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Les livres scolaires iraniens préparent la guerre
23.08.2006

Une étude des 115 textes scolaires iranien a permis de conclure que la république islamique d’Iran prépare les enfants iraniens à la guerre, mais aussi qu’elle est prête à risquer de nombreuses vies pour avoir l’opportunité de vaincre l’Amérique au cours d’une confrontation globale et planétaire.



« L’Iran est dans un processus de guerre », conclut l’étude. Le régime des mollahs prépare les élèves du primaire à combattre l’Occident (et notamment les USA) dans une « phase complémentaire à sa révolution ». Selon cette étude, dans les livres scolaires, le régime révolutionnaire iranien se décrit comme le champion de toutes les nations non-occidentales, musulmanes et non musulmanes, dans la lutte contre l’hégémonie occidentale à travers le monde. Selon les mollahs qui endoctrinent les iraniens dès leur plus jeune âge, les musulmans et les pays opprimés dans leur ensemble doivent conduire une guerre contre l’oppresseur infidèle, et spécialement contre l’Amérique explique l’étude en utilisant le vocabulaire repris dans les livres scolaires.

C’est la première étude approfondie sur les méthodes d’endoctrinements infantiles utilisées par la république islamique d’Iran depuis deux générations. Jusqu’à présent de nombreuses analyses avaient été faites sur les propos des dirigeants iraniens, dont Ahmadinejad, qui relevaient le caractère profondément anti-occidentaliste des propos. Mais cette étude montre clairement que la guerre contre l’Amérique fait partie des objectifs du régime islamo fasciste depuis son avènement.

L’islamologue Bernard Lewis à qui nous devons le projet de la balkanisation islamiste du Moyen-Orient a été mis à contribution dans cette étude. Aujourd’hui âgé de plus de 85 ans, Lewis ne cesse depuis 1 an seulement de mettre en garde l’opinion internationale sur le régime des mollahs. Selon Lewis, Ahmadinejad et ses « disciples » ne sont pas des fanatiques sauvages mais la représentation de la révolution islamique de 1979.

Le vieux chercheur qui a aidé la clique de Khomeiny veut sans doute réparer son erreur ou se soulager sa conscience. Après 27 ans de complicité silencieuse, Lewis cite enfin la promesse de Khomeiny, déclaration que l’on trouve dans les livres du primaire depuis 27 ans. « J’annonce au monde entier que si les infidèles font obstacle à notre religion, nous nous opposerons au monde entier et nous ne cesserons pas avant leur anéantissement, nous en sortirons tous libérés ou nous obtiendrons une plus grande liberté qui est le martyr. Soit nous nous serrerons les uns aux autres pour célébrer la victoire de l’islam sur le monde ou bien nous aurons tous la vie éternelle grâce au martyr. Dans les deux cas, la victoire et le succès seront à nous. »

Ce texte et d’autres du même style, révélateurs des intentions profondes du régime des mollahs, sont visibles dans les livres scolaires des petits iraniens. De fait, la principale conclusion que l’on puisse tirer de l’étude des livres scolaires iraniens est que l’éducation toute entière est tournée vers la lutte contre l’Amérique au nom de l’islam. L’étude pointe deux thèmes récurrents au sein d’un Jihad mondial contre l’Occident : un effort massif dans les livres pour dépeindre l’Occident (avec les USA à sa tête) comme l’incarnation du diable et un appel constant à se préparer à faire la guerre, le Jihad et devenir martyr.

Les rapporteurs de cette étude notent que la lutte contre les USA n’est pas plus religieuse que culturelle mais politique. Dans les ouvrages scolaires iraniens, la menace américaine est présentée comme imminente et nécessitant une préparation à l’échelle nationale. La combinaison de ce genre d’éducation avec le projet de l’acquisition de l’arme nucléaire ouvre le champ de possibilités : Voici ma bombe, voici mes armées de jeunes gens conditionnés. Pas si simple ! L’étude a ses défauts...

Cette étude néglige de prendre en compte l’effet pédagogique réel de ce genre de manuels. Il y a la preuve de leur inefficacité. Le nombre des jeunes iraniens prêts à s’engager dans le conflit au Liban était si peu que le régime a proposé de fortes primes. Une majorité écrasante des jeunes iraniens reste imperméable aux propos des livres scolaires et c’est la Pauvreté de leurs parents, très hostiles à l’incapacité des mollahs, qui en est la cause. Les jeunes iraniens ne vivent pas dans un environnement sain voué aux études mais dans un milieu hostile, pauvre et ils nourrissent d’énormes rancoeurs contre le régime qui consacre les revenus pétroliers au Hezbollah plutôt qu’à leur bien être. De ce point de vue, l’étude s’est montrée délibérément négligente, mais il n’en reste pas moins vrai qu’un très petit nombre de jeunes iraniens sera happé par cette propagande simpliste et Hezbollahi. Il faudrait pour cela que la recrue n’appartienne pas à la classe moyenne qui vit avec des revenus en dessous du seuil de la pauvreté. Les partisans de la guerre avec les Etats-Unis appartiennent à la classe aisée en Iran et on les retrouve souvent comme étudiants aux Etats-Unis ou en Europe. Si les livres scolaires s’attaquent à l’éducation terroriste des plus jeunes, ce ne sont pas des enfants qui seront au cœur de l’offensive contre les USA mais de jeunes adultes imperméables au charme de l’Internet et à la liberté qui y règne.

