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Iran : la prière glacée de Rafsandjani
20.11.2006

La prière du Vendredi à l’université de Téhéran s’est une fois de plus déroulée comme de coutume. Mais c’est Rafsandjani, l’unique homme fort du régime actuellement acculé par un second mandat d’arrêt international qui officiait dans un froid sibérien. L’Iran fait face actuellement à une vague de froid sans précédent pour la saison et Téhéran est sous la neige.



Comme nous l’avons souligné dans les articles précédents, Rafsandjani est menacé par ce mandat d’arrêt : le prêcheur était morose et l’ambiance glaciale.

Le Sermon (traduit dans le style de l’oringinal) | Notre situation régionale ressemble aujourd’hui à ce qu’elle était voici quelques années. A ce moment où les Américains ont assisté à l’incident qui a fait tomber les tours jumelles… Personne ne sait qui en étaient les auteurs. Bush a trouvé une bonne occasion pour transformer son pays, le monde et surtout notre région en zone de sécurité. Il s’est trompé pour les USA, il s’est trompé pour notre région et pour d’autres aussi dont je ne parlerai même pas.

Il a fermé son pays, il a occupé l’Afghanistan, il s’est trouvé de bonnes excuses pour agir de la sorte et séparer cette région (Moyen-Orient) du reste du monde. Il a envahi l’Irak pour supprimer les armes de destruction massive, les armes qui n’étaient pas nucléaires mais chimiques, toxiques etc... et il le savait d’autant plus que c’est eux (les américains) qui les avaient fournies en catimini à l’Irak.

En fait ils (les américains) voulaient nous encercler, à droite (à l’Est) avec l’Afghanistan, à gauche (à l’Ouest) avec l’Irak et leurs bases en Turquie, au sud ils (les saoudiens) sont les vassaux de l’Amérique et au Nord avec des bases dans les pays du Caucase. Bush pensait ainsi tenir à sa merci le centre de réveil des consciences dans la région, c’est-à-dire l’Iran révolutionnaire.

Et pourtant malgré tout cela, les Etats-Unis qui ne voulaient jamais se tourner dans notre direction (pour nous parler – ndlr) : (A présent) ils disent aujourd’hui qu’ils sont prêts à discuter de la situation en Irak avec nous.

Ils s’imaginent que nous sommes demandeurs et (s’imaginent qu’ils) nous donnent une gratification. En fait, ils font une erreur essentielle, ils se contentent d’une petite victoire (un répit – ndlr) de courte durée alors qu’ils ont à faire face, à long terme, à une défaite dont on ne sait même pas jusqu’où elle va les emmener.

Bush s’imaginait faire un espace sécurisé qui lui permettrait d’arriver à ses fins : Gagner les élections (son 2nd mandat présidentiel), occuper l’Afghanistan et l’Irak, mais aujourd’hui il se rend compte que les dommages sont plus importants que les gains et le premier des dommages est le résultat des dernières élections aux USA... [cris de mort à l’Amérique dans son auditoire tout acquis]...

Mais je veux dire qu’il ne faut pas qu’ils s’imaginent aux Etats-Unis que pour nous il y a une grande différence entre les républicains et les démocrates. Certes les démocrates sont souvent plus mous, mais ils tranchent quand même les têtes en douceur, ils ne sont pas des anges.

Le sermon est besogneux et poussif : Rafsandjani se raidit et se focalise sur les attentats de World Trade Center, niant une responsabilité islamiste. Au premier abord, il chercherait à impressionner les démocrates, partisans d’un dialogue avec Téhéran. Mais, il y a là la volonté de charger Bush. Or, Bush a été battu dans une certaine mesure et désormais, les mollahs devraient logiquement exploiter cette défaite et s’adresser aux Démocrates. Il n’en est rien.

Les mollahs étaient proches de nouer le dialogue avec les démocrates américains, ils avaient même reçu leur émissaire en cachette, mais l’inattendu mandat d’arrêt contre Rafsandjani a éclaboussé le sommet de la pyramide du pouvoir et rendu le dialogue peu « politiquement correct » : d’où ce discours grognard. « Ce n’est pas ma faute : le problème, c’est Bush ». Or, actuellement, le problème n’est plus Bush mais l’auteur de ce sermon. Ce sermon montre le désarroi de Rafsandjani. Le sermon ne s’adresse pas à l’Amérique, il s’adresse à ceux du régime qui lui reprochent d’empêcher le dialogue. Rafsandjani se justifie face aux Bazaris, riches commerçants et piliers du régime qui assistent à la prière du vendredi.

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