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La conquête de l’or noir par la Chine ne fait que commencer
23.08.2005

Comme l’illustre l’acquisition de PetroKazakhstan par le géant chinois CNPC, l’approvisionnement en énergie de la Chine passe désormais inévitablement par l’étranger, et ce pour longtemps, prédisent les analystes.



La réussite probable de l’opération - annoncée lundi et qui nécessite encore le feu vert des actionnaires de la compagnie canadienne - ne fait pas oublier l’échec récent d’un autre groupe chinois, CNOOC, dans sa tentative de rachat de l’américain Unocal, mais elle rappelle en tout cas que la quête énergétique de la Chine ne fait que commencer.

« Il y a une impulsion très forte du gouvernement dans cette direction. Pour continuer à se développer, la Chine se doit de trouver de nouvelles sources d’approvisionnement », souligne David Zweig, universitaire et expert de la Chine, basé à Hong Kong.

Déjà importateur net de pétrole et deuxième consommateur derrière les Etats-Unis, doté de réserves médiocres aux perspectives peu encourageantes, selon les professionnnels, le pays plus peuplé au monde n’a guère le choix avec une économie qui devrait croître encore à plus de 8% l’an au cours des prochaines années.

« Il y a trois façons de résoudre la pénurie d’énergie en Chine. La première est de trouver du pétrole en Chine, la deuxième est d’acheter des compagnies à l’étranger ou d’y investir, la troisième est de développer l’exploitation pétrolifère sur notre sol », explique Wang Zhao, économiste du Centre de recherche du Conseil d’Etat (gouvernement).

« A court terme, la Chine va se concentrer sur la deuxième solution, acquérir davantage de sociétés à l’étranger et investir dans ces pays », affirme ce conseiller du gouvernement.

L’offre amicale de China National Petroleum Corporation (CNPC) sur PetroKazakhstan, société canadienne dont les activités sont situées dans la république d’Asie Centrale, n’a donc pas surpris les observateurs qui avaient considéré l’échec de la CNOOC comme un revers passager.

« Le secteur de l’énergie est un goulet d’étranglement qui va handicaper la croissance de l’économie. Les Etats-Unis ont le même problème et essaient aussi de s’implanter autant qu’ils peuvent à l’étranger. La Chine va faire comme les Etats-Unis », dit Wang Zhao.

Face à cet enjeu, les compagnies chinoises sont apparemment prêtes à acheter au prix fort.

Celui payé par la CNPC pour la compagnie canadienne est supérieur aux chiffres qui avaient circulé depuis que PetroKazakhstan s’était mis en vente.

« Nous avons discuté longtemps avec PetroKazakhstan afin d’arriver à notre but », indiquait mardi au China Daily Han Xuegong, un analyste travaillant pour la CNPC.

Au début de l’année, les groupes pétroliers chinois avaient montré jusqu’où ils étaient prêts à aller pour sécuriser leur approvisionnement en énergie, avec la bataille qu’ils se sont livrés pour acquérir une majeure partie des actifs du géant russe Youkos.

La Chine a également obtenu d’accéder à un pipeline transsibérien, pour lequel elle était en concurrence sévère avec le Japon, et flirte avec des pays aux ressources largement inexploitées comme la Birmanie et des pays d’Afrique et du Moyen-Orient, tels que le Soudan ou l’Iran.

Pour la banque d’affaires américaine JP Morgan, le rachat de Petrokazakhstan reflète la volonté du numéro un chinois et de sa filiale Petrochina de multiplier "les acquisitions modestes et prudentes".

« Le but de la CNPC n’est pas de grandir à toute allure mais de posséder des actifs à fort potentiel », estime la banque dans une première évaluation de l’accord annoncé lundi.


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