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Iran : les révélations du Président Pakistanais
28.09.2006

Le « père » de la bombe atomique pakistanaise, Abdul Qadeer Khan, avait demandé à l’Iran de ne pas citer son nom lors d’une éventuelle enquête des autorités internationales de contrôle nucléaire, affirme le président pakistanais Pervez Musharraf dans ses mémoires.



« Quand en novembre 2003 nous avons lancé notre enquête sur les activités de prolifération d’AQ Khan, nos services de renseignement ont intercepté deux lettres écrites par lui », explique le général Musharraf dans son livre « In The Line of Fire » (Dans la Ligne de Tir), présenté lundi aux Etats-Unis.

« La première (lettre) était transportée par un courrier, une de ses relations d’affaires ; et dans sa lettre AQ (Khan) conseillait certains de ses amis en Iran de ne mentionner son nom sous aucun prétexte à l’AIEA », l’Agence internationale à l’Energie atomique, explique le président pakistanais.

« Il leur conseillait également de ne donner durant les enquêtes que des noms de personnes décédées, comme il le faisait lui-même au Pakistan. Naïvement, il suggérait que les Iraniens fassent porter la responsabilité des contaminations découvertes en Iran sur les inspecteurs de l’AIEA, qui auraient pu les introduire subrepticement… », ajoute le livre.

Étrangement le livre de Musharraf paraît à un moment où le gouvernement pakistanais cherche à donner des gages à l’occident alors que l’on sait son peu d’empressement dans la lutte contre les islamistes afghans ou son peu d’empressement à contrôler sa frontière avec l’Iran. Cette frontière permet tous les trafics illicites. Le Pakistan maintient également une interdiction de fouiller certaines zones où se trouverait Ben Laden. On aura bien du mal à croire Musharraf car il avait lui-même officiellement pardonné AQ Khan, le 4 février 2004, après les aveux télévisuels de ce dernier révélant qu’il avait été à la tête d’un réseau d’exportation illégale de technologies nucléaires au bénéfice de l’Iran, de la Corée du Nord et de la Libye. Et malgré le fait que ce héros national ait été depuis assigné à résidence à Islamabad, le Pakistan refuse qu’il soit interrogé directement par des experts étrangers et notamment par ceux de l’AIEA.

Depuis, le Pakistan n’a cessé de brouiller les pistes pour minimiser le danger du programme nucléaire iranien et même on le soupçonne d’avoir falsifié des tests pour disculper le nucléaire des mollahs. Par ailleurs, le Pakistan refuse également qu’AQ Khan, assigné à résidence à Islamabad, soit interrogé directement par des experts étrangers et notamment par ceux de l’AIEA.

Mais les révélations du livre ne sont pas les premières du genre et d’autres officiels ont essayé de minimiser le rôle trouble de l’état pakistanais et de prendre des distances avec Téhéran, d’autant plus que les mollahs cherchent à déstabiliser Musharraf et le renverser pour établir au Pakistan un régime inspiré de celui de Téhéran.

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Pour en savoir + sur les précédentes révélations pakistanaises :
-  Crise iranienne : Le Pakistan sur la pointe des pieds
- (21.05.2006)

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