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Iran - USA : Khatami a fui la justice américaine
12.09.2006

Sept familles iraniennes en exil aux USA ont porté plainte contre Khatami devant une cour fédérale américaine et demandé son arrestation.



Selon ces sept familles, sous la présidence de Khatami, 12 des leurs qui étaient sur le point de quitter l’Iran ont été arrêtés alors qu’ils franchissaient la frontière pakistanaise. Ces personnes sont déclarées comme portées disparues, mais leurs familles savent qu’ils sont toujours en prison et craignent pour leur vie.

L’ex-président iranien s’est vu notifier la plainte durant la réception à Arlington, où il était l’hôte de l’association islamiste américaine [CAIR]. Pour assister à cette réception, il fallait débourser la somme de 250 $, et pour avoir le droit de serrer la main de Khatami, le prix passait à 500 $. Deux personnes mandatées par les familles plaignantes se sont rendues à la réception organisée par CAIR munies de billets donnant droit à ce privilège à 500 $. Au moment où Khatami leur a tendu sa main, les deux émissaires membres de ces familles ont placé dans sa main devant des centaines de témoins la notification légale !

Selon la loi américaine, Khatami a 20 jours maintenant pour apporter une réponse à la Cour. Les plaignants, bien que non résidents américains, utilisent la jurisprudence d’ATCA [the Alien Torts Act and the Torture Victims Protection Act] qui permet à tout étranger d’introduire une demande en dommages et intérêts aux Etats-Unis, si la demande est fondée sur une violation de règles fondamentales du droit international [1]. Khatami pourrait avoir à payer des centaines de millions de dollars s’il était condamné et à se retrouver pour des années en prison. Par contre un juge peut très bien autoriser le mollah a rentrer chez lui (en Iran) pour préparer sa défense, mais on se doute qu’alors le prévenu ne retournera jamais aux USA.

Depuis l’instauration du régime de terreur islamique en 1979, des millions d’iraniens ont tenté de s’échapper du pays. Habituellement, lorsqu’il s’agit de musulmans, les personnes reprises doivent s’acquitter d’une amende, mais parmi ces personnes arrêtées figuraient des personnes d’autres religions et notamment des juifs qui elles, sont automatiquement cataloguées comme espions d’Israël. En ce qui concerne les non-musulmans, le régime des mollahs a institué une autre échelle pénale, avec des peines de prisons indéfinies. En ce qui concerne ces familles juives, leurs membres exilés ont fini par savoir que les leurs étaient encore vivants et incarcérés dans différentes prisons du pays. Ainsi pour la famille Tehrani de Los Angeles, c’est par un ex-voisin (musulman) et lui-même arrêté précédemment que la famille a appris seulement l’an passé que leur fils était toujours en vie dans une prison de Téhéran.

En vertu de la jurisprudence d’ATCA, l’avocat des familles envisage aussi d’intenter un procès contre le gouvernement américain qui a accepté de recevoir sur le territoire des USA une personne officiellement reconnue comme responsable de torture et terrorisme.

La notification a eu lieu avant la dernière conférence de Khatami au Kennedy Collège de Harvard. Cette réunion a été houleuse car Khatami y a défendu le Hezbollah et loué son action. Les étudiants présents ont posé des questions embarrassantes à Khatami et l’un d’eux l’a interrogé sur son rôle dans l’affaire Zahra Kazemi [2]. Khatami a refusé de répondre en répétant des formules toutes faites sur la démocratie car il a aussi été envoyé aux Etats-Unis pour déclarer que le régime des mollahs est une démocratie. Dès la fin de cette conférence qui avait aussi suscité de vives réactions des professeurs et une manifestation d’étudiants aussi bien iraniens qu’américains, Khatami a quitté précipitamment le territoire américain sans commenter la notification de comparaître pour arrestation et détention dont l’accusent les membres des 7 familles exilées.

On peut donc estimer qu’à la lecture de la notification, Khatami et ses conseillers ont découvert un dossier bien charpenté capable de retenir le bonhomme aux Etats-Unis. Sa fuite en catimini en est une preuve. Ajoutons qu’il a quitté les Etats-Unis pour le Canada, pays connu pour donner refuge à des déserteurs de l’armée américaine. Le départ précipité de Khatami le jour anniversaire du 11 septembre est l’évènement majeur de la journée pour les Iraniens.

Ce départ pour le Canada a été coordonné par Shirin Ebadi [3], dissidente pro-nucléaire et pro-hezbollah, Vali Nasr, chercheur islamiste pro-nucléaire et Akbar Ganji [4], un pseudo-laïque gréviste de la faim à vie et dissident conférencier aux Etats-Unis. Notons que durant le séjour de Khatami à Washington, aucun des faux opposants iraniens (Fakhr-Avar, Mohammadi, etc… [5]) n’a commenté son séjour et aucun d’eux n’a demandé l’aide d’un avocat pour intenter un procès contre lui. Finalement, nous devons remercier l’administration Bush de lui avoir donné son visa. Cette affaire a été aussi désastreuse pour l’image de Khatami aux Etats-Unis que pour les alibis de faux-opposants qui font secrètement du lobbying pro-régime dans ce pays.

[3Shirin Ebadi | Tous les articles sur Ebadi… |

[4Akbar Ganji | Tous les articles sur Ganji… |

[5Fakhr-Avar, Mohammadi, Jahanbeglou | Tous les FAUX OPPOSANTS… |