Très proche du milieu des ayatollahs et du cercle islamique de Qom, le journal s’en est pris violemment à l’Égypte et à Arabie Saoudite pour n’avoir pas soutenu le Hezbollah. Le journal leur reproche même d’avoir fait du tort au combat de la milice chiite du Sud Liban. Le journal condamne les dirigeants politiques de ces pays ainsi que leurs leaders religieux sunnites. Il reproche à ces derniers de servir la politique pro-occidentale des rois arabes mais aussi de l’Amérique et des infidèles occidentaux.

Très clairement ce journal a donc lancé une polémique contre les sunnites. Si les infidèles (non musulmans) sont régulièrement stigmatisés dans ce journal, les sunnites avaient jusqu’à présent échappé à cela même si parfois certains articles laissaient clairement entrevoir que les sunnites n’étaient pas véritablement bien vus. Ce n’est d’ailleurs pas nouveau et depuis bientôt 1400 ans, sunnites et chiites sont en conflit plus ou moins ouvertement. Les sites Internet des deux religions se critiquent mutuellement. C’est seulement vu de l’étranger que les deux branches majeures de l’islam semblent en paix. Dans les faits c’est une rivalité permanente et le véritable seul moment d’accord entre elles est quand il est question de s’en prendre aux non-musulmans (vive le djihad unificateur ! – ndlr).

Pour le journal République Islamique, le grand mufti de la mosquée Al Azhar du Caire est un renégat coupable d’obéissance aveugle au pharaon égyptien. Il lui est reproché d’avoir rejoint les prêcheurs saoudiens dans leurs critiques du Hezbollah et de Nasrallah. Le mufti avait traité Nasrallah de mégalomane à la tête d'une organisation de résistance aventureuse.

Selon l’article, tous ces gens, du plus élevé dans la hiérarchie au dernier des subalternes qui relaient leurs paroles et fatwas sont coupables de traîtrise envers l’islam. Le journal demande d’ailleurs que les musulmans des pays arabes s’en rendent compte et agissent en conséquence. Ce qui est un véritable appel au meurtre puisqu’en vertu des enseignements du Coran et des Hadiths, la traîtrise envers l’islam est un acte qui ne se répare que par la mort (si possible violente) de son auteur (comme le malheureux Van Gogh).

Pour le journal République Islamique, Nasrallah est maintenant le principal leader du monde arabe, celui qui doit dorénavant être écouté par les autres dirigeants politiques mais aussi par les religieux du monde arabe. Il faut rappeler que le Hezbollah est une invention du régime des mollahs, et sa création a été ordonnée par Khomeiny et non par le Coran. La défense du Hezbollah et de son chef actuel Nasrallah est ni plus ni moins une auto-promo d’un produit dérivé du mollah-isme. Ne reculant devant rien, le journal conclut que cet homme vient d’écrire par l’action du Hezbollah, les pages d’or de l’histoire de l’islam.

S’en prendre ainsi aussi clairement et avec tant de véhémence aux principaux dirigeants religieux musulmans du monde sunnite est une première dans la presse de la république islamique iranienne et que cela soit le fait d’un des journaux les plus religieux du pays est aussi un signe. Un signe que les mollahs ont véritablement décidé de pousser en avant le chiisme en tentant de profiter de la popularité actuelle du Hezbollah parmi les arabes.

Téhéran ou plutôt Qom compte bien profiter de l’occasion pour rappeler aux populations arabes que le Hezbollah est surtout une organisation chiite avant toute chose.

Le Hezbollah agit comme si cette opération militaire n’avait été qu’un portail publicitaire pour préparer une campagne de prosélytisme. Tous ces Libanais ont péri uniquement pour légitimer le chiisme et relancer l’usine à gaz des mollahs. Les mollahs iraniens ont réussi de faire du terrorisme religieux chiite un moyen de pression supplémentaire sur le monde arabe sunnite et ce sont les croyants sunnites eux-mêmes qui en redemandent. Sacrés mollahs !

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