Accueil > Articles > Nucléaire : L’Iran a repris l’initiative des provocations



Nucléaire : L'Iran a repris l'initiative des provocations
31.08.2006

Le régime des mollahs a de nouveau pris l’initiative des « négociations » car rappelons le, le délai qui lui a été accordé depuis un mois n’a pas encore pris fin, officiellement. Chacun a su et a écrit que la guerre du Liban, qui opposait le Hezbollah à Israël, était commandée par les mollahs pour créer une diversion sur le dossier nucléaire. Au premier jour de ce conflit nous avons écrit qu’il ne s’agissait pas d’une diversion mais d’une volonté permanente d’amplifier la crise.



Depuis deux semaines, c’est-à-dire depuis l’adoption de la résolution 1701 sur le Liban, le régime des mollahs se retrouve face à deux sursis : sa date de réponse à l’offre inefficace des P5+1 et la date de l’ultimatum du Conseil de Sécurité. Nous l’avions alors déjà dans l’article consacré à cette résolution (française) qui se gardait de souligner le rôle occulte de l’Iran et de préciser la nature terroriste du Hezbollah. Ces deux omissions délibérées sont constatées dans l’ensemble des problèmes de cette région : officiellement, l’ONU ne fait pas le lien entre l’Iran, le terrorisme et l’instabilité régionale…

Si les journalistes et les experts et les diplomates français veulent bien reconnaître le rôle de l’Iran, ils le font pour proposer tous en chœur une une Solution Globale. Par une Solution Globale, on entend l’implication définitive de l’Iran dans les affaires palestinienne ou libanaise, c’est-à-dire l’implication d’un régime terroriste qui est à l’origine de la crise elle-même.

Par contre à aucun moment, aucun des journalistes, experts ou diplomates français, ne veut avoir une Lecture Globale de la situation et établir un lien entre le terrorisme, l’Iran et le nucléaire. Ainsi, on a reconnu momentanément le rôle de l’Iran dans le conflit mais une fois la résolution votée, on a vite cisaillé les liens et décrété la fin des relations entre le conflit Hezbollah-Israël et le dossier nucléaire iranien. En réalité, comme nous l’avions écrit dans notre analyse sur la résolution 1701 dans le contexte iranien, la résolution 1701 allait déboucher sur une période vouée aux provocations tous azimuts dans tous les compartiments. Nous avions même avancé quelques pistes pour de nouvelles crises internationales !

Depuis deux semaines, l’ardeur des mollahs à provoquer une confrontation dépasse nos prévisions [1] : une exposition de caricatures anti-sémites, la programmation d’une conférence sur la Shoah, l’inauguration d’un équipement nucléaire hautement militaire à Arâk, une avalanche de provocations diplomatiques (dont un débat avec Bush : Le 25 Fev 2003, Saddam Hussein avait aussi proposé de débattre avec Bush | lien CNN), de manœuvres militaires aux noms provocateurs manœuvres militaires, d’annonces de libération prochaine de « Jérusalem », la remise en cause de l’ultimatum, de représailles économiques suivies d’une offre de construction de deux nouvelles centrales atomiques, de nouvelles violations du TNP, une fausse rumeur sur l’enrichissement à 20% suivi d’un démenti qui était censé entériner la rumeur … La série s’est close par un tir groupé de différents officiels du régime à propos de l’existence d’Israël fondée sur des évènements survenus il y a 60 ans.

Il y a eu simultanément une interview d’un conseiller de Ahmadinejad par Delphine Minoui dans le Figaro et une autre de même calibre le même jour dans le New York Times : les intéressés trouvaient deux tribunes internationales pour diffuser leurs idées. A ce propos, nous condamnons encore une fois et demandons l’éviction de Delphine Minoui (d’origine iranienne) qui encore une fois s’est faite la complice du régime des mollahs en participant à une double opération médiatique [2].

C’est la similarité des deux interviews, qui sont identiques et simultanées, qui nous prouve que l’opération a été décidée et formatée par le régime. Delphine Minoui s’est prêtée à ce jeu aux dépens des règles les plus élémentaires de l’éthique journalistique. Le même jour, elle a signé (DM) un article où elle souligne le soutien apporté par le peuple iranien à un tel régime. Après ce coup double New York Times / Figaro, c’est Ahmadinejad qui au cours d’une conférence de presse a apporté la clef de l’énigme « des évènements survenus il y a 60 ans » : Ahmadinejad n’a pas seulement remis en cause l’existence d’Israël, mais aussi celle du Conseil de Sécurité et de l’exclusivité de la force de dissuasion nucléaire des 5 grands. Nous approchons dangereusement de ce que nous vous avions révélé à l’issue de notre analyse : la doctrine nucléaire des mollahs. Les thèmes développés par Ahmadinejad sont populaires au sein de nombreux états (alliés des Russes et des mollahs) qui veulent accéder à l’arme nucléaire (Corée du Nord, Venezuela, Biélorussie, Algérie…). La question devient de plus en plus globale et certains pays dont la France veulent cantonner le problème à l’Iran [3] et au mieux au Moyen-Orient.

