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Liban : La résolution 1701 dans le contexte iranien
14.08.2006

La résolution adoptée pour «arrêter la guerre au Liban» est un concentré du savoir faire français dans le domaine diplomatique. Le ministre français des Affaires étrangères Philippe Douste-Blazy estime dans un entretien au « Monde » daté du lundi «qu'à court terme, cela signifie le retour des déplacés et réfugiés ainsi que la levée du blocus, donc la fin des souffrances, et à long terme, c'est une solution globale et politique, pour que plus jamais cela ne se reproduise».



Or, dans les faits la diplomatie française s’est attelée au cours des 15 derniers jours à faire tout autre chose : introduire le régime des mollahs dans le processus. Après l’échec de cette tentative, la diplomatie française s’est reportée sur ce qu’elle a qualifié de «demandes du gouvernement libanais» qui est de facto les demandes de la Syrie. Concernant le Hezbollah, la France s’est attelée à adoucir les sanctions à son égard : A l’issue de l’adoption de la résolution, M. Douste-Blazy a déclaré que Paris n’avait «jamais pensé qu'une solution purement militaire pouvait régler le problème du Hezbollah». On est donc loin du démantèlement visé par Israël et même, le désarmement est renvoyé aux calendes grecques.

Le régime des mollahs voulait utiliser le conflit pour officialiser son rôle au Moyen-Orient et malgré les efforts du Président Jacques Chirac, il a échoué. Cependant, son protégé le Hezbollah échappe à un désarmement par la force. Dans la suite de l’entretien, le ministre français précise au sujet du Hezbollah que la France et les Etats-Unis sont d’accords sur l’objectif, à savoir le désarmement (des milices), mais précise que pour les Français les moyens sont purement politiques. «C'est une spécificité française».

Autrement dit, la France adoptera toutes les résolutions demandées pourvu que l’on n’envisage aucune entorse à la diplomatie. C’est ce qu’avait dit le président Chirac au quotidien le Monde le 28 Juillet 2006. À la question demandant s’il lui paraissait toujours inopportun de qualifier le Hezbollah d’organisation terroriste, le Président avait rétorqué : «Ce n'est pas au moment où on veut essayer d'avoir un retour du Hezbollah, si c'est possible, au sein de la communauté libanaise et sa transformation en un parti politique qu'il faut soulever des questions de cette nature». »

En vérité dans la même interview, Chirac avait tenté de plaider en faveur d’une implication des mollahs dans le processus. Cette tentative aurait, si elle avait réussi, permis aux mollahs de s’asseoir à la table des négociations avec les Américains et d’obtenir des Garanties de Sécurité et un arrangement dans le dossier Nucléaire. Depuis le 28 Juillet, la diplomatie française n’a pas bougé d’un cil dans son objectif qui est clairement autre chose que de garantir la sécurité du Liban. En réalité, pour les mollahs et leurs partenaires commerciaux, il est évident que les crises doivent être exploitées pour parvenir à trouver une solution excluant des sanctions contre le régime des ayatollahs.

La «spécificité française» veut aujourd’hui utiliser le Hezbollah et sa mutation en parti politique pour exploiter une veine morte alors que ce conflit a dégénéré et surtout affaibli le régime des mollahs au sein du monde arabe. La véhémence du Quai d’Orsay à persister dans cette voie prouve la soumission de la diplomatie française au régime des ayatollahs : elle protège leurs intérêts et fait le nécessaire pour les préserver des sanctions. Dès l’adoption de la résolution sur le Liban, les mollahs ont réagi en préparant le terrain pour que la «spécificité française» puisse être opérationnelle !

Comme s’il reconnaissait son rôle occulte dans le conflit, le régime des mollahs est immédiatement revenu à une posture hostile à l’offre en cours mais s’est dit toujours ouvert aux négociations.

Après l’échec de sa politique au Liban et son exclusion des négociations finales, le régime des ayatollahs a immédiatement recentré le débat et le porte-parole de la diplomatie iranienne n’a pour ainsi dire que parlé du différent nucléaire dans la conférence de presse consacrée au Liban. Il en est sorti que l’Europe avait déçu le régime des mollahs et qu’il serait nécessaire que l’UE modifie son approche et oublie la résolution contraignante qui exige la suspension de l’enrichissement pour trouver une solution diplomatique au sujet du nucléaire iranien.

Or, la situation sans l’apport du Hezbollah et les larmoyants slogans en faveur du Liban est beaucoup plus difficile même pour la «spécificité française». Il est presque certain que les mollahs doivent trouver une crise internationale majeure pour créer une nouvelle diversion [1] et une nouvelle possibilité de se trouver face à face avec les Américains par l’intermédiaire de la diplomatie française : comme chacun le sait, cette dernière a beaucoup de respect pour le grand peuple iranien et le régime des mollahs, grand acteur régional (sauf sans le domaine du terrorisme [2]).

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[2Quand on parle du terrorisme au Moyen-Orient, un état n’est jamais cité : la république Islamique d’Iran.} Le pays qui se trouve entre l’Irak et l’Afghanistan. |
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