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Nucléaire : L’Iran et le pétard mouillé du 11 septembre
12.09.2006

Comme nous vous l’avions annoncé plutôt, le régime des mollahs a tenté de faire coïncider la date des négociations préliminaires entre son représentant et Javier Solana avec la date du 11 septembre afin de faire une annonce médiatique avec un large retentissement international. C’est ainsi que nous avions titré : « L’Iran prépare la commémoration du 11 septembre ? »



Le plan A et le plan B | Parallèlement et dans le même but, le régime des mollahs avait envoyé Khatami aux Etats-Unis pour parvenir à un Accord Global avec son plus grand adversaire. Cette mission a été un échec et il est en passe de se transformer en cauchemar pour Khatami. Dès le milieu de la semaine dernière, la république islamique avait permuté pour passer au plan B, toujours axé sur une annonce médiatique programmée pour le 11 septembre. Larijani a retardé son rendez-vous et finalement accepté la date du 9 Septembre pour une réunion. Nous l’avions écrit en anticipant sur ce que nous savons du comportement habituel de ce régime et de ses techniques publicitaires et les évènements nous donnent raison. Larijani, l’émissaire du régime des mollahs a fait traîner les pourparlers pour qu’ils durent jusqu’au 11 septembre et l’annonce qui devait être une bombe médiatique s’est révélée être un pétard mouillé.

Le pétard Mouillé | Officiellement le régime a dit accepter une suspension de 2 mois de son programme d’enrichissement, deux mois pour négocier. Le régime des mollahs s’est par la suite rétracté puis finalement a confirmé l’annonce et rappelé que la proposition était soumise à des conditions.

Normallement, c’est l’Iran qui devait se conformer à des conditions (arrêt de l’enrichissement et application sans réserve du Protocole Additionnel [i]) mais à présent, c’est l’accusé qui pose des conditions à la justice.

Quelles sont ces conditions ? | Un arrêt des activités au Conseil de Sécurité (contre l’Iran), un recul complet sur les sanctions et le droit de l’Iran à disposer de la technologie du carburant nucléaire sur son sol, autrement dit le droit à maîtriser le cycle complet de l’enrichissement nucléaire. C’est-à-dire que les mollahs restent inflexibles et continuent de formuler la même demande mais par des formules scientifiques différentes.

Comme nous l’avons affirmé dans notre article sur la Force de dissuasion Française à l’occasion du dernier discours de Chirac, tout est fondé sur l’obtention du droit à maîtriser le cycle complet de l’enrichissement nucléaire.

Le régime des mollahs continue à demander ce droit car il s’agit d’un point conflictuel et ce droit ne peut être accordé à un état signataire du TNP. Une telle dérogation peut mettre fin au régime de non prolifération défini par le TNP. Cette proposition des mollahs n’apporte rien de nouveau, elle n’a suscité aucune passion médiatique, elle n’a pas aidé l’Europe, ni affaibli la position américaine qui est de maintenir les activités du Conseil de Sécurité (contre l’Iran). Ce n’est qu’un pétard mouillé.

Malgré tout, malgré l’évidence de la mauvaise foi de cette démarche, El Baradei [1] continue à outrepasser ses responsabilités et s’immiscer dans le domaine du conseil diplomatique et recommander la négociation. Pourtant par définition El Baradei doit se contenter de dire si les mollahs ont respecté ou pas le règlement du TNP et non pas exprimer son avis quant à la nature des activités nucléaires des mollahs. Or, à chaque fois El Baradei insiste sur la nécessité de poursuivre le Dialogue en vertu du fait qu’il n’a pas de preuve de l’existence d’un programme militaire (ce qui est d’ailleurs faux en raison de la découverte en Iran de plans pour la fabrication de missiles nucléaires) .

WWW.IRAN-RESIST.ORG

Pour en savoir + sur cette annonce ratée :
- 11 septembre : L’Iran sème la zizanie
- (11.09.2006)

[iSans l’application du Protocole Additionnel, les mollahs accepteraient les offres incitatives tout en continuant les activités clandestines. C’est bien le Protocole Additionnel qui ennuie les mollahs car il les contraindrait à ouvrir toutes leurs installations aux inspecteurs de l’AIEA ; ce qu’ils n’ont jamais fait. Le scandale soulevé par l’éviction par El Baradei du chef des inspecteurs en Iran confirme que les mollahs ont des raisons de craindre des inspections sérieuses et sans entraves. Le problème est que du côté européen, il y a une forte envie de trouver un compromis quitte à écorner l’application du Protocole Additionnel en altérant la qualité des inspections. Nous n’avons entendu aucun commentaire sur l’éviction de Christian Charlier et les Européens continuent à ignorer cette affaire. Suite aux critiques de Larijani sur l’offre, la condition préalable, les garanties techniques ou le mandat de Solana, ce dernier s’est simplement dit « déçu », mais « déterminé à arriver à une solution négociée ». Solana avait même déclaré : « Nous allons faire une analyse pour voir comment continuer ». | Source Iran-Resist : Pourquoi l’Iran n’accepte aucune condition préalable ? |

[1A propos d’El Baradei nous vous invitons à lire…
- Iran Nucléaire : Chirac Bis et les mollahs bossent
- Tous les articles sur El Baradei |