Plus on feint d’ignorer le problème et plus les mollahs amplifieront la crise [4] sous le regard amusé de la Russie qui est l’allié stratégique des mollahs. Un allié qui doit aussi amplifier la crise pour affermir les bases de son retour au premier plan sur l’échiquier le plus important de la planète : L’Iran, pays pivot de la région pétrolifère qui s’étend de l’Asie Centrale au Golfe Persique. La Russie a choisi cette période trouble pour resserrer son étreinte sur le système de distribution de gaz en Europe. L’Europe est la cible de cette offensive, elle est riche, ne dispose d’aucun système unifié de défense, d’aucun système unifié de Renseignements et elle est le client du pétrole du Golfe Persique et du Gaz Russe. Elle est aussi un des piliers de décision dans l’affaire du nucléaire iranien.

Le problème est Global car il ne concerne pas l’Iran uniquement ou le Liban ou la sécurité d’Israël. C’est un problème global avec un adversaire qui a des alliés puissants qui ont des objectifs qui vont au-delà de ce bras de fer nucléaire. Ce bras de fer nucléaire de l’Iran (et de la Corée du Nord) est la pièce maîtresse du plan pour la réalisation des objectifs d’une Alliance Globale : le but est de neutraliser l’exclusivité de la Dissuasion Nucléaire des 5 Grands.

L’Iran des mollahs est le fer de lance de l’offensive diplomatique : leurs provocations sont minutées et programmées et mûrement réfléchies quoique la réticence des Européens à les écouter oblige les mollahs à précipiter leur calendrier et nous assistons à une accélération du rythme des provocations. Ce rythme ne faiblira pas le 31 août ou après cette date. Nous sommes dans une logique de confrontation : à travers ces provocations, les mollahs cherchent à provoquer les Américains.

Le régime des mollahs cherche l’affrontement : ça passera ou ça cassera. Si ça passe, les Etats-Unis cèderont à leur tour après l’Europe qui a déjà cédé en cherchant à impliquer l’Iran dans le processus Libanais. Les Américains céderont et à l’issue de négociations directes, nos mollahs obtiendront leurs chères Garanties de Sécurité qui comprennent aussi la légalisation des milices du Hezbollah et du Hamas. De ce fait, ils ne seront pas reconnaissants envers l’Europe [5] qui aura sacrifié le Liban car le Liban fait indirectement partie des négociations avec les Etats-Unis. Et ce pays en raison de son voisinage avec Israël est un des éléments du bras de fer des mollahs avec les Américains.

Si cette stratégie échevelée de succession infernale de provocations ne « passe » pas, alors ça « cassera », et ce sera la guerre et les mollahs jubilent d’avance d’en appeler au peuple pour sauver la patrie ou du moins ils donnent cette impression car ils ont eux-mêmes la certitude que le peuple ne les suivra pas. Mais pour ce volet, ils sont aidés par des journalistes comme Delphine Minoui qui ne cesse de répéter dans ses articles que le peuple suivra. Elle avait dit la même chose pour l’engagement des jeunes dans la guerre du Liban et les événements ont contredit la pauvrette. Le régime a du échanger une remise de peine des condamnés à mort contre un engagement au Liban ou offrir une prime équivalente
à 5 ans de salaire pour encourager l’engagement !

WWW.IRAN-RESIST.ORG

Pour en savoir + sur les avantages d'une Alliance Globale:
- L’Iran n'a pas encore sorti son Joker
- (21.07.2006)

|Recherche Par Mots Clefs : Alliance IRAN-RUSSIE |

[1Nos prévisions au moment de l’adoption de la résolution 1701 | Ingrédients pour de nouvelles crises internationales : Piste Irakienne | Piste Indo-Pakistanaise | Piste Baloutch au Pakistan | Nouvelles provocations du Hezbollah (y compris en Amérique du Sud) | Fausses répressions contre faux-dissidents… | Repressions ethnico-religieuses en Iran… | Problèmes de Navigation dans le Golfe Persique | Représailles économiques... | Provocations de type : l'Affaire des Caricatures danoises... | Provocations diplomatiques | ...

[2La télévision d’état de la république Islamique a officiellement rendu hommage à l’article écrit par Delphine Minoui. Le présentateur a déclaré que l’article, qu’elle consacré à la proposition d’un débat avec George Bush, reflétait l’opinion française.

[3Le Monde : La Syrie doit-elle et peut-elle peser sur cette situation au Liban ?

- Jacques Chirac : Je serais tenté de parler d’abord de l’Iran, dont la position est encore plus importante que celle de la Syrie. Il y a le problème nucléaire, et puis il y a l’Iran dans la région, et je pense qu’il ne faut pas mélanger ces deux questions… | Source : Iran-Resist / analyse de l’interview de Jacques Chirac

[4Plus on feint d’ignorer le problème et plus les mollahs amplifieront la crise pour provoquer une intervention américaine… |
- Source 1: Iran-Resist / analyse de l’Offre incitative des P5+1 à l’Iran
- Source 2 : Ahmadinejad rêve de 1001 nuits avec Bush (dans CHARLIE HEBDO par Kaveh Mohseni)

[5L’Europe continue de rêver : Douste-Blazy fait l’éloge du rôle pacifique des mollahs |