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Monsieur Schmitt et les fleurs de l’Iran
29.09.2006

L’écrivain français Eric Emmanuel Schmitt, coqueluche de certains cercles littéraires, est également connu, traduit et même joué en Iran. Bien entendu, ses textes sont joués après avoir été censurées , les scènes jugées contraires à la « pensée utile » sont supprimées. Ceci s’appelle Ershad, la correction de l’orientation.



Monsieur Schmitt et les fleurs de l’Iran
L’écrivain français Eric Emmanuel Schmitt, coqueluche de certains cercles littéraires, est également connu, traduit et même joué en Iran. Bien entendu, ses textes sont joués après avoir été censurées , les scènes jugées contraires à la « pensée utile » sont supprimées. Ceci s’appelle Ershad, la Correction de l’Orientation ou encore la bonne conduite !

La dernière trouvaille de la république islamique est donc de faire jouer sa pièce intitulée « Variations Énigmatiques » et cette pièce mérite que l’on s’y penche d’un peu plus près.

C’est l’histoire d’un écrivain et prix Nobel de littérature qui vit seul quelque part sur une île au large de la Norvège. Il invite un journaliste mais l’accueille en lui tirant dessus avant de répondre à une interview sur son roman qui est une relation épistolaire avec une femme inconnue. Les deux hommes auront chacun leur vision de l’amour entre l’homme et la femme...

Voilà donc un sujet peu banal et il est probable qu’il ait été largement tronqué et remanié par les autorités en charge de la « pensée utile ».

Cela aurait pu être un épisode banal de ce qui arrive en Iran quotidiennement en matière de littérature, d’art, de peinture, de théâtre etc... De quoi se révolter et dénoncer de telles pratiques, mais nous venons d’apprendre qu’Eric Emmanuel Schmitt a été officiellement invité par le régime des mollahs pour y séjourner. Ce n’est pas une pratique nouvelle, les intellectuels français qu’ils soient anti-sémites ou philosémites se pressent d’accepter les invitations des mollahs.

Ainsi en décembre 2001, les Iraniens se sont mobilisés pour dissuader Jacques Derrida d’aller s’attabler avec les mollahs et bien sûr, Jacquot alla en Iran et en revint ravi de l’hospitalité des mollahs et ne prononça aucune parole en faveur des droits de l’homme et ce genre d’idiotie.

Espérons qu’Eric Emmanuel Schmitt n’ira pas s’attabler avec les mollahs ou bien qu’il aura le courage d’exiger que son oeuvre ne soit pas charcutée par « Ershad » !

Eric Emmanuel Schmitt est surtout connu pour « Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran », un petit texte presque passé inaperçu à sa sortie en 2001 avant qu’une adaptation cinématographique n’en soit faite et qu’Omar Sharif ne reçoive le César du meilleur acteur 2004 pour son rôle dans ce film !

Et puisque d’un strict point de vue religieux la république islamique n’en loupe jamais une, un journal local s’est penché sur le cas d’Eric Emmanuel Schmitt. Ce dernier dit qu’il a cessé d’être un agnostique pour revenir dans le cercle chrétien... Le magazine iranien écrit qu’il serait souhaitable que Schmitt continue sa quête pour rejoindre le monde musulman !

Pourquoi pas ? Eric Emmanuel ou Ibrahim Omar, qu’importe le flacon, pourvu que l’on ait l’ivresse, sans qu’elle ne soit altérée, expurgée de son venin, corrigée, orientée, dévitaminée pour un peuple soumis et oublié.