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Le Hezbollah attend des missiles sol-air iraniens !
06.08.2006

Téhéran n’a eu de cesse ces derniers jours de proclamer qu’il n’apportait qu’un soutien moral au Hezbollah, et il se trouve que cette énormité a été admise par une partie de la population occidentale, de nombreux chercheurs ou journalistes, sympathisants de la révolution islamique, parfois amis des principaux mollahs du régime de Téhéran.



Il y aussi parmi ces derniers, des victimes d’ouvrages publiés en France qui assimilent le Hezbollah à un mouvement islamo-nationaliste quand ils ne la qualifient pas d’association humanitaire très populaire là-bas. Aujourd’hui cette façon de présenter les événements de façon officielle vient de subir un premier accroc.

En effet, l’ayatollah Jannati (surnommé La’anati), un des plus influents mollahs du régime islamique iranien a demandé que l’on cesse de dire que « notre soutien n’est pas d’ordre militaire » !

Lors de son prêche de la prière de Vendredi, ce mollah que l’on considère comme le porte-parole semi-officiel du Guide Sususuprême s’est exclamé que l’aide militaire au Hezbollah était ni plus ni moins un devoir religieux confirmant l’appel lancé un jour plutôt par Khamenei en personne. Rien de ce qui est dit lors de la Prière de Vendredi n’est le fruit du hasard.

Prière de Vendredi. Si le régime des mollahs n’a aucun scrupule à appeler à la destruction d’Israël, il y a des limites qu’il se garde de franchir et la reconnaissance de l’aide au Hezbollah en fait partie. La majorité des iraniens déteste le Hezbollah et quitte Téhéran chaque vendredi (jour férié) pour aller à la campagne ou à la montagne : la Prière de Vendredi s’adresse non pas à eux ou aux iraniens car ces derniers attendent plutôt que l’on leur présente un programme économique qui sortirait le pays du marasme.

La prière de Vendredi s’adresse au Hezbollah, à ses combattants, ses sympathisants : aux partisans des mollahs dans le monde arabe. Elle a pour fonction de chauffer la rue arabe et non pas de garder vivace la flamme de la révolution islamique. Pour les iraniens, le régime est passé à la vitesse supérieure et les occupe avec des programmes permissifs diffusés sur ses propres chaînes par satellites.

Outre les intégristes de la rue arabe, la prière de Téhéran s’adresse aux journalistes qui suivent les évènements en Iran et accordent de l’importance à cette allocution depuis qu’un certain Rafsandjani a déclaré en décembre 2001 qu’il suffisait d’une seule bombe atomique pour qu’un pays islamique éradique le problème israélien. La prière du Vendredi de Téhéran est utilisée par le pouvoir pour faire passer ces messages sans leur donner une officialisation gouvernementale gênante sur la scène internationale.

Jannati, qui est actuellement à la tête du Conseil des Gardien, a ajouté qu’il fallait aider ce mouvement financièrement et que c’était un devoir pour l’ensemble des Iraniens. Le vieux Jannati a demandé aux médias musulmans de faire leur travail de propagande et a invité les pays musulmans à fournir toutes les armes nécessaires aux frères du Hezbollah.

Etrangement, ce même vendredi, Mohtashami-Pour, l’ancien ambassadeur de la république islamique à Beyrouth, le fondateur opérationnel du Hezbollah et actuel secrétaire général de la « Conférence de l’Intifada » a admis pour la première fois que l’Iran avait fourni les missiles à longue portée Zelzeleh 2 au Hezbollah au Liban. Mohtashamipour a ajouté que c’était un devoir pour le Hezbollah de s’en servir pour défendre la terre libanaise.

Les deux séries de déclarations, de Jannati et de Mohtashamipour, montrent que la république islamique entend durcir le ton et affirmer qu’elle a les moyens d’envenimer encore plus la situation sur le terrain.

Ce durcissement verbal intervient alors que Jane's Defence Weekly, un magazine anglais spécialisé dans le renseignement et les armements, a révélé cette semaine que les mollahs envisagent dans les mois à venir de fournir le Hezbollah en missiles sol-air de type IGLA (nous avons déjà consacré un article à ces missiles).

Ce type de missile (SAM) permettra à l’organisation terroriste de cibler les avions israéliens et accroître ainsi la force de frappe de la guérilla. Cette livraison répondrait à une demande explicite formulée par Nasrallah qui a récemment rencontré Ali Larijani à Damas. Selon Jane, l’Iran a fourni dernièrement au Hezbollah des missiles anti-navire Noor (guidés par radar) et des QW chinois.

La fourniture des IGLA est d’autant plus inquiétante que ce missile anti-aérien pourrait aussi bien viser des chasseurs bombardiers que des avions de lignes, spécialement ceux d’EL AL (nous avons déjà consacré un article à ce genre d'attaques).

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