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Iran : Le Japon en quête de pétrole en Asie Centrale, quid de la France ?
30.08.2006

Analyse | Le Japon est le pays qui sera le plus durement touché par des sanctions pétrolières contre l’Iran. Le Premier ministre japonais Junichiro Koizumi fait actuellement une tournée de quatre jours en Ouzbékistan et au Kazakhstan dans le cadre de l’offensive diplomatique de Tokyo pour courtiser les pays producteurs de pétrole d’Asie centrale, notamment le Kazakhstan et l’Ouzbékistan.



Le Japon, la deuxième économie mondiale qui dépend à quasiment 100% de l’extérieur pour son alimentation en énergie, cherche par tous moyens à diversifier ses sources d’approvisionnement afin de réduire sa vulnérabilité aux aléas politiques du Moyen-Orient.

« Nous devons diversifier nos stratégies énergétiques. Il n’est ni bon ni équilibré de dépendre seulement du Moyen-Orient », a déclaré Koizumi avant son départ, ajoutant que « le Japon veut construire de bonnes relations avec le Kazakhstan et l’Ouzbékistan qui disposent tous deux d’abondantes ressources ». Cependant, ces pays d’Asie Centrale n’ont aucune façade maritime internationale et doivent livrer leurs précieux produits en empruntant des pipelines qui transitent par des pays tiers. La route privilégiée par le Japon sera le tracé TAP (Tadjikistan-Afghanistan-Pakistan) qui évite soigneusement le territoire iranien. Le seul pays qui n’a pas ce problème de transit par un tiers est la Chine qui est reliée directement au Kazakhstan qui à terme lui fournira un sixième de ses besoins en pétrole.

En juin, le Japon et quatre pays d’Asie centrale (Kirghizstan, Ouzbékistan, Tadjikistan, Kazakhstan) avaient adopté un plan d’action pour rendre plus sûres les voies de communication de la région dans le but d’ouvrir, à terme, une « route du Sud » (TAP) pour les exportations de gaz et de pétrole. L’ensemble des clients asiatiques de l’Iran s’organise. Toutefois, ils n’ont pas la certitude de pouvoir acheminer leur pétrole vers l’Océan Indien car l’Afghanistan est toujours en proie à la guerre civile et les 2 concurrents pétroliers de l’Asie Centrale, la Russie et l’Iran, ne manqueront pas l’occasion de vouloir contrôler le futur TAP afin d’influer sur le Japon. La Chine qui a été un des fournisseurs d’armes des Talibans aura son mot à dire. Par un invraisemblable retournement des alliances, les Talibans qui ont combattu les Russes Soviétiques se retrouveront bientôt armés et financés par les Russes et les mollahs.

Cette situation est catastrophique pour l’Europe qui n’a pas su prévoir un tel retournement car elle a été conseillée par des experts qui lui disaient de faire confiance aux mollahs modérés. Or, c’est Khatami qui a le premier fait le déplacement à Moscou pour resserrer les liens avec la Russie dans les domaines militaire et nucléaire et c’est sous sa présidence que l’Iran a commencé à suréquiper le Hezbollah et préparer la possibilité de la guerre dont nous avons été les témoins. Guidée par les conseils d’experts eux-mêmes télécommandés par Téhéran, l’Europe comme le Japon s’est fourvoyée à faire aveuglément confiance aux mollahs en apparence modérés. Elle se retrouve otage de sa diplomatie sans profondeur temporelle. Si le Japon cherche à se diversifier en Asie Centrale, la France s’est reportée vers d’autres pays producteurs : le Qatar et le Venezuela (pour le pétrole) et l’Algérie (pour le gaz). Ces pays sont aujourd’hui sollicités pour rejoindre l’Alliance Iran-Russie.

Le Japon cherche à se frayer un chemin jusqu’à l’Asie Centrale et la Chine s’y est connectée pour trouver l’équivalent de ses importations iraniennes. Pourtant la France continue de fermer les yeux sur les agissements des mollahs dont le comportement voyou nuit à la stabilité du Liban et aussi à l’économie l’Asie Centrale. La France feint d’ignorer l’Alliance (trio énergétique) Iran-Russie. Alors que de nombreux pays évoquent l’application d’un embargo sur l’essence pour faire plier les mollahs ou même précipiter leur chute pour éliminer cet état voyou, la France surprend aussi dans ce compartiment.

La France a contribué à approvisionner les réserves en carburant de l’Iran et elle s’avère être l’un des derniers grands investisseurs européens dans ce pays ! Même la Russie a diminué le volume de ses échanges avec l’Iran [1] et peut dans le dernier acte rejoindre les Américains pour bombarder l’Iran et détruire ses infrastructures pétrolières afin d’éliminer pour de longues années la concurrence iranienne. Reste la France et sa diplomatie folle !

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[1Le commerce entre l’Iran et la Russie a chuté de moitié au premier trimestre cette année, par rapport à l’an dernier, a écrit l’agence de presse russe Interfax vendredi 25 /08/2006. La dépêche citait le ministère du commerce et du développement économique disant que la chute était due d’abord à « la situation internationale entourant l’Iran ». « Cela a conduit à une chute du commerce entre les deux pays à 224,2 millions de dollars au premier trimestre de 2006 de dollars par rapport à 437,4 millions de dollars au premier trimestre de 2005 », a indiqué le ministère.