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Chirac, la dissuasion nucléaire et le syndrome Maginot
09.09.2006

Le 7 septembre, Jacques Chirac a encore salué la capacité nucléaire française et son système de dissuasion crédible, flexible et réactif dans un monde incertain où les menaces évoluent.



« Sans l’excellence scientifique des chercheurs du CEA (Commissariat à l’énergie atomique), en particulier au sein de sa direction des applications militaires, jamais notre dissuasion n’aurait pu asseoir sa crédibilité et remplir sa mission, c’est-à-dire l’indépendance et la sécurité de la France », a déclaré le chef de l’Etat, le 7 septembre 2006 lors d’un déplacement au centre de simulation nucléaire de Bruyères-le-Châtel, dans l’Essonne.

Le président, chef des armées, est venu s’assurer du bon fonctionnement du système de tests mis en place il y a dix ans après la décision de la France de cesser les essais réels. Paris a ratifié en 1998 le Traité d’interdiction complet des essais nucléaires (Tice), trois ans après avoir effectué une dernière série de six expérimentations dans le Pacifique. Tous les observateurs politiques ont signalé que les propos présidentiels prennent une résonance particulière notamment dans un contexte de l’activisme nucléaire iranien.

Cette visite s’inscrit dans le prolongement du discours sur la doctrine nucléaire que Jacques Chirac avait prononcé le 19 janvier à l’Ile Longue, dans le Finistère. Il avait alors indiqué que la France pourrait recourir à des frappes nucléaires ciblées contre des puissances régionales si ses intérêts vitaux étaient menacés. Chirac a très intelligemment rappelé que « le rang des nations n’était jamais assuré. Au XXIe siècle, seules resteront en tête celles qui feront de la science une authentique priorité ». En d’autres termes, la France continuera à perfectionner son impressionnant arsenal atomique, comparé à la force de frappe nucléaire des mollahs.

« Il n’est pas de grande ambition sans moyens, sans ressources adaptées, c’est évident », a-t-il lancé. Or, aucun des observateurs politiques n’a fait remarquer que cette dissuasion repose non pas sur sa perfection, ou sa modularité en encore sur ses colossaux budgets qui lui sont consacrés chaque année mais sur la Non prolifération.

Doctrine | Si demain, le régime des mollahs se dotait de l’arme atomique, il transmettrait le savoir-faire à un nombre important d’alliés, neutralisant ainsi le principe même de la Dissuasion. C’est ce que nous avons décrit sur ce site comme la Doctrine nucléaire des mollahs. En réalité, dans l’énoncé complémentaire consacré au rapprochement diplomatique français avec l’Iran, nous affirmions que cette Doctrine est un véritable bijou diplomatique et en elle-même une bombe. Tout repose sur le droit inconditionnel à l’enrichissement nucléaire. Comme nous l’avons affirmé dans notre texte consacré à la doctrine nucléaire des mollahs, cette revendication s’inscrit dans l’optique de créer une jurisprudence internationale du droit à l’enrichissement. Jurisprudence qui à moyen-long terme aboutira à ce que nous avons appelé l’Abolition de l’Exclusivité de la Dissuasion Nucléaire.

Méthode | L’Iran n’est pas isolé quant à cette revendication et il est suivi par ses alliés (Corée du Nord, Venezuela, Qatar) . Ces derniers sont en mesure de reprendre le relais en demandant le même droit qui est aujourd’hui exigé par l’Iran. La victoire de l’un profitera à tous. L’objectif est de neutraliser l’asymétrie de la dissuasion et banaliser la force de frappe atomique et revenir à la période précédant l’apparition des armes atomiques.

L’ensemble des pays cités sont des alliés de la Russie et en dehors de la Corée du Nord, des producteurs majeurs de pétrole et des leaders d’opinion dans leurs régions respectives : le Venezuela de Chavez imprime son populisme à l’Amérique du Sud et à l’Afrique, le Qatar a offert au monde musulman, la Chaîne Al Jazeera qui est la tribune des islamistes jihadistes sunnites très anti-américains mais étrangement pro-russes (malgré le massacre des Tchétchènes). Et l’Iran des mollahs est le champion toutes catégories de l’activisme islamo-nucléaire.

L’Alliance Iran-Russie-Venezuela-Qatar-Algérie n’est pas seulement un effrayant CARTEL pétrolier, mais aussi l’Alliance des Etats hostiles au modèle démocratique occidental et désireux d’accéder à un rang important et leur seul obstacle, si joliment souligné par Jacques Chirac, est le droit de 5 pays à la Dissuasion Nucléaire !

Leur ennemi et leur objectif est la Dissuasion. Il faut la neutraliser et ils y arriveront grâce à l’incompétence des conseillers présidentiels français, incapables de jauger le danger. La Doctrine la plus explosive n’est pas la modularité de la nouvelle Ligne Maginot de la France mais l’offensive multilatérale pour la contourner.

Coûteuse, gigantesque, parée à toutes les attaques (modulaire en somme) comme la Ligne Maginot, la dissuasion nucléaire française restera intacte, mais deviendra instantanément caduque et dépassée sans avoir servi. C’est une fatalité française, certes la France ne sera pas envahie, mais elle perdra son Rang et le privilège de peser au-delà de ses frontières. Par ailleurs, elle ne saura où s’approvisionner en pétrole ou en gaz face au Cartel Russe. On peut arrêter ce cauchemar, encore faut-il revoir la politique iranienne de la France !

WWW.IRAN-RESIST.ORG

<HTML>Pour en savoir + :
- La France doit choisir son allié dans le conflit avec l’Iran
- (17 Juillet 2006)

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