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Liban : Les Etats Arabes doivent prendre leur propre destin en mains !
08.08.2006

Le chef de la diplomatie syrienne, Walid Mouallem, a été isolé lundi à la réunion du Conseil ministériel de la Ligue Arabe à Beyrouth : le Conseil a refusé de mentionner dans la résolution finale, « un hommage au Hezbollah ».



Le 1er ministre libanais Fouad Siniora lui a aussitôt répliqué : « les ministres arabes sont venus ici pour soutenir la position unifiée du Liban », propos rapportés à l’AFP par un des participants de la réunion à huis clos. Selon lui, Mouallem a insisté, mais les chefs de la diplomatie arabe ont fait bloc derrière Siniora. C’est la deuxième fois en moins d’une semaine que les partisans du Hezbollah sont rejetés par Fouad Siniora.

La semaine dernière, le 1er ministre syrien avait prié le chef de la diplomatie des mollahs, Mottaki, de cesser ses ingérences dans les affaires libanaises (un détail qui a du échapper au Quai d’Orsay, partisan de l’implication les mollahs dans le processus de paix au Liban).

Dimanche à son arrivée à Beyrouth, Mouallem avait affirmé qu’il était « prêt à être un soldat du Hezbollah » car le « chef du Hezbollah Hassan Nasrallah défend le Liban et la dignité de la Nation arabe ».

Les ambitions régionales et internationales du régime des mollahs inquiètent le monde Arabe, et cette guerre extrémiste, provoquée par un régime extrémiste, par l’intermédiaire d’une organisation extrémiste, qui se déroule dans un climat d’extrémisme sans aucun respect pour les Libanais aura aussi des conséquences extrémistes.

La Ligue Arabe, qui a longtemps soutenu le «droit à l’enrichissement nucléaire» [1] & [2] pour l’Iran des mollahs, est aujourd’hui face à un dilemme : se montrer responsable et raisonnable ou populiste et extrémiste. Cette guerre aura des conséquences inattendues.

Les états sunnites ont tout d’abord condamné le Hezbollah avant de se rétracter quand la diplomatie Euro-française est intervenue pour torpiller leur prise de position historique.

Israël aurait pu saisir cette opportunité pour composer avec cette nouvelle donnée. Mais au lieu de cela, il a redoublé l’intensité de ses attaques sur le sol libanais. A nouveau, ce sont les états arabes qui saisissant les méfaits insondables d’une victoire régionale des mollahs, reviennent à la charge et refusent de valider les provocations du Hezbollah : Une initiative qui devrait être soutenue pour isoler les mollahs. Une initiative que les Arabes devraient poursuivre afin de rendre l’Iran aux Iraniens et rétablir l’ordre rompu en 1979 sans leur consentement [3].

Est-il nécessaire de leur rappeler la stratégie qui a présidée au renversement du pouvoir progressiste iranien et dont l’objectif final était de balkaniser tout le Moyen-Orient ? Les mollahs participent à ce plan dont ils ont été les premiers maillons. Ce plan est certes ravivé sous l’impulsion d’un Think Tank américain (liens), mais il bénéficie des capitaux des groupes de pressions aussi bien arabes qu’israéliens. Ces groupes de pressions, représentant des marchands d’armes ou des industries pétrolières, veulent empêcher la stabilité de cette région pour s’enrichir par la guerre ou par une flambée des prix du Baril et ce sans aucun égard pour des vies arabes, israéliennes ou iraniennes.

Il faut multiplier les initiatives qui réduisent le pouvoir des mollahs pour cesser ce cercle vicieux. De grands chantiers de reconstruction motivent d’autres industriels occidentaux : chacun d’eux regarde avec délectation les destructions du Liban et attend, après l’Irak celles de l’Iran. De leur côté, les mollahs participent à ce cercle vicieux en cherchant à provoquer une attaque militaire sur l’Iran afin de susciter un sursaut nationaliste. Parallèlement, ils encouragent le chaos irakien qui provoque de nouvelles destructions qui ne seront réparables qu’avec la participation de ces grands groupes industriels.

Les mollahs cherchent à provoquer une attaque contre l’Iran, pour affermir leur pouvoir par une vague nationaliste. Cette politique, qui préfigure aussi la destruction de l’Iran, convient aux grands groupes industriels, aux marchands d’armes et aux pétroliers…

Nous avons la conviction que les pouvoirs politiques de cette région, la Ligue Arabe ou l’état d’Israël peuvent empêcher ce désastre. Il ne faut pas sous-estimer le régime des mollahs qui est actuellement protégé par des états sans scrupule et très populistes : le Venezuela (multi-liens), la Corée du Nord (multi-liens) et bien sûr la Russie (multi-liens). Ces états entendent tirer profit collectivement du désordre mondial qu’ils amplifient. Il ne faut pas négliger les musulmans européens qui sont des proies faciles pour la propagande islamiste financée par les mollahs.

Par ailleurs le Venezuela, la Russie et l’Iran ont créé une alliance de pays contrôlant le transit des hydrocarbures. L’Occident pourra être la cible de plusieurs offensives énergétiques et culturelles. Le Moyen-Orient est une poudrière et le seul moyen de calmer le jeu sera une entente ponctuelle entre arabes et israéliens pour chasser les mollahs et permettre à l’Iran de retrouver sa quiétude d’avant 1979, quand le Shah d'Iran oeuvrait secrètement pour encourager l’Egypte à délaisser les soviétiques pour rejoindre les américains et ce afin de rendre possible une paix entre Egyptiens et Israéliens. De son côté, le peuple iranien attend une attitude similaire et responsable de la part de la Ligue Arabe et de l’état d’Israël : qu’ils oeuvrent ensemble et secrètement pour défaire complot de 1979 fomenté contre la stabilité de cette région.

[1La Ligue Arabe et le régime des mollahs :
- El Baradei serait favorable à la bombe islamique ? |

[2La Ligue Arabe et El Baradei  :
-  Le meilleur ami de l'Iran... serait El Baradei |

[3Sans le consentement des états arabes