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Iran - écologie : le Lac de Reza’iyeh est en péril
03.11.2006

Détruire son pays est-il une directive sacrée en république islamique d’Iran ?... La question devrait être posée avec un peu plus d’insistance aux autorités iraniennes, à commencer par les altermondialistes et écologistes de tout poil qui se sont fait les chantres de la défense de la biodiversité, mais aussi de la république islamique d’Iran !



Avec un peu de chance (on peut toujours rêver) leurs cris d’orfraies seront peut être mieux entendus que ceux des iraniens amoureux de leur pays.

100 000 hectares de la surface du Lac de Reza’iyeh (rebaptisé d’ailleurs Oroumyeh pour ne pas rappeler le nom du fondateur de la dynastie Pahlavi) ont disparu et avec la baisse du niveau du lac, cinq des plus gros îlots ne sont plus entourés par les eaux. Le lac est parsemé de plus d’une centaine de petites îles rocheuses (102 îles [1]), qui sont un point d’arrêt pour diverses espèces d’oiseaux au cours de leur migration (dont les flamants, les pélicans, les spatules, les ibis, les cigognes, les tadornes, les avocettes, les échasses et les goélands).

Kioumarz Kalantari, responsable de la défense de la nature de la province d’Azerbaïdjan occidental a révélé ce fait à l’agence gouvernementale IRNA en précisant que la situation du Parc National du Lac était particulièrement préoccupante et que la disparition des îlots mettait en péril la survie des pélicans et des flamants roses de la zone ainsi que celle d’autres animaux plus rares encore.

Selon lui, le nombre d’oiseaux qui viennent passer l’hiver sur la zone est dramatiquement bas au regard du nombre habituellement constaté les autres années à pareille époque. Selon lui, le parc national (un des plus anciens parcs nationaux d’Iran) se retrouve avec un manque cruel d’eau douce qui aura des conséquences dramatiques dans un futur très proche, des milliers de cygnes sont aussi en danger.

Selon ce responsable, c’est la salinité excessive du lac qui est la cause de cette catastrophe écologique majeure, catastrophe non prise en compte par les dirigeants à tous les niveaux, du national au local. L’inquiétude est aussi grande pour des espèces de poissons qui vivaient dans le lac et qui ne résisteront pas aux nouveaux taux de sel.

Du fait de l’utilisation massive de pesticides, du fait de la sécheresse et de l’utilisation intensive de l’eau par le ministère de l’énergie, on assiste à la sécheresse de nombreux canaux autour du lac, de même un nombre grandissant de jetées ne donnent plus dans l’eau mais sur des zones asséchées.

La surface du Lac de Reza’iyeh est d’environ 750 000 hectares et c’est principalement les zones sud et ouest qui sont les plus touchées. Les rapports que nous avons reçus font état d’une baisse de niveau de près de 5 mètres par endroits depuis 1974 où avaient été constatés les niveaux les plus élevés.

Précisons qu’en 1974, le lac avait été déclaré zone protégée. Malgré cela, sur les petites rivières qui alimentent ce lac, on construit actuellement des petits barrages (en terre et absolument pas anti sismiques) qui empêchent l’eau douce de se déverser dans le lac et ce sans qu’aucune mesure de protection du lac ne soit entreprise.

Le niveau de salinité de l’eau serait passé de 160 à 300 g/l. Naguère déjà très salé, comme toute surface d’eau fermée, (le lac avait des vertus thérapeutiques et thermales), le lac pourrait bien devenir une véritable mer morte. Les habitants des alentours se plaignent d’ailleurs de la présence d’une croûte de sel sur les terres environnantes, un sel qui serait déposé selon des spécialistes par les vents et les précipitations locales.

Le lac de Reza’iyeh (ou Oroumyeh) fait partie par ailleurs des 50 lieux considérés comme refuge de la biosphère par l’UNESCO, et les animaux qui hivernent sur ses rives ainsi que ceux qui y vivent de façon grégaire sont très nombreux. Toutefois si l’on reprend les termes de M. Kalantari, l’existence même de cette biodiversité semble déjà hypothéquée. Aujourd’hui les craintes sont grandes, et la principale serait la disparition pure et simple du lac lui-même.

On rapprochera ce qui est en train de se passer sur le Lac de Reza’iyeh de la catastrophe de la mer d’Aral, on lira à ce sujet le Rapport édifiant de l’Unesco, en se demandant si on ne va pas devoir publier un rapport similaire d’ici à quelques années sur le lac de Reza’iyeh !

En savoir + sur la destruction du patrimoine écologique par les mollahs :
- Marais d’Amir Kelâyeh : Un des joyaux iraniens de l’écologie a été victime d’un incendie
- (08.09.2005)

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[1Les 102 îles de Reza’iyeh.| Arezu, Ashk, Espir, Kaboudi, Shahi (Eslami), Espiro, Espirak, Azin, Mehr, Mehran, Mehrdad, Borzu, Borz, Siyavash, Siyah-Tappeh, Tanjeh, Tanjak, Bon-Ashk, Ashksar, Ashku, Chak-Tappeh, Day, Magh, Meydan, Cheshmeh-kenar, Miyaneh, Samani, Azar, Sangan, Sangu, Tak, Jowzar, Jovin, Jodarreh, Sepid, Bastvar, Zirabeh, Bahram, Gorz, Ardeshir, Nahid, Penhan, Shahin, Kenarak, Zartappeh, Khersak, Naviyan, Omid, Garivak, Gordeh, Giv, Kalsang, Golgun, Aram, Panah, Kariveh, Zagh, Meshkin, Sahran, Pishva, Kam, Kameh, Sorush, Sorkh, Shabdiz, Nakhoda, Kuchek-Tappeh, Tus, Borzin, Arash, Atash, Siyah-sang, Karkas, Shurtappeh, Navi, Nahoft, Shush-Tappeh, Iran-Nezhad, Shamshiran, Mahdis, Kakayi-e Bala, Kakayi-ye Miyaneh, Kakayi-e Pain, Takht, Takhtan, Markid, Kaveh, Mahvar, Nadid, Kaman, Zarkaman, Zarkanak, Nahan, Bard, Bardin, Bardak, Tir, Tashbal, Sarijeh, Bon, Kafchehnok. (source) |