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L'Iran suspendrait l'enrichissement : décodages
22.09.2006

L’Iran est « prêt à négocier une suspension de ses activités d’enrichissement d’uranium s’il obtient des conditions équitables [1] lors de pourparlers avec les grandes puissances », a déclaré à New York le président iranien Mahmoud Ahmadinejad.



Selon les agences de presse, il s’agit de la déclaration la plus explicite d’un dirigeant iranien quant au fait que Téhéran envisage sérieusement de se conformer à la condition clé qui lui a été posée pour engager des pourparlers sur une coopération élargie avec les pays occidentaux et pourtant ! Cette interprétation est plutôt optimiste et très loin de la réalité car à chaque fois que le régime des mollahs est pris au piège, il accepte de « coopérer » avant de remettre en cause son accord même partiel. Nous vous renvoyons à la liste chronologique de la crise nucléaire que nous avons établie sur ce site et vous pouvez constater que d’une manière générale les mollahs amplifient la crise et quand approche une réunion du Conseil de Sécurité ou à la veille d’une résolution, ils ont tendance à accepter l’exigence du moment.

Dans ce cas précis, c’est un peu plus complexe. Nous avons tous été témoins d’un ramollissement de la position européene et surtout française quant à la nécessité des sanctions, d’une condition préalable ou de date butoir. Cet adoucissement des Européens encore plus laxistes que d’ordinaire est le résultat d’un démarchage façon porte à porte du négociateur nucléaire iranien, Ali Larijani en Europe. Ce dernier s’est rendu succéssivement en Espagne et en Italie pour rencontrer Zapatero et Prodi avant de rencontrer Javier Solana à une date proche du 11 septembre, afin de ménager un effet de surprise à l’annonce d’une décision de suspension sous certaines conditions.

Selon nos sources, Larijani est arrivé à Madrid et à Rome avec les bras chargés de bons cadeaux commerciaux pour acheter l’amitié de ces deux pays. Dans la foulée, un certain Mojtaba Hashemi-Samareh, a été dépêché à Paris le 12 septembre pour recnontrer le président Jacques Chirac. Nous vous avions déclaré dans un récent article sur le discours onusien de Chirac, que l’émissaire d’Ahmadinejad avait offert à la France un contrat d’un montant 7 milliards de $ sur un champ pétrolier et l’info a été confirmée par i-télé « international ».

Selon une autre rumeur confirmée par trois sources différentes, Hashemi-Samareh qui accompagne désormais Ahmadienjad dans ses déplacements et qui était assis à sa droite lors de sa conférence de presse à NY, a également octroyé un contrat de 2,5 milliards d’Euros à la Banque Société Générale. La France s’engage lourdement avec les mollahs et ce alors même que les banques Américaines et Japonaises s’acheminent vers un boycott des banques iranniennes.

Par ailleurs, BNP-Paribas a déjà prêté 5,9 milliards de $ à l’Iran, somme que le régime des mollahs est dans l’incapacité de rembourser. Les contrats octroyés par les mollahs à la France sont certes à des prix défiant la concurrence mais transforment la France en donnateur officiel d’un état terroriste et insolvable. La contrepartie de ces cadeaux empoisonnés a été l’incroyable discours de Chirac.

Le discours de Chirac a initié une nouvelle phase de négociations et les mollahs obtiennent après toutes ses dépenses ruineuses pour le peuple iranien un délai supplémentaire de 3 à 4 semaines. Cependant, afin de crédibiliser cet ultime délai, et l’effort diplomatique Européen, il est nécessaire que les Etats Européens obtiennent quelques succès.

L’acceptation au conditionnel de la suspension est à replacer dans ce contexte car sans cet apparent fléchissement des mollahs, le plan proposé par Chirac et ses conseillers tomberaient à l’eau et de son côté le président français a besoin d’un succès médiatique international pour se placer dans la course présidentielle. Sans ces succès, Chirac deviendrait inutile à l’Iran. Pour l’heure les mollahs font un effort pour donner une chance à ce plan et utiliseront pleinement ce mois de délai supplémentaire pour amplifier la crise : le perdant sera Chirac et la gagnante sera la crise.

Le régime des mollahs a un objectif : obtenir un accord global (Iran+Hezbollah+Syrie) avec les Etats-Unis, et il a l’option de rester l’allié des Russes. Dans les deux cas, ce régime doit surfer sur la crise et ne peut en aucun cas être l’allié de la France. Qui s’y frotte s’y pique.

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[1Pour en savoir + sur la Suspension et ses conditions :
- La France imite l’Iran |