Par ailleurs, la participation de Lewis nous chagrine : cet homme n’est pas déontologiquement qualifié pour parler du régime des mollahs en essayant de diaboliser les Iraniens : un petit nombre d’entre eux sont concernés mais la plupart ne sont pas des zombies nourris au charabia islamiste des livres scolaires mis au point par la Révolution Culturelle menée par Khatami.

L’étude a certainement ses propres objectifs dont nous imaginons certains avec aisance : « les iraniens sont en retard dans le domaine démocratique, il faut leur donner le temps d’évoluer à leur rythme et surtout respecter leur croyance (désormais encrée profondément) tout en combattant l’extrémisme ». Le thème d’évolution lente est la doctrine des réformateurs du régime des mollahs.

Ces mêmes livres (anti-occidentaux) étaient publiés et lus sous Khatami mais à l’époque les auteurs de l’étude et ce cher Bernard Lewis ne se manifestaient pas ! Des propos sur l’anéantissement d’Israël ont été nombreux depuis l’avènement du régime et surtout sous Khatami… Cette étude qui se base sur des faits réels a cependant un objectif politique particulier : nous rappeler la merveilleuse époque de Khatami qui fut un véritable ange comparé à Ahmadinejad !

Alors que Khatami se prépare pour se rendre à New York et y faire un discours sur la paix et l’amitié entre les nations [1], de fausses études comme cette dernière apparaissent pour orienter le débat et donner l’illusion qu’il existe deux républiques islamiques, l’une rigoriste et l’autre évoluée. L’autre objectif est d’affaiblir les opposants laïques et renforcer Khatami. On comprend mieux alors la participation de Bernard Lewis à la rédaction de cette étude. Il s’agit de préserver le régime tout en dénonçant des accès de ses factions les plus intégristes.

Or les faits sont têtus, le contenu des livres qui racontent la méchanceté de l’Amérique n’est pas le principal danger du régime des mollahs : les mêmes livres racontent également les grandes réussites économiques et industrielles de la révolution islamique ! C’est ce qui rend ces livres risibles et c’est pourquoi personne y compris les enfants ne croient guère au bien fondé de leur propos, surtout s’ils appartiennent à cette masse de la
classe moyenne broyée par la révolution de Khomeiny.

Le danger ne vient pas des livres scolaires des mollahs. Il y aussi un autre danger et on le trouve dans les livres scolaires français où l’on se garde bien d’associer le nom de l’Islam à celui du terrorisme [2] et on éduque des générations d’Européens pacifistes et naïves. Ces concepts dirigent l’opinion publique et forcent les états à se comporter en parfait munichois. Ainsi l’imminence de la menace d’une république islamique nucléaire est gommée au profit d’une approche diplomatique ! On croirait être revenu à l’époque de Hitler quand les dirigeants occidentaux comme Daladier et Chamberlain estimaient qu’il y avait encore de la place pour un espace de paix… Même l’administration Bush pressée par une opinion sensible au discours pacifiste d’inspiration européenne a décidé de laisser une chance à la diplomatie en optant pour le Conseil de Sécurité qui n’a rien résolu depuis sa création !

Les USA et leurs alliés ont raté l’opportunité d’utiliser la meilleure des armes à leur disposition pour empêcher l’Iran de se nucléariser, ils ont omis d'aider les forces laïques qui se sont exilés pour lutter contre le régime religieux. Si demain Ahmadinejad et ses gardiens de la révolution obtiennent l’arme nucléaire, la seule solution possible qui restera pour leur faire face sera la guerre ! Si les livres scolaires iraniens préparent à la guerre, en l’absence d’adhésion populaire à un régime impopulaire et corrompu, la victoire sera à leur portée par un concours inattendu des circonstances ! Car à la différence la république islamique qui n’a pas su faire des livres convaincants, l’Europe a éduqué des générations de pacifistes et d'alter-mondialistes qui seront les véritables alliés actifs des mollahs !

L’étude des livres scolaires iraniens est certes instructive, mais il serait judicieux de savoir si les adultes européens ne seraient pas finalement pire que les jeunes iraniens élevés dans la haine de l’occident.

[1Discours de Khtami à New York , le 7 septembre 2006 | lire également | La diversité culturelle : un sérieux revers pour l’universalité des droits de l’homme |

[2L’Union Européenne élabore actuellement un lexique interne destiné à la communication publique de ses politiciens et fonctionnaires. Elle y précise quels mots utiliser en matière de terrorisme afin de souligner que l’islam ne justifie pas les attentats terroristes. Seront bannis de ce lexique les termes « islamiste », « fondamentaliste » et « Jihad ». Cette complaisance ne profite qu’aux terroristes qui ont pris en otage un milliard de coreligionnaires musulmans.