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L’Iran devient l’indice de compétence de Ségolène, Mam, DSK & etc…
09.11.2006

La complexité géopolitique de l’Iran, ses voisins, la remontée en puissance de la Russie, ses liens avec l’Iran, leur possibilité de pouvoir ensemble fermer l’accès aux réserves d’hydrocarbures de l’Asie Centrale sont des aspects qui ont échappé aux trois candidats du PS et échappent aussi à quelques autres candidats qui ne manquent pas de critiquer leurs petits camarades du PS. La complexité géopolitique de l’Iran, ses voisins, la remontée en puissance de la Russie, ses liens avec l’Iran, leur possibilité de pouvoir ensemble fermer l’accès aux réserves d’hydrocarbures de l’Asie Centrale sont des aspects qui ont échappé aux trois candidats du PS et échappent aussi à quelques autres candidats qui ne manquent pas de critiquer leurs petits camarades du PS.



Ainsi Michèle Alliot-Marie a cru nécessaire de donner son avis sur la « légèreté regrettable » dont aurait fait preuve Ségolène Royal. Mais en réalité sa remarque montre qu’elle aussi plane à côté du problème et d’ailleurs l’ensemble des candidats est dans l’incapacité de faire la synthèse des problèmes où sont impliqués l’Iran et son régime.

Hormis, la géopolitique pétrolière, ou encore la géopolitique des oléoducs, il y a également l’implication du régime des mollahs en Irak où les Pasdaran mettent en œuvre des compétences acquises au Liban. Le problème nucléaire iranien relie des enjeux pétroliers régionaux aux enjeux géopolitiques confessionnels du Moyen-Orient car en l’espace de quelques années, grâce au Hezbollah créé par les mollahs en 1983, le conflit israélo-palestinien a pris définitivement la forme d’une guerre de religions : l’islam contre le judaïsme. Dès lors le régime des mollahs a voulu impliquer l’ensemble des musulmans dans sa croisade contre Israël et ce dans le but de rendre insolvable ce conflit.

Si l’ingérence des mollahs en Irak est mollement reconnue, leur ingérence au Liban est farouchement niée et aucun politicien français n’ose brusquer les mollahs et leur reprocher cette ingérence car intérêts français en Iran en Iran sont en jeu et on ne doit dire quoi qui puisse les mettre en question.

Idem pour l’Irak, si on veut admettre le rôle de l’Iran, personne ne se hasarde à définir les enjeux de cette ingérence, ni sa forme ou encore les alliances qui la rendent possible. Tous des sujets qui touchent l’Iran sont sortis de leur contexte, expliqués sans faire le lien avec les autres enjeux géopolitiques régionaux, et analysés sans recours à des cartes : ainsi le problème perd de sa gravité et devient un cas sans aucune répercussion géopolitique.

Un problème sans aucune complexité, ni lien avec le terroriste : un problème qui ne demande qu’une solution simple. Négocier. Cependant, puisque les enjeux géopolitiques ont été occultés, le citoyen français à qui l’on a expliqué le problème sous ce jour ne peut comprendre quels sont les termes de ces négociations et il s’imagine que les négociations nucléaires avec les mollahs se limitent à des détails techniques sur l’enrichissement. Toutefois, les problèmes ne sont pas simples et depuis longtemps, les mollahs exigent « autre chose » et on les entend toujours parler de Garanties de Sécurité.

Concernant ces dernières, on applique également la même méthode anti-géopolitique qui déforme ce que veulent les mollahs. On en donne une définition française et non pas une définition « iranienne ». Un exemple : la Défense de la France est basée sur la dissuasion, si on voulait accorder des Garanties de Sécurité à la France, on devrait continuer de lui reconnaître le droit à disposer selon sa volonté d’un arsenal atomique. C’est ce qui pêche dans les analyses des candidats concernant l’Iran, car la dissuasion des mollahs n’est pas fondée sur la bombe nucléaire mais sur l’usage de terrorisme et comme par hasard, la France est bien placée pour le savoir. La France a été victime de ce terrorisme. Les Garanties de Sécurité pour l’Iran concernent sa force de frappe actuelle, ce sont des Garanties de Sécurité pour le Hezbollah en tant qu’arme de dissuasion régionale.

En analysant les problèmes hors tous les contextes géopolitiques complémentaires, c’est-à-dire au mépris des liens avec le pétrole, la Russie, l’alliance militaro-nucluéo-pétrolière Iran-Russie, on ne peut résoudre ce problème, on ne peut qu’encourager la cacophonie, s’enliser et risquer uniquement à donner plus de délais au régime des mollahs.

Cependant, il y a plus grave, car au lieu de s’alarmer, les candidats de tout bord cherchent à flatter l’Iran et lui promettent un rôle régional : autrement dit, les candidats présidentiels déclarent implicitement qu’ils accorderaient ces fameuses Garanties de Sécurité pour Hezbollah… mais clandestinement, sans avoir expliquer aux citoyens qui votent la définition du « rôle régional de l’Iran ».

Cet arrangement consolidera l’instabilité du Liban et livrera la région au bon vouloir des mollahs qui pourront prendre l’Irak dans leur étau des deux côtés. Cet arrangement aux dépens des électeurs français sera lourd de conséquences pour les pays voisins de l’Iran et du Hezbollah land.

L’Iran et sa complexité sont devenus l’indice d’incompétence des candidats aux présidentielles. On est en mesure de craindre le pire car aucun ne semble être au courant de l’histoire de l’Iran, de l’histoire des relations entre l’Iran et la Russie, ou encore informé du retour de la Russie au premier plan et de son rôle dans la crise iranienne. Aucun des candidats ne semble informé du soutien explicite des Russes aux mollahs dans l’ensemble de leurs initiatives hégémonistes : appui militaire au Hezbollah, interdiction d’accès à l’Asie Centrale et ingérence en Irak. Partout où la Russie veut chasser l’Amérique, et retrouver des alliances perdues (Afghanistan avant 1980 et l’Irak), c’est le régime des mollahs qui se charge d’aider les ennemis des USA.

Il est hallucinant d’entendre DSK défendre l’alliance avec la Russie ou les positions de cet état sur le nucléaire Iranien alors que la Russie est en train de créer un réseau monopolisant le transit de gaz (par tube) vers l’Europe et peut à tout moment exercer un chantage énergétique contre l’UE.

Le problème iranien est véritablement un test car il englobe : la géopolitique, les routes du pétrole, l’alliance Iran-Russie, le retour de la Russie et également la prolifération. Ce vocable est utilisé comme une formule par les candidats, au même titre que les Garanties de Sécurité : hors de tous les contextes géopolitiques.

Dès lors, on arrive à des propos comme ceux de Michèle Alliot-Marie pour qui il fait « militer contre la prolifération nucléaire militaire », mais ne pas décider « au cas par cas qui dans le monde est autorisé à utiliser le nucléaire civil ». La géopolitique concerne les un par un.

En géopolitique, il n’y a pas cas formatés. La Russie le sait et exploite pleinement les potentiels de la crise iranienne pour consolider sa position dans la région la plus vitale pour l’économie mondiale. La France et ses candidats restent des adeptes, de généralités, de vulgarisation, des formules simples, de slogans « gaullistes » et d’alliances avec les ennemis. Si j’étais un mollah, pour un de ces candidtats.

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Pour en savoir + sur la Prolifération iranienne :
- La doctrine nucléaire de la République Islamique d’Iran
- (02.08.2006)