment les usines et quittent l’Iran. La France continue sa méthode d’autosuggestion, comme elle l’a fait en soutenant Saddam jusque bout et elle sera bientôt comme en Irak dépossédée de contrats signés avec des mollahs qui ne représentent plus le peuple.

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