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Nucléaire : Moscou salue le «droit souverain» de l'Egypte
02.11.2006

Le président égyptien Hosni Moubarak [1] est à Moscou pour parler nucléaire et armement. A la veille de son arrivée, le secrétaire du Conseil de Sécurité russe Igor Ivanov avait salué le « droit souverain » au nucléaire de l’Egypte en précisant que Moscou « espérait y participer ».



« Concernant le programme nucléaire égyptien, c’est bien évidemment le droit souverain de l’Egypte, c’est une tendance générale dans le monde », a assuré Ivanov.

« Au final, l’Egypte va procéder à un appel d’offre international et nous espérons que la Russie puisse le remporter », a-t-il ajouté, alors que Le Caire a récemment annoncé la relance de son programme atomique civil après un gel de 20 ans.

20 ans ? Il y a sans doute une faute de frappe ! Il est plus juste de préciser que le programme avait été relancé depuis quelque mois et qu’initialement il était même doté d’un volet militaire. En ce qui concerne la relance, nous l’avions signalée dans un article daté du 24 Avril 2006 en nous référant à un rapport « top secret » de 250 pages publié par le quotidien Haaretz.

En résumé, il est question d’une relance du programme nucléaire égyptien et d’une collaboration dans ce domaine avec les Saoudiens qui s’inquiètent de l’activisme islamiste et nucléaire des mollahs. Le régime des mollahs est le rival stratégique et religieux de l’Arabie Saoudite et Khomeiny stipulait dans son testament d’abattre cette monarchie et de la remplacer par une république Islamique. D’autres états musulmans avaient été mis en exergue dans ce testament : le Maroc, la Jordanie et l’Egypte.

Un gel de 20 ans ? … suite et explications | Le volet militaire et clandestin du programme nucléaire égyptien avait été révélé par Kadhafi qui a brutalement abandonné son programme nucléaire militaire le 19 décembre 2003. Kadhafi permit aux inspecteurs de l’AIEA d’étudier ses dossiers secrets. L’examen de ces dossiers a révélé l’existence d’une coopération dans ce domaine avec l’Egypte : La Libye ne faisait pas que travailler pour son propre compte mais aussi pour les Egyptiens. Les Libyens avaient notamment importé d’importantes quantités d’uranium et 10,000 centrifugeuses pakistanaises (coût de l’opération : 500 millions de dollars). En novembre 2004, les soupçons se sont portés sur le directeur de l’AIEA, Mohammad El Baradei. Il avait usé de son influence à la tête de l’AIEA pour freiner une véritable implication de l’agence dans ce dossier et empêché les inspections poussées dans son pays natal.

Certains de ses confrères de l’AIEA allaient plus loin, lui reprochant d’être un élément clé dans la politique stratégique égyptienne, avec mission de favoriser le rapprochement clandestin avec la Libye.

Si en 2003, Kadhafi n’avait pas pris ses distances avec le monde Arabo-musulman et n’avait pas révélé cette coopération, ou stoppé ces activités, l’Egypte se serait dotée d’une bombe nucléaire.

La relance du programme nucléaire égyptien (après 2 ans) prouve que l’arrêt du programme n’aurait été qu’une pause due à la révélation forcée du volet clandestin militaire qui impliquait le réseau Khan.

- Le programme initial, cette relance et le voyage à Moscou sont trois éléments préoccupants qui révèlent un rébellion certaine de la part d’un allié des Américains. L’Egypte pourrait changer de camp et abandonner les Etats-Unis qui se montrent très exigeants avec leurs alliés. L’Egypte, autrefois liée à l’URSS, pourrait se lier aux Russes qui peuvent lui fournir des armes sophistiquées (comme les avions de combat MiG-29), du gaz et du nucléaire sans pour autant exiger une démocratisation par avance vouée à l’échec.

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| Mots Clefs | Pays : Egypte |

[1Hosni Moubarak a lui-même suivi des études militaires à Moscou dans les années 1960. Il considère les systèmes de défense antiaérienne russes ainsi que des chasseurs russes comme les meilleurs au monde.