Parallèlement, dans notre dernière analyse de l’essai nucléaire Nord Coréen, nous avons émis l’idée selon laquelle nos chers mollahs auraient été court-circuités par leurs chers alliés Russes mécontents des efforts entrepris par les mollahs pour arriver à une entente avec les Américains, entente qui exclurait de facto la Russie. Cet événement qui confirme nos précédentes analyses est le voyage en grand secret d’un émissaire du parti démocrate en Iran. L’information est tombée le 13 octobre : James Rubin, porte-parole en chef du département d’Etat américain entre 1997 et 2000, s’est rendu en Iran pour des rencontres privées avec Khamenei, Rafsandjani et autres hauts dirigeants du régime.

Selon cette information, James Rubin est resté cinq jours en Iran afin de mettre en place la procédure qui pourrait être activée au lendemain d’une victoire des Démocrates aux élection de novembre prochain. Rubin est un ambitieux et il a l’avantage d’être marié à une iranienne qui a ses entrées à tous les niveaux du régime des mollahs : Il s’agit de Christiane Amanpour qui a été l’une de ceux qui ont bâti la réputation de modéré ou de réformateur de Khatami, malgré le passé accablant de ce dernier. Rubin lui-même avait également été conseiller en politique étrangère de Clinton et le conseiller à la sécurité nationale du candidat démocrate à la présidentielle, John Kerry. Ce dernier avait reçu d’importantes sommes d’argents par un puissant lobby des mollahs aux Etats-Unis : l’association d’entrepreneurs informatiques la SiliconIran qui compte parmi ses membres le fondateur d’e-bay. Aussi bien Kerry que Clinton critique durement la politique iranienne de l’administration Bush, et prône une approche conciliatrice de Téhéran et l’adoption d’un « pacte » avec le régime des mollahs.

Rubin et le camp démocrates cherchent à créer l’illusion d’un accord secret avec l’Iran qui aboutirait à la paix au Moyen-Orient. Reconnaissons au passage que ces derniers admettent la nuisance des mollahs mais préfèrent s’entendre avec le diable. Mais comme nous l’avons dit, les démocrates cherchent à imiter le coup de force des représentants de la campagne présidentielle de Ronald Reagan de 1980. Ces derniers s’étaient entendus avec les mollahs pour retarder la libération des otages américains à Téhéran jusqu’au lendemain des élections présidentielles de 1980 aux USA. L’affaire avait été baptisée la « Surprise d’octobre ».

James Rubin et les démocrates veulent donner cette illusion à des fins électorales pour affaiblir les Républicains et laisser entendre que la crise est due à la mauvaise gestion de Bush et qu’avant même de gagner ils arrivent à débloquer la situation.

Cependant, la libération des otages était une affaire purement irano-américaine, ce qui n’est pas le cas du programme nucléaire iranien, et le pacte recherché par les mollahs et promis par Rubin risque de bouleverser l’équilibre du Moyen-Orient. Ce que demandent les mollahs est d’admettre le rôle central du Hezbollah au Moyen-Orient [1].

Ce choix des démocrates dépasse largement le cadre des querelles de partis et décidera de la présence même des USA dans la région. Car en institutionnalisant le Hezbollah, les Américains placeront sous la tutelle des mollahs la région qui s’étend de l’Iran au Liban, c’est-à-dire l’Irak et le Golfe Persique. C’est un peu trop grand pour le petit Rubin et le voyage [2] peut se révéler même désastreux pour celui qui l’a entrepris avec ou sans l’aval de son parti et si c’est un désastre, ce sera sans leur aval !

Car ce genre de lobbying bilatéral a le don d’énerver les Russes qui ne manqueront pas d’envoyer un signal fort aux mollahs en se ralliant peu ou prou à une résolution de sanctions applicables contre les mollahs. Ce voyage risque fort de contribuer indirectement au succès des efforts de l’administration Bush dans le dossier nucléaire iranien.

Par contre le principal enjeu de ces élections n’est pas l’Iran, mais la pacification ratée de l’Irak et dans ce cas précis, nous avons la certitude qu’il n’y aura aucune Surprise d’octobre car ce sont les mollahs qui financent le Terrorisme en Irak pour déstabiliser Bush et le contraindre à « pactiser » avec eux.

Les sanctions adoptées, leurs efforts pour propager le chaos en Irak atteindront des pics contribuant sans doute à affaiblir le parti Républicain. Les résultats des élections de novembre nous diront s’il valait le coup que les démocrates américains se livrent à ce chassé-croisé qui se joue à coup de dizaines de morts par jour en Irak et finalement leur permettra de « pactiser avec des assassins sans scrupule ».

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