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Iran : L'Asie donne-t-elle le signal des sanctions ?
18.09.2006

La semaine dernière la république des mollahs avait annoncé la signature d’un extraordinaire accord pétrolier avec la société japonaise Inpex et la nouvelle avait été diffusée alors que les Américains s’apprêtaient à demander des sanctions économiques à l’encontre de l’Iran. En réalité, il n’en était rien et nous avons encore été victimes d’une désinformation pour déstabiliser les média occidentaux comme il en a déjà été le cas avec la fausse annonce du 30 juillet 2006.



Le seul accord entre les japonais et les mollahs conclu ces derniers jours n’a été qu’un prolongement de quinze jours de la date limite du Japon pour répondre à l’offre des mollahs. Car si en 2004, le Japon a signé un contrat de deux milliards de dollars pour développer Azadegan, depuis il est partagé entre l’envie de finaliser le contrat et l’envie de diminuer ses échanges avec l’Iran qui à l’heure actuelle lui fournit 33% de ses importations. Le Japon est d’ailleurs l’état le plus actif dans ce domaine, car il sera l’état le plus affecté par des sanctions économiques à l’encontre le l’Iran. En mars 2006, le premier raffineur du Japon, Nippon Oil, avait annoncé qu’il réduirait ses importations de pétrole indirectes en provenance d’Iran, estimant notamment que la crise nucléaire actuelle faisait peser des incertitudes sur l’approvisionnement.

En Juin 2006 , le Japon [1] avait annoncé qu’il pourrait imposer des sanctions financières à l’Iran et la tendance actuelle confirme cet alignement sur les positions américaines. Un alignement sans doute renforcé après la crise des missiles Nord-Coréens, missiles qui sont financés par le régime des mollahs. Ce financement de la menace terroriste sur le Japon a sans doute eu sa part de responsabilité dans la décision japonaise. Il y a en effet une certaine désaffection des japonais pour le très important champ d’Azedegan.

Ils prétextent la hausse des coûts de construction (!) et le retard de déminage de cet ancien champ de bataille de la guerre-Iran Irak (le déminage est d’ailleurs terminé depuis 6 mois). Ces arguments n’ont pas convaincu les mollahs. Ils peinent à trouver une solution pour forcer la main aux japonais. Ces derniers s’orientent à présent vers l’Asie Centrale et songent à éviter le territoire iranien. Pire encore le jour de la date limite pour la signature du contrat d’Azadegan, trois des plus grandes banques japonaises (Bank of Tokyo-Mitsubishi UFJ, Mizuho Corporate Bank et Sumitomo Mitsui Banking Corp.) ont déclaré qu’elles allaient cesser toute transaction avec la Bank Saderat Iran après que les américains aient demandé au Japon de boycotter cette banque. La prudence d’Inpex nuit à Total qui est son associé dans cette affaire.

Selon les journaux français, Total serait intéressé par une participation de 10 à 15% dans ce gisement qui est considéré comme l’un des plus grands sites inexploités au monde. Cependant selon Bloomberg, Total serait intéressé par une participation de 30%. Initialement, Inpex devait donner sa réponse avant le 15 septembre. Les mollahs ont même menacé la firme japonaise, qui continue à se montrer rassurante, d’une éviction définitive en faveur des Russes ou des Chinois (cette éviction affecterait également Total).

A présent le délai est repoussé à fin septembre. L’insistance des mollahs à signer quand même avec le Japon est le signe du désintérêt des compagnies pétrolières Russes ou Chinoises pour Azadegan : compte tenu de l’étendue et des capacités d’Azadegan, les Chinois n’auraient normalement pas hésité à le voler à leur éternel concurrent Japonais ! La Chine comme le Japon a conscience de l’éventualité des sanctions et ne se précipite pas, quant à la Russie, son intérêt est de privilégier sa propre production et elle préfère que ses concurrents se cassent les dents sur l’Iran. Ainsi ils seront lésés par les sanctions et devront se tourner vers le réseau de distribution russe des hydrocarbures. Les mollahs sont dans une sorte d’impasse et devront sans doute s’assouplir ou commencer à chercher un autre preneur (Total [2], Statoil, Shell ou Petronas) ou admettre que les grandes firmes précèdent l’application des sanctions onusiennes.

Le Japon occupe la première place sur le marché des exportations iraniennes avec 23 % de la part du marché (soit 6,9 milliards de $). Le Japon est également le 8e fournisseur de l’Iran avec plus de 1,3 milliards de $ par an ce qui représente 4% des importations iraniennes, mais le Japon est le premier client pétrolier de l’Iran et plus de 33% des importations de pétrole au Japon viennent de l’Iran.

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[1Le Japon occupe la première place sur le marché des exportations iraniennes avec 23 % de la part du marché (soit 6,9 milliards de $). Le Japon est également le 8e fournisseur de l’Iran avec plus de 1,3 milliards de $ par an ce qui représente 4% des importations iraniennes, mais le Japon est le premier client pétrolier de l’Iran et plus de 33% des importations de pétrole au Japon viennent de l’Iran.

[2Total s'est implantée en Iran en septembre 97, avec l'accession au pouvoir de Khatami. Ce n'est pas étonnant que la France ne tarisse pas d'éloge à l'égard de ce scélérat. Pendant 8 ans, Khatami a bradé toutes les richesses pétrolières iraniennes avec des contrats de type « buy-back ».

Le Buy-Back est l’offre qui permet à la République Islamique de vendre un droit d’exploitation d’une durée indéterminée et d’un montant fixe pour les puits de pétrole. La capacité du puit est évaluée avant la vente et l’acheteur n’est pas tenu de réévaluer l’estimation au cours des forages.

Ainsi, le prix correspond à une estimation invérifiable. Ce type de procédé permet de casser le prix du baril et de s’attirer la sympathie des pétroliers tels que Total, Statoil ou Shell.

Le recours systématique des Mollahs au Buy-Back est la preuve de la politique délibérée de sous-évaluation des capacités de production du brut. Le régime des mollahs achète ainsi la bienveillance des états européens qui tous exigent le Buy-Back en Iran. Tous les états qui achètent du pétrole en Iran par le Buy-Back ne sont pas sans savoir que ce type de contrat est à l’encontre des intérêts du peuple Iranien. La vente des hydrocarbures constitue plus de 80% des recettes d’exportation de l’Iran. Dans ces conditions, le Buy-Back semble être une solution suicidaire pour les intérêts économiques de l’Iran.