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L’Iran organise des manifestations islamistes en Turquie
18.10.2006

Le 10 octobre, nous avons publié un article sur la décision Turque de refouler tous les réfugiés Iraniens qui fuient ce pays dans l’espoir de trouver asile dans les démocraties occidentales.



Nous pensions que ce refus était motivé par la volonté d’arrêter une infiltration de faux opposants et vrais agitateurs du régime des mollahs et nous pensions que ces derniers devaient regagner l’Irak via la Turquie.

En fait, nous venons d’apprendre que les agitateurs en question devaient rester en Turquie et organiser des manifestations islamistes anti-françaises en Turquie. Selon nos informations, Ali Ahani, le nouvel ambassadeur iranien à Paris, avait informé ses supérieurs de l’imminence de l’adoption d’une loi sur le génocide arménien et leur avait précisé que c’était là une occasion unique pour assombrir l’image de la Turquie en Europe et ruiner les chances de ce pays d’intégrer l’Union Européenne.

Hélas, les dirigeants Européens ont une fâcheuse tendance à travestir les raisons d’état de leurs alliances et l’adhésion de la Turquie n’échappe pas à cette règle. Cette adhésion est partiellement liée à l’approvisionnement énergétique de l’Europe. La Turquie étant un territoire possible pour le transit du pétrole et de gaz vers l’Europe, son adhésion garantira cet accès. Cette adhésion a des adversaires pour qui elle doit nécessairement échouer et la Turquie doit se brouiller durablement avec l’Europe. Il semblerait que les mollahs entendent provoquer une telle rupture.

Ce genre d’opération fait aussi l’affaire des Russes qui aimeraient se rapprocher de la Turquie pour s’assurer que le transit des hydrocarbures de la Caspienne via la Turquie vers l’UE ne puisse pas concurrencer les produits pétroliers russes.

L’objectif des Russes est de tisser des liens avec leurs concurrents. Parallèlement, la Russie compte sur l’Iran pour renforcer sa propre stratégie énergétique Européenne. L’actuelle politique énergétique des mollahs ne convient pas aux Russes. En effet, les mollahs vendent actuellement leur pétrole ou gaz à prix sacrifiés en contrats Buy Back. Ces prix constituent un acte de concurrence déloyale pour les hydrocarbures Russes. Le moyen sera de s’allier avec les mollahs et remplacer les exploitants Européens ou Asiatiques par Gazprom. La situation ne changera pas pour les mollahs. Ce qui changera sera l’assurance de leurs clients d’être fournis sans être soumis au bon vouloir d’un Cartel qui aurait le monopole sur la livraison.

Via leurs lobbies (d’intellectuels, de politiques et d’experts [1]), les Russes encouragent activement l’Europe à considérer l’Iran, un pays très déstabilisé par des gouvernants agitateurs et parrains du terrorisme, comme une alternative énergétique à la Russie ! Et ce afin de priver l’Europe d’une quelconque alternative énergétique efficace !

Nous insistons sur ce point que nous avons déjà fait remarquer il y a plus d’un an : la Russie a intérêt à ce que l’Iran reste un état instable et source d’instabilité au Moyen-Orient.

La Russie veut s’assurer que dans tous les cas de figure, elle sera la gagnante. Elle empêche les sanctions contre l’Iran pour pousser à l’émergence d’un état nucléaire islamiste. Elle entend ainsi casser le diktat de la non prolifération et neutraliser la suprématie fondée sur le nucléaire pour revenir à une suprématie fondée sur les armements conventionnels, armements dont elle est d’ailleurs le plus grand fabricant exportateur. Son allié dans cette aventure est l’Iran des mollahs.

La Russie utilise également le terrorisme iranien pour chasser les Américains du Moyen-Orient. Dans tous les cas de figure, cette instabilité sera bénéfique au Gaz Russe pendant les crises successives, et ce, que le projet de la neutralisation de la dissuasion réussisse ou qu’il échoue. Idem pour laréussite ou l’échec du volet anti-américain.

Les Russes investissent également sur une islamisation anti-américaine de la Turquie. Le divorce Europe-Turquie permettra par ailleurs à la Russie de proposer son amitié, sa coopération militaire et nucléaire à ce pays. Logiquement, en l’absence d’une menace d’une société islamisée, la Turquie aurait sa place en Europe et l’Iran pourrait être un partenaire privilégié de l’occident mais à cause d’un état source d’instabilité et d’islamisme, ces deux pays se font la guerre au grand bénéfice de la Russie.